Électrocardiocharme

El Mimomandes

Un an déjà. Un an de célibat. Un an de "sans ébat". Un an que j'ai mené au trépas ce qui naissait entre elle et moi. J'ai voulu m'auto-suffire, convaincu d'être le seul ne pouvant me trahir. Mais j'ignorais alors mon besoin d'adorer. J'ai beaucoup de fois aimé, parfois même d'autres que moi-même. Mais j'en ai beaucoup souffert lorsque mes idylles mordaient la poussière. Préférant rester indépendant que de m'en prendre plein les dents, j'ai cru que les femmes pouvaient s'apprécier plus simplement en amitié.

Mais quel choix médiocre que celui de la chasteté, même avec quelques pétées pour l'oublier, pour s'oublier. Rien ne vaut une nuit d'amour, une heure, 10 minutes voire 1 minute 30. Deux corps collés, deux langues mêlées, deux sueurs en une mélangées. Des cheveux dans ma bouche qui se seraient collés, des yeux aimés connectés dans les miens en circuit fermé. Interrupteur de mon coeur ouvert pour t'envoyer la tension élecTrique de ma borne + dans ta borne -. Électricité mesurable au son des tambours que sont mes veines, au soulèvement de mes poils électrocutés, aux vibrations de mon corps causées par une surintensité.

Ta langue qui remonte le long de mon cou pour finir par engloutir mon lobe d'oreille me provoque une crise cardiaque me ramenant à la vie. 

Tes cuisses pressées contre mes hanches abritant mes reins qui se creuseraient. Une part de moi qui en toi se fonderait. Mon corps contre ton corps enlacé. Mes bruits contre tes cris qui se heurteraient. Ton coeur contre mon coeur en train de l'entrechoquer, tel un défibrilacoeur relançant mon électrocardiocharme. 

À vivre sans jouir, on finit par jouir de peu à peu mourir. 

Au diable la chasteté, à moi le sexe endiablé. 

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