Hier sera un autre jour

Juliet

J’aimerais tant voir
qui est derrière et devant moi.


Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
Avoue-le, un seul jour
est pareil à une éternité.

Le temps est un pont entre deux mondes parallèles mais opposés ;
Bien que reliés,
jamais ils ne se rejoignent.

Nous allons tous mourir.
Même moi,
Même ceux qui sont immortels.


J’ai oublié de le lui demander.
Je voulais juste avoir pour père, amant, ami ou frère,
un homme qui ait ce sourire.

Dans ma jeunesse j’ai appris la vieillesse ;
maintenant je ne peux plus grandir.

L’éternité se rallonge à l’infini
comme les jours se succèdent.

Tout n’est qu’une pièce vide
où j’ai pour Dieux des illusions
qui ont juste tendu le piège d’avoir un corps réel.

Parce que certains souvenirs doivent devenir des rêves,
certaines choses banales de la réalité
ainsi deviennent exceptionnelles.

Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
Je n’ai jamais eu besoin de larmes pour pleurer.


Maintenant je ne sais même plus dire
qui de eux ou moi
est parti pour quitter l’autre.
Ce que j’ai vu,
ce que d’autres verront,
n’est que bonheur éphémère pour chaque conscience.


« J’ai menti. »

Fais-moi un câlin s’il te plaît.
Faites-moi un câlin s’il vous plaît.
Je voudrais tant donner quelque chose
en échange de ce sourire.
Juste pour lui dire merci d’exister.


Finalement,
je préfère faire des cauchemars plutôt que des rêves.
On est toujours soulagés au moins de se dire
que les cauchemars n’étaient pas réels lorsqu’ils se terminent.


J’aimerais tant savoir
qu’est-ce qui est derrière et devant moi.

 
Nous naissons tous êtres humains ;
certains deviennent juste objets
quand d’autres deviennent dieux.
Ainsi le malheur qui détruit,
ainsi l’illusion qui tient debout le pantin disloqué.


Au désespoir je donne des espoirs,
mais des espoirs je tire le désespoir.


J’ai oublié de le lui demander.
Maintenant de cet homme,
maintenant de ce sourire,
il ne reste que ce pont à jamais infranchissable.

Le passé n'est qu'une porte close.

Les mondes opposés de la réalité et de l’illusion
s’entretuent juste la main dans la main.


(écrit sur une impulsion le 18 novembre 2012
-10 min-)

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