GIPN

Ces membres sont des hommes triés sur le volet, ils sont l'élite de la Police ou de la Gendarmerie. Ils interviennent dans toutes les opérations périlleuses.

Suivons en direct une équipe en intervention.

Pour des raisons de sécurité évidente, j'ai modifié leurs noms, l'anonymat étant leur lot quotidien. Ils évoluent masqués, même leurs propres femmes ne connaissent pas leurs visages. Ce sont des hommes de l'ombre sans gloire, ni honneur, alors que nous, qui sommes des lâches, nous évoluons en pleine lumière, sous le feu de la rampe, même pour certains… enfin, pas ici… mais ailleurs, pour d'autres, pas plus courageux pour autant.

Donc, ce matin, nos lascars doivent, au péril de leur vie, aller sauver celle d'une écervelée d'institutrice qui s'est laissée bêtement prendre en otage  avec toute sa classe, par un groupe de vils scélérats en mal de reconnaissance. Quand je pense qu'on leurs confie nos enfants, pas aux scélérats, aux maîtres des écoles !

Les hommes sont prêts. Le capitaine xl6 commande l'opération, alors qu'il n'est même pas commandant.

-         Comptez-vous !

-         11, mon capitaine ! Ils nous en manquent un ! Dit une cagoule marquée : « Popol II bis ».

Le retardataire arrive en deux temps, trois mouvements.

-         Une-deux et trois, une-deux et trois, une-deux et etc.

-         T'es encore en retard, l'Excité !

-         Pardon, patron ! Des problèmes de logistique.

-         Mais c'est qui, lui ?

-         Ça, c'est rien ! C'est l'Excité Junior, je n'avais personne pour le garder.

-         Non et non ! C'est pas possible ! Ce n'est pas une garderie ici !

-         Vous en faites pas, chef, il est très calme… il est pas d'moi. Il restera derrière, vous ne l'entendrez même pas ! Hein Junior ?

-         Oui, p'pa ! Ouah, c'est quoi ça ?

-         Ne pointe pas ce bazooka sur le capitaine, Junior, c'n'est pas un jouet !  

-         Comment se fait-il qu'il ne soit pas à l'école, ton gosse ?

-         Il sèche toujours les jours de prise d'otages.

-         Capitaine ! Dans ces conditions, je vais libérer ma femme qui garde la petite dernière qui a les oreillons ! Dit phil-29,5.

-         Ah, non ! Si c'est ainsi, moi, je n'en suis plus. Je n'ai jamais eu les oreillons, capitaine, je ne tiens pas à devenir aveugle comme Beethoven. Dit une autre cagoule marquée : « maruquiqui ?? »

-         Moi ! Je retourne à la maison, j'ai oublié d'éteindre le gaz sous ma casserole ! Dit Louvette.

-         Capitaine ! Je m'indigne ! Le GIGN est une institution réservée aux emplois strictement masculins. Dit encore une autre cagoule marquée : « double vi »

-         Taisez-vous ! Hurle le capitaine. J'apprends que l'opé est annulée. Les terroristes ont pris la fuite ! Ils s'étaient trompés d'école, elle n'était pas laïque. Elle était… chut ! pas de présomption de barbarie.

-         Bon débarras, les barbares, hein, mon capitaine ! Qu'ils aillent enseigner dans leur pays.

Tout est bien, qui finit bien, pour cette fois, mais combien d'autres opérations se termineront tragiquement dans le sang et les larmes et la douleur et les cris et les pleurs et les larmes (merde, déjà dit, ça)  et etc. ?