Gare !

« L'île déserte semble inhabitée. » Se dit Erotica.

Eh, elle est, déjà, bien foutue, vous ne voudriez pas qu'elle soit futée, aussi !

Non, en fait, c'est une vraie buse croisée avec une cruche. Alors, comme il n'y a pas foule sur l'île, elle va être, malheureusement, la seule à nous parler dans sa tête. Mais à haute voix, pour mieux se comprendre.

«  Je vais me faire une cabane comme Robinson dans Greystoke. Ensuite, il faut que je mange. Pêche, chasse, cueillette. J'espère ne pas trop grossir. »

Ce serait dommage, car elle est bien foutue. Bon, on avance un peu.

«  Mais que vois-je, ce bruit, dans ce buisson ? Qui peut se cacher, aussi mal, derrière un buisson ? »

Oui, un gorille mâle dans la fleur de l'âge, c'est dur à cacher même derrière un gros buisson.

«  Oh, mon Dieu ! Ah non, je ne suis plus croyante, depuis qu'il n'a pas exhaussé mon vœu pour le sac Vuitton. Dommage, c'était pratique. Oh, Mazette, alors ! Ne serait-ce pas un gorille sauvage en liberté non surveillée qui se promène, seul, sur l'île déserte  abandonnée ? Ils ont oublié les barreaux ou quoi ? Ne pas paniquer, il faut leur parler gentiment sans les offenser sur leur condition de sauvage inculte. 

- Alors, mon Coco, tu te promènes, que cherches-tu de par ici, de par là-bas ? Des bananes ? Non, tu n'aimes pas les bananes ? Tu voudrais du chocolat ?

Oui, j'ai bien vu que tu avais des bras, tu pourrais me reposer à terre, maintenant. Et arrêter de me coller comme ça, c'est gênant à la fin, si quelqu'un venait ? »

Et le gorille reposa la naufragée, bien foutue, au sol et parti sans se retourner, ni peu, ni prou, vers qui sait où, tout en grognant :

« Non ! Elle est vraiment trop mal foutue. »

Moralité : Le bien fait des uns, n'est pas le bien fait des autres.