Et MERDE !!!

Aurelie Blondel

Pouah Messire ! Ça puire !

Je dois me rendre à l'évidence. Ma jeunesse commence à foutre le camp.
Je ne suis pas encore vieille non plus. Je n'ai même pas encore mon premier cheveu blanc. Mais je suis devenue frileuse.

J'ai donc rangé mon éternelle et adorée veste en cuir dans l'armoire et me suis offert un vrai manteau d'hiver.
Il est chaud, confortable, féminin, gris pour changer du noir habituel.  Et même avec un gros pull dessous, ça passe, je ne ressemblerai pas à un bibendum. Encore faut-il que je me  résolve à porter un gros pull un jour. 
Ah la la, fichue coquetterie!

Les températures ont vraiment bien chuté ces derniers jours. Il fait froid. Mais peu de vent aujourd'hui et un beau soleil.
Après toutes ces journées grises et pluvieuses, c'est le temps idéal pour une petite balade.
J'enfile donc mon joli trench et go!

Je prends mon trajet habituel. Je l'aime bien. 
Il me fait longer de grands arbres. Ils sont tous dépourvus de leurs feuilles. Ça sent l'hiver, pas de doute.
Un détail attire cependant mon attention. Ce sont tous les mêmes arbres, seulement, un seul n'a pas perdu ses feuilles. 
Elles n'ont plus leur verdure et ressemblent à un gros amas marron/noir mais elles sont là, garnissant généreusement les branches. Et malgré le vent, pas une ne s'envole.

Je dois dire que ça m'intrigue beaucoup et je décide de m'approcher de cet arbre pour le regarder de plus près. 
Elles sont collées à la glue ces feuilles ? 

Au fur et à mesure que j'avance dans sa direction, je constate avec dégoût et pitié que le trottoir est jonché de petits cadavres d'oiseaux.
C'est quoi ce bordel? 
Je regarde l'arbre, les oiseaux, l'arbre de nouveau.
Les branches bougent mais pas au gré du vent comme les autres arbres bizarrement.
Et plus je me rapproche, plus je sens une odeur forte et âcre me remplir les narines. C'est infecte! Je me couvre le nez avec mon foulard. 

J'arrive enfin tout près de lui, quand soudain, comme si une énorme bourrasque avait soufflé, toutes les feuilles se sont envolées.
D'un coup, comme ça, toutes en même temps! Je lève mon visage vers le ciel pour les suivre des yeux et je percute. 

Les "feuilles", les cadavres, l'odeur....
Ah non!!! Les salauds! Pas mon manteau tout neuf! Ils m'ont chié dessus!!! Oh l'odeur!!!! 
Quelle bécasse... Des feuilles pffff... Non juste des étourneaux. Le fichu bal des étourneaux!


Aurélie



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