Do not disturb

J'étais tranquillement en train de travailler dans mon hamac de jardin. Quand une balle en mousse me réveille en sursaut. Les yeux grands écarquillés par la terreur, oui, la balle en mousse bien que totalement inoffensive, te fout une pétoche du Diable, en plein sommeil. Donc, mes yeux hallucinés commencent à voir une image floutée apparaitre. Putain, non, pas lui ! C'est le voisin mitoyen, une plaie !

- Je ne te réveille pas Hervé ?

- Penses-tu, je faisais semblant de dormir pour passer le temps.

- Tu n'aurais pas, par hasard, une vis à bois.

- J'ai une vis à fer. Ça fait l'affaire ?

- Non, c'est du bois.

- Ah, si c'est du bois, ça n'siéra pas, c'est sûr ! Voilà, voilà, voisin, tout est dit, là.

- C'est sûr, quand tout est dit, il n'y a plus rien à dire. A moins que tu aies un clou à bois, des fois ?

-  Un clou à bois, à ne faut pas confondre avec un fou aux abois, moi, personnellement, je n'en ai aucun des deux. Mais on le voit  souvent traîner avec un marteau. Si tu trouves le marteau, tu trouves le clou.

- Et si j'asseyais avec de la colle à bois ?

- Effectivement, la colle c'est plus dans tes cordes, mais j'en ai pas, non plus, même à fer. Le mieux ce serait de ne rien faire.

Mais quel con, fis-je, ma connerie me fige. Je lui laisse une ouverture énorme, là. Peut-être qu'il ne la verra pas ? Penses-tu.)

- J'aurais bien aimé, mais c'est ma femme qui veut des étagères pour mettre ses confitures de jardin, faites maison. Elle en a vu chez la cousine Huguette et depuis, elle en veut. Ah, ces femmes, l'envie les tuera. Tu vas me dire, quelle idée, aussi, d'aller chez la cousine Huguette, alors qu'on était parti pour aller chez le tonton Raymond, qui sort d'une longue maladie...

Bon, je vous le laisse, moi, je me rentre dans la maison.