Harold Budd - Ambient 2: The Plateaux of Mirror

petisaintleu

Là où le silence est d'or

Le rien, le vide, le néant comme éléments de la perfection. C'est dingue. Mais il parait que le silence rend fou.

N'allez pas confondre Harold Budd avec un torche-cul New Age de chez Nature et Découvertes. On parle ici d'Ambient, nuance. Si je devais créer une filiation, je loucherais bien volontiers vers Erik Satie, pas vers Enigma.

Quand j'avais atteint le fond avec Section 25, je ne pouvais que remonter. J'avais découvert Harold Budd en 1986, par l'intermédiaire des Cocteau Twins et de leur collaboration avec l'auteur californien pour The Moon and the Melodies.

Par capillarité, j'accédais à Ambient 2: The Plateaux of Mirror. Ainsi, au même titre qu'un junkie qui prend un joint pour décrocher en douceur de son trip sous acide, l'album me permettait de reprendre pied en douceur avec la réalité.

Fermez les yeux. Ecoutez, écoutez l'écho du piano, à l'infini. Faites comme Carlos Castena, l'anthropologue qui étudia les effets du peyolt pour tenter de percer les mystères des sorciers yaquis. Juché sur une goutte d'eau, il se laissa dériver pour se réveiller, à sa grande surprise, à plusieurs centaines de kilomètres de son point initial.

Ici, ce seront les notes de l'instrument qui vous permettront d'accéder aux tréfonds de vos souvenirs. Vous seriez surpris de vous découvrir en haillons, parcourant les profondeurs d'une forêt mérovingienne.

Et, si d'aventure, vous pleurez à l'écoute de Not Yet Rememebered, réjouissez-vous ! C'est sans doute qu'Eterpe est bienveillante à votre égard.

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