Du paradis au paradis, en passant par l'enfer

lune-noire

J'écris cette histoire qui est inspirée d'un homme que j'ai croisé ces derniers jours, et qui semblait perdu. A toi cher inconnu, sache que même dans une impasse, il est possible de faire demi-tour.

    J'erre dans la rue comme un loup sans sa meute. Je tiens dans ma main droite, ma cigarette électronique. Je n'arrive même plus à en humer l'odeur, tellement je suis dans un monde parallèle. J'ai bu. Beaucoup trop bu. Pour cette foutue pétasse qui m'a laissé en plan devant l'autel.

    Je lui avais pourtant fait la plus belle déclaration d'amour possible et imaginable. Je me suis mis à genoux, demandant sa main, devant ses parents. Je lui ai d'abord offert des roses, mais pas qu'une seule, non. J'ai commandé exactement 547 roses, qui signifiaient chacune, un jour passé à ses côtés. Je lui ai ensuite offert une bague en or, ornée de diamants, qui m'a valu presque trois mois d'économies.

    Hier, elle était élégante dans sa robe blanche en dentelle. Je n'avais qu'une envie, celle de m'unir à elle pour le restant de mes jours. Les invités se pressaient à l'intérieur du bâtiment religieux ; ils n'attendaient plus que nous, acteurs de cette scène.

    Elle a pourtant dit non. Enfin, ce n'est pas exactement ce qu'elle m'a dit. Elle m'a d'abord regardé avec son regard de braise, puis son regard de petite fille, avant de me dire devant plus de trois cents personnes : "Non. Non, je ne vais pas t'épouser. Désolée!". Et elle est partie sans jamais se retourner.

    J'ai d'abord hésité entre me jeter d'un pont, ou me saouler la gueule comme un pauvre miséreux. J'ai opté pour la deuxième solution. Elle ne mérite pas mon amour, elle ne méritera pas non plus ma mort. Et si elle s'est enfuie comme une lâche, alors tant pis pour moi, c'est que ce n'était pas la bonne.

    Dans cette rue bien sombre ce soir, je sens subitement une chaleur envahir mon corps, déjà rempli de ces doux poisons qui me font subir des sensations étranges. D'un coup comme ça, je me sens projeté contre la porte d'un garage qui se met à grincer. J'ai mal à l'omoplate, mais je m'en fous de ça.

    Devant moi, se trouve une déesse. Une femme encore plus belle que celle que j'ai failli épouser. Elle est toute légèrement vêtue, d'un bustier plongeant bleu nuit, et d'un mini-short en cuir de la taille d'un de mes boxers. Elle porte des talons hauts, très hauts, que je me demande si elle n'est pas sur des échasses. J'hésite à dire qu'elle est sexy, elle fait un peu vulgaire tout de même. Mes yeux ne quittent pas sa bouche, si volumineuse, que je dois résister à l'envie de la toucher. Elle semble femme fatale, à la fois mi-ange mi-démon.

    Elle se jette subitement sur ma clavicule, remontant sauvagement dans le haut de mon cou. Elle me mord, ça fait mal mais j'en crie de plaisir. Elle me domine, tout simplement. Elle finit par m'allonger là, sur les pavés, elle me déshabille, mais je ne suis maitre de rien. J'ai la tête qui tourne, saleté d'alcool.

    Nous faisons l'amour de manière rapide et tellement sauvage ; Elle plante ses longs ongles dans mon dos, et pourtant, j'aime ça. J'ai l'impression qu'elle ne va jamais s'arrêter, et j'ai honte, parce que des passants dans la rue nous dévisagent et nous filment parfois. Je ne veux même pas imaginer de quoi j'ai l'air, j'ai trop honte!
Elle prend autant de plaisir que moi, ou peut-être même plus. Elle se donne à fond, elle n'a aucun complexe.

    Elle finit par se relever, laissant apparaitre sur sa poitrine, la lumière des lampadaires de la ville. Je m'assois et, pris d'un désir fou,  je commence à embrasser avec rage, ses seins. Elle me repousse, se relève et se rhabille.

    Vous voulez savoir ce qu'elle m'a dit? "Cent euros beau gosse. Et si tu veux qu'on baise une nouvelle fois, c'est le double chéri". Elle ne m'a pas vendu son corps, elle m'a obligé à acheter son corps. Encore une pauvre pétasse.

    Non seulement célibataire mais en plus de ça ruiné, j'ai décidé ce soir, de me jeter d'un pont. Adieu vie merdique. Adieu pétasses inhumaines. Adieu. Au moins, peut-être que là-haut, les femmes seront plus compréhensives qu'ici bas.

  • L'amour sur les pavés : ça doit faire mal au dos non ? Sinon pour en faire une nouvelle pour le concours, j'aurais enlevé le dernier paragraphe, le précédent fait une meilleure chute.

    · Il y a environ 10 ans ·
    Default user

    giloube

    • Ah ça je ne peux pas te dire haha! Merci pour ton avis en tout cas, et oui, j'ai longuement hésité à laisser le dernier paragraphe, c'est vrai!

      · Il y a environ 10 ans ·
      Largea

      lune-noire

  • Top! Il peut passer au concours de ce moment ;)

    · Il y a environ 10 ans ·
    Cat

    dreamcatcher

    • Ah merci! Un concours? Je savais même pas xD

      · Il y a environ 10 ans ·
      Largea

      lune-noire

    • Yes, va voir :)

      · Il y a environ 10 ans ·
      Cat

      dreamcatcher

  • la première tu la payes en roses en bijou, la seconde se fait payer la prochaine fois essaies l'amour c'est parfois aussi douloureux mais tellement bon un autre conseil ne comptes pas trop sur là-haut

    · Il y a environ 10 ans ·
    Dsc 0031

    Nicole Azais

    • Haha! Je justifie la fin par le fait qu'il avait l'air tellement déprimé, que ça ne serait même pas étonnant qu'il se soit jeté d'un pont,lui aussi!

      · Il y a environ 10 ans ·
      Largea

      lune-noire

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