Épitaphe

Je ne sais que dire face à cette occurrence néanmoins, les mots de mon cœur me gouvernent tant l'émotion est forte quand j'ai su la nouvelle... Je te connais peu ou prou qu'à travers tes écrits. Je t'ai lu quelquefois quand le cœur embrassait mon envie et ma foi, ta griffe est plutôt délicate ! Elle est sincère en plus d'être nappée d'une pudeur originale. Il fût tinter d'évidence que nos plumes ne chantaient point ensemble, mais tu croyais fort en la poésie et en l'être dit humain qui l'a rédige. Cette même poésie qui t'a donné la force et le cœur pour affronter bien des tourments, notamment cette indisposition. Il n'en demeure pas moins vrai que je ne t'ai pas vu partir, car pour cela, il aurait déjà fallu qu'on prenne une époque l'un l'autre afin de s'apprendre. À force de vivre on oublie que les gens partent mais il faut vivre pour pouvoir se rappeler d'eux. Puis comme bien souvent, à peine vécu l'instant en compagnie agréable, qu'en un éclair la fin du monde tombe telle une faux en prenant les meilleures gerbes de blés. Et c'est toujours sur ce tableau noir qu'on note à la craie blanche les êtres qui s'en vont en détressant cette natte du passé qu'on recrée éternellement, car dès lors, tout ne conviendra plus jamais. Et plus tard, quand la chimère s'évanouira dans notre être le plus profond, on s'assiéra avec les paumes sur le visage pour cacher les larmes légères ou amères des moments qu'on aurait pu mieux passer avec ceux qui nous on été intime – on fait le deuil –. À ce moment là, pourtant, on ne demande pas grand chose ! Juste ce petit rien qu'un sourire que le temps à dérober à l'être cher, au moins pour une dernière fois. En effet, cela ne peut être sans compter sur le temps qui assume ses promesses comme un fil d'étain que le fer réduit pour le souder à l'âme. Amie de plume, adieu ! Que ton âme puisse reposer en paix dans le jardin du bleu du ciel...

© Épitaphe, 2017.