...

Intrigante

Me faire belle pour lui se résume en un seul mot, "nue", être nue devant lui, nue comme facile à prendre, nue comme accessible, nue comme offerte, nue comme fragile et confiante... tremblante...

Être déroutante dans mes gestes, le décontenancer même quelques secondes, quelques petites secondes, comme un parfum capiteux qui monte à la tête... sensuelle et excitante au possible...essayer... essayer encore d'enflammer son regard et de lui donner envie de se lier à moi, pour ne faire qu'une seule essence, d'une flaveur incomparable.

Sa main brise l'espace qui sépare son corps du mien... pétrie ma chair la plus sensible, la plus assoiffée, prépare, imbibe, stimule.... s' inonde l'étroit chemin que sa verge empruntera.

Le résultat préliminaire de ses gestes enivrants trempe ses doigts, il récolte la sève de mon jardin fleuri, s'enduit le pouce et l'index du liquide translucide, l'observe comme s'il en appréciait la qualité... le goute, guette l'effet dévastateur qu'il a sur mes sens, sans même lever son magnifique visage, son regard perçant et envoutant à l'abri de ses sombres sourcils comme l'écho d'un désir partagé. J'écarte un peu plus mes jambes avant qu'il ne me le demande...

- Prends-moi...

Mes mots effleurent sa peau, j'ai du mal à les prononcer, prisonniers d'un orgasme qui préfère se présenter uniquement dans un souffle.... mes mots qu'il perçoit à peine, mais qu'il comprend trop bien, ces mots qu'il me demande de répéter encore, non pas parce qu'il ne les a pas entendus, mais parce qu'il aime les entendre

- Dis-le encore

- Prends-moi, s'il te plait...

La formule de politesse met le feu aux poudres, sa bouche brulante me répond dans un baiser emporté qui laisse des marques sur mes lèvres, avant que ses paroles ne m'achèvent

- Il me plait de te baiser oui

Il me tourne sèchement, ma poitrine se plaque contre la paroi lisse et je sens toutes les petites imperfections de peinture qui agresse mes pointes tendues.

Ses mains disposent de mes poignets, son poids contre mes reins, sa queue caressante sur ma peau. Je manque d'air dans ce scaphandre érotique, entourée de ses bras, ses cuisses contre les miennes.

Mes mains à plat sur le mur, je suis captive de ses moindres envies, cerclée d'une chaleur saharienne. J'ai l'impression que le temps s'est arrêté, j'attends qu'il me pénètre, son gland s'insinue, dans la fente de ma lune, passe, brule l'entrée de mon intimité, juste à l'entrée, puis remonte vers mon séant qu'il aime qualifier de bandant, glisse sur la liqueur de ma nymphe, comme s'il hésitait sur l'endroit à honorer.

- Prends-moi...

Ces mots deviennent supplice dans ma bouche, ces mots  que je répète inlassablement frissonnent sur ma peau

- Tu es déjà à moi me dit-il à voix basse

Il me possède d'un coup bien trempé, à la hussarde et jusqu'à la garde, un cri de surprise brise le silence de la pièce, entrecoupé de respirations haletantes, sa main autour de ma gorge, caressante, l'autre qui prend appui sur le mur juste à côté de la mienne, finie par la recouvrir, nos doigts s'enlacent autant que mon cœur au sien.

Sa bouche contre mon oreille, je me cambre, ça lui donne plus d'élan, il me sabre sans ménagement de son vit intransigeant... j'existe entre ses bras, j'existe... parce que je l'aime... et quand tout sera fini, quand la jouissance nous aura terrassés, j'en demanderai encore, j'en demanderai encore pour ne pas mourir

 

Signaler ce texte