Et à la fin tout revomir
Juliet
Choper l’échoppe dans la volée,
traduire ses mots par des déglutitions.
Attendre que tout soit envolé,
faire de sa bouche un pot à munitions.
Je veux libérer mon esprit des inquiétudes
et vous crier vos quatre vérités.
Je vais sidérer ce mépris et l’habitude
que vous avez de ne rien mériter
et de tout avoir malgré tout
comme si vous étiez nés souverains.
Vous êtes tellement partout,
l’on ne se bat pas sur notre terrain ;
cela ne peut jamais arriver
puisque vous avez conquis tous les territoires.
Combien de fois ai-je dérivé,
moi qui m’étais écrit tant de belles histoires ?
Tout est parti je crois en cendres
en même temps que moi quand j’ai cramé en enfer,
pourtant nul n’a pu me descendre
puisque je compte bien me mêler de vos affaires.
L’ivresse est une tigresse sans force ;
le sang est trop rouge pour se noyer dans le vin
et ça épaissit à peine l’écorce
de ce moi arbre qui attend ses fruits en vain.
Et voir glisser sur la table
ce qui tranchera le nœud gordien,
puis finir si lamentable
qu’il vaut mieux se souvenir de rien.
J’ai plein de fois essayé la rupture
mais je n’ai jamais trouvé le courage,
comme si je m’aimais pris en capture,
et peut-être préféré-je l’orage...
J’ai tellement peur de la chaleur du soleil
depuis que je traîne ces brûlures.
Le vent du désert pénètre dans mes oreilles
et me souffle que c’est la nature.
Je ne peux rompre avec l’humanité
comme si j’en faisais partie intégrante,
pourtant elle et puis ses insanités
je sais qu’on a une âme trop différente.
Choper la déprime du millénaire,
délirer pour oublier qu’on veut chialer.
Et si j’erre dans cette ère sans air,
là où ça mène je ne veux pas y aller.
Dans mes délires j’entends le son d’une orgue,
une voix caverneuse qui vient de sous terre.
Ai-je donc ce soir rendez-vous à la morgue ?
C’est vrai que parfois je pense qu’il faut se taire
car parler n’a jamais changé le diable ;
quand on naît cruel la cruauté grandit avec nous.
Au début c’est un embryon minable
puis cela devient un monstre qui nous met à genoux.
Je n’ai plus rien à apprendre ;
pour ma part j’ai trop vu et trop entendu
et il n’y a rien à prendre
pour ce monde pour qui j’ai trop attendu.
Si j’avais été comme eux dès le début,
bien sûr je n’aurais pas été déçu.
Tant pis je dois oublier et j’ai tout bu ;
bientôt je serai un ange déchu…
Brouiller les sons et sa vision dans l’alcool,
s’ouvrir pour un instant un univers parallèle.
Je fus envoyé à la mauvaise école
alors j’apprends tout seul à me servir de mes ailes…
(écrit le 16 juin 2012)
Non, c'est pas la Vie qui décide même si nous lui appartenons... Le libre arbitre n'est pas une invention "humaniste" : la marge de manoeuvre est là dans nos mains courageuses et les idéaux et les utopies sont des outils contre les forces négatives, nous sommes les forces vives de la société.
· Il y a presque 12 ans ·Ton constat, LA, est époustouflant comme nombre de tes analyses poético-philosophiques. Mais il y a un au-delà à la désespérance et aux désillusions : c'est justement la Vie qui est en nous comme en tout, avec sa force et ses petits miracles quotidiens.. Il y a bcp de personnes sensationnelles autour de nous qui nous réconcilient avec l'existence et ses côtés obscurs : ces individus forts, femmes et hommes, sont, dans leur nombre discret, ces anges qui "produisent" du bien pour Notre Monde.. Pourquoi ne pas leur dédier une ODE bien méritée ? Et apporter ainsi l'Espérance à ton public déjà fidèle ?
Merci, néanmoins, pour ces lignes fortes et appréciées...
Victor
Victor Khagan
j'ai aimé , bravo, c'est la vie qui décide, mais faut eéagir sinon on coule
· Il y a presque 12 ans ·franek
une belle analyse des antagonismes
· Il y a presque 12 ans ·pour moi celà mérite 5 coeurs
Salvatore Pepe
Bravo pour ces boucles a la tiédeur transe ron,ron,Bonne journée a vous.
· Il y a presque 12 ans ·Fil,Hip,Oohhh, 18 Rockin Cher
Je fus envoyé à la mauvaise école
· Il y a presque 12 ans ·alors j'apprends tout seul à me servir de mes ailes… Vi il y a une école , celle de la vie, elle ne pardonne rien une fois l'état de bébé terminé...
Pawel Reklewski