Et vieillir
Jo Todaro
Une bouteille de vin
Au milieu de la table
On finira demain
Ce pinard ineffable
Le temps nous pourrons prendre
De nous saouler bientôt
Que peut-on bien attendre
De ces nuits de sanglots
La vieille horloge en bois
Qui claque un peu trop fort
Nous rapproche à grands pas
Un peu plus de la mort
Observer dans leur chute
Les si sombres secondes
Que les tristes minutes
Ont invitées à fondre
Je n'ai rien vu passer
Pas le moindre des mois
Devenus des années
Et des siècles en bardas
Et puis un jour viendra
Sans que l'on s'y attende
Où le chien partira
Et j'irai me faire pendre
Et la télévision
Qui nous a regardés
Perdre nos illusions
Sans chercher à lutter
Cette porte qui claque
Et qui nous fait trembler
En refermant les sacs
Que l'on n'a pas vidés
Je sais je dois mourir
Je ne peux l'accepter
Je sens encore frémir
Mon cœur électrisé
J'aurai voulu bien faire
Tant de choses et bien pire
Cracher les quelques vers
Qu'il me reste à écrire
N'être pas parvenu
A faire que la moitié
De ce que j'ai voulu
De ce que j'ai rêvé
J'ai compris mais trop tard
Voyant par la fenêtre
Les flambants corbillards
Qui réclamaient ma tête
Toujours aussi tranchant Jo ;)
· Il y a presque 9 ans ·Yitou
Votre poème est comme une piqure qui donne envie de réagir, de vivre avant d'être vieux... Bien vu, bien écrit!
· Il y a presque 9 ans ·anne-onyme
Triste, désabusé, lucide...
· Il y a presque 9 ans ·Troubadour
A vot' santé !!!
· Il y a presque 9 ans ·akhesa
Terriblement triste et pourtant réalise votre texte Jo !
· Il y a presque 9 ans ·Louve