Eh, oui !

Ma tête, vide de pensées, s'est ouverte à des couleurs qui n'existent même pas sur le nuancier de dame Nature. J'ai partagé un temps, le temps de l'ineffable, de l'indicible, celui des arbres majestueux chahutés par les vents.

Mon Moi dissout en un tout syncrétique.  Plus d'Hervé, plus qu'un substrat de tous les possibles.

Puis les fourmillements m'ont rappelé à mon écorce. Ensuite, vinrent les crampes. Il fallut l'aide de toute ma famille et d'un bucheron pour me dénouer, me déplier de la posture du lotus.

Je suis resté trois jours, alité avec de fortes fièvres où je délirais en errant dans des nuls parts.

Enfin, ils firent de moi un meuble pratique et décoratif, mais j'aurais préféré qu'ils me plantent en terre, en un beau cimetière.

La méditation, ce n'est pas anodin, la pleine conscience, ce n'est pas sans danger. La prochaine fois, je voyagerai illicitement par produits prohibés, c'est moins risqué.