Heureux qui comme Woodkid a fait un beau voyage

Adrien Rivierre

Moderne et épuré, The Golden Age explose la banalité insipide du monde pour créer un univers envoûtant où la force de l’homme cohabite avec une détresse désarmante.

Sous des rythmiques percutantes, Woodkid débute ce voyage empli d'espoir et avec une unique conviction : échapper au conformisme mortifère de notre société. Il court – Run boy run -  s'échappe – The great escape – pour embrasser son destin héroïque.

L'orfèvrerie musicale de cet opus agit comme un stimulant auditif qui nous pousse à courir à ses côtés. Obsédé par sa quête d'indépendance il explore des contrées inconnues pleines d'émotions martelées par une batterie explosive.

Puis la fougue libertaire faiblie, blessée par des blessures sentimentales et amoureuses douloureuses. Plus son cœur s'ouvre, plus la confiance affichée au monde se délite dans un tourbillon mélancolique indicible, sans un mot – Shadows. Les plaies ouvertes, le voyage devient éloignement de l'autre et solitude extrême.

Inerte, le chagrin fige le voyageur – where I live – dans une atmosphère lourde de désespoir. Vaine tentative de repartir au combat, le chevalier ère en réalité dans une nuit épaisse aux ordres de la fatalité. Les roulements de tambour qui scandent la fin de l'album – the other side – sont indissociablement ceux d'une mélodie patriotique mobilisatrice que ceux d'une déchéance prochaine.  

Ecorché vif, Woodkid est pris dans une volonté immortelle d'exister dans un océan de tourments passionnels terribles. Grandiose et sombre, ce voyage dantesque oscille entre la solide carapace d'une vie rêvée et la fragilité craintive d'une décadence redoutée, finalement le lot banal de tout un chacun.

(10)

  • Quel style ! Bravo.

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Imageldd1

    ------

  • un album sur la perte de l'âge d'or confer le clip iron (mort symbolique de l'âge d'or où l'on doit quitter l'enfant qu'on a été), la suite du clip run boy run (l'enfant qui court après ses rêves)...la perte des illusions épiques. j'ai achetais l'album l'an dernier en édition collector avec le livre et tout, enchantée par avance de connaître la narration exacte des clips (3 avec les "mêmes personnages"), l'enchantement fut de courte durée: woodkid a écrit son livret en anglais. pourquoi les français qui réusissent à l'international n'assume pas leur langue maternelle lol, pétard il aurait pû faire une édition à la française aussi, pour les empotées bilingues lol. bien entendu bonne chronique adrien, tu le sais, j'adhère lol, j'ai voté

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Versleslueurs g

    audrey83

    • évidemment il faut pr la cohérence de mon propos remplace mes lol par des mdr :)))

      · Il y a plus de 10 ans ·
      Versleslueurs g

      audrey83

    • Merci bcp ! :) Oui il est intéressant de noter que bcp de français trahissent la langue de Molière pour rejoindre celle de Shakespeare ! Je crois que les chanteurs le font pour au moins de grandes raisons : 1. l'anglais est une langue de l'impact, qui dit bcp de choses en peu de mots et très orale et 2. l'anglais est la langue aujourd'hui la plus universelle

      Mais nous devrions lui proposer de chanter en français aussi :p

      · Il y a plus de 10 ans ·
      Default user

      Adrien Rivierre

Signaler ce texte