Histoire d’un engouement pour une activité d’un autre âge.
daniel-m
L'on parle ici de la chasse qui tue les bébêtes, pas de la chasse d'eau, que ce soit bien clair.
Il est bien connu, que ce débat se caractérise depuis toujours par les « radicalement pour » et les « radicalement contre » et que les deux ne pourront apparemment jamais s'entendre. Le sujet est donc pour moi particulièrement intéressant et je m'en v'ais essayer d'en disserter à ma manière.
LA CHASSE : A l'origine une activité humaine directement liée à la survie de l'espèce. L'homme, le premier prédateur « intelligent » doit, comme les autres, manger pour survivre. Il invente des techniques, des stratégies pour s'approprier la précieuse viande qui fera son salut. A une période de notre existence où notre super marché s'appelait encore dame nature et « offrait » à sa création, le gite et le couvert à celui qui savait s'y prendre, et c'était très dur. Nous sommes ici, bien sur, à la préhistoire de l'homme et de sa supériorité. Il en va de même pour l'agriculture et de la « domestication » des végétaux. L'homme chasse, l'homme cultive, l'homme « exploite » et devient tout doucement l'être supérieur et dominateur de sa planète.
Les années passent et l'homme commence à élever du bétail, pour la laine, la fourrure, la viande mais jamais, il ne renonce à la chasse. Débusquer les bébêtes, car il est extrêmement excitant de se mesurer à dame nature bien qu'on ait déjà compris depuis des lustres comment « manger » sans risquer sa peau. Le contact avec le côté sauvage et obscur de notre caillou vert reste présent, alors que granges, caves et greniers sont pleins. (Bien sur, cela n'a pas toujours été le cas, et ceci est un peu une image. Il y a bien sur eu hélas des périodes où la chasse et même le braconnage ont été salutaires. Il s'agissait simplement de manger pour survivre.)
Le goût du sang, reste, comme chez les derniers lions et les derniers loups, inscrit dans notre ancestral instinct et il est visiblement tenace. L'homme a depuis longtemps déjà su palier à la famine en cultivant la terre et élever des animaux, mais il reste le maître de la terre et continue de vouloir de plus en plus, mettre son nez dans des affaires qui ne le regardent plus.
Nous sommes aujourd'hui en 2018, époque où réimplanter un prédateur naturel tel que le loups, l'ours, le lynx ou même les rapaces de notre ciel devient une réelle gageure, tant notre supériorité est aujourd'hui présente. Le loup mange la brebis… Nous nous laissons le loisir, le plaisir malsain et vicieux de tuer ceux qui nous dérangent. Les empêcheurs de tourner en rond il faut les éliminer et ça, quelque part, ça nous excite. Les loups dévorent les moutons de nos éleveurs parce qu'ils n'ont hélas plus rien d'autre à se mettre sous la dent. Oui, je fais partie de ceux qui pensent que l'homme, est d'une certaine manière, le seul et unique nuisible sur cette planète. Certes, c'est un peu naïf comme raisonnement sociologique, mais je trouve que plus le temps passe, plus cela se vérifie. (Ça fout la trouille, hein ?)
J'habite une contrée provisoirement encore un peu éloignée de la « civilisation », à la campagne, en Alsace et c'est probablement la dernière, car je lui laisse encore un peu moins de cinq années avant qu'elle ne fasse elle aussi partie de la toile tissée par l'urbanisation et la pression grandissante des fruits encore juteux de l'urbanisme. Une zone « agricole » moderne à 95 % qui laisse encore une petite place à quelques espèces animales ou végétales sauvages de plus en plus rares. Et oui, il y a aujourd'hui plus de vie et de diversité dans un jardin de huit ares que dans une exploitation agricole de huit hectares.
J'y observe encore fréquemment des rassemblements de 4X4 conduis par des hommes bedonnants tout de « vert » vêtus, qui à l'automne, tirent les derniers lapins, les dernières biches avec un plaisir et une ardeur non dissimulée. Qui, à défaut de véritables gibiers, « éliminent » ceux qu'ils ont eu même désigné comme nuisibles à savoir le renards, le corbeaux et autres corneilles innocentes et par ailleurs utiles de part leur rôle essentiel de « nettoyeur » de ce qui nous reste encore de ce semblant de nature. Mort de rire, bien que cela me fasse plus pitié que sourire !!! Je ne parlerai pas du blaireau de peur d'un mauvais jeu de mots.
Qui est d'ailleurs réellement le blaireau dans cette désolation totale ?
J'ai beaucoup lu aussi des arguments qui essayent de faire la différence entre la chasse « utile » et celle des « viandards ». C'est quoi une chasse utile ? C'est quoi un viandard ?
Chasse utile : Chasse qui prétend réguler une espèce animale considérée en surnombre et qui provoque des désagréments, genre dégâts aux cultures ou occultation d'autres espèces.
Viandard : Individu x ou y, qui dispose d'un fusil et d'un permis de chasse et qui tire sur tout ce qui bouge avec un plaisir non dissimulé.
La distinction entre ces deux notions est essentielle et me permet de filtrer la notion moderne de chasse sans aucune hypocrisie ou nom d'oiseaux désobligeant.
Chasse utile : Il est clair pour moi, que ce genre de tuerie doit être effectuée par des « professionnels ». Agents de l'état (gardes champêtres, gardes forestiers, gendarmes, armée, etc) et doit se baser sur des faits et des données publics clairs et précis et qui si autorisé à des « civils », doit être encadré par des professionnels. Ceci comprenant également des comptes rendus publics et officiels avec des chiffres, des bilans, des décomptes et des résultats bénéfiques et concrets.
Viandard : J'avoue que ce texte est plus ciblé sur ce genre d'individu sinistre que j'ai simplement en horreur et croyez moi, ils existent encore, j'en côtoie chaque jour. Dernier survivant de l'homo sapiens sapiens primitif qui bande au contact d'une arme à feux et qui à défaut de faire des cartons du haut d'une toiture terrasse en ville, libère sa libido malsaine sur quelques de plus en plus rares animaux à sang chaud avec une bande de potes qui sont généralement bourrés au ‘schnaps' ou à l'amer bière à neuf heure du mat' et qui plus est, sont pétés de tunes, car entretenir une « Land Rover » ou un « Toyota 4*4 » pour gravir un trottoir ou aller chercher du pain le dimanche matin, ça demande de la tune et du savoir faire, ... c'est sûre !
... Le fond de l'air est déjà un peu frais en cette saison, une petite brume discrète décore encore la verte campagne. Les rabatteurs qui, innocents ne pensent qu'à un bon casse croûte, rabattent l'impressionnant gibier constitué de lièvres terrorisés, de lapins myxomatosés ou d'autres biches paniquées, dans l'impasse où nos beubeux pourront faire feux sur une quelconque bestiole qui déjà malheureuse de ne plus posséder de territoire et d'espace, se verra flinguée approximativement, par un sombre abruti qui a autant de philosophie sur son environnement et de la magie de la vie sur la planète terre que j'ai d'affinités avec le foot, … à savoir aucune. Il m'est inconcevable que des personnes apparentées au genre humain, aillent, par snobisme ou par simple « plaisir », brûler des cartouches sur de paisibles animaux comme d'autres iraient faire un golf ou un tennis. Je vous vois là, dire il exagère, il en fait trop, mais croyez moi, il y en a plus que vous ne pouvez l'imaginer, de cette race de barbares.
Bon, c'est vrai que d'une part je me sers de clichés un peu bateaux (regardez le fameux sketch des inconnus « la gallinette cendrée », il exprime très clairement ce que j'ai envie de dire). C'est vrai aussi, que je suis un mauvais exemple, car j'ai de plus en plus de mal, même à écraser une mouche (chiantes les mouches à la campagne). Je laisse les nids de guêpes, je laisse les souris aux chats et je cultive des mauvaises herbes au jardin. Je n'arrive pas à comprendre que l'on puisse encore trouver du plaisir à flinguer les derniers témoins d'une faune sauvage qui rétrécie comme une peau de chagrin alors qu'il serait peut être « urgent » de la restaurer et surtout de la comprendre, car l'on en sait déjà plus rien.
Je ne me considère, rassurez vous, pas comme un écolo, ni même un éco citoyen, mais simplement comme un autodidacte qui a compris simplement en observant, que nous vivons sur une planète extraordinaire et que la seule chose ici bas qui vaille encore la peine de se décarcasser, c'est la vie. L'enfant qui naît, la graine qui germe, ce bourdonnement indescriptible des insectes au mois de juin qui est simplement ce contraire rassurant du néant.
Alors les « chasseurs », c'est quoi qui vous fait réellement bander ?
Bien à vous.
oui bien vrai tout cela.. mais le pire c'est qu'en tuant les sengliers "en surnombre", comme les renards d'ailleurs, ils deviennent encore plus nombreux (migrations appel d'air et reproduction..) ce sont des scientifiques tres sérieux qui le dises (cf les actes du "Colloque Renard" qui s'est tenu en 2017 et organisé par l'ASPAS (protection des animaux sauvages...)
· Il y a presque 5 ans ·Gabriel Meunier
Le truc ce n'est justement de ne pas tuer mais de faire vivre (ou revivre). Mais l'homme est il vraiment adroit dans cet exercice ? ...
· Il y a presque 5 ans ·daniel-m
regarde ce que fait l'ASPAS... c'est super ! je suis assez satisfait de voir ce qu'ils font de notre fric !!!
· Il y a presque 5 ans ·Gabriel Meunier
Il me semble connaître ce texte ..;-)
· Il y a plus de 6 ans ·lydine
Tu as bonne mémoire ;o)
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
La chasse comme l'élevage industriel révèlent la négation arrogante de la nature sensible et consciente de l'ensemble du monde du vivant
· Il y a plus de 6 ans ·Christian Le Meur
... et celle d'une humanité incompatible ! Tout à fait.
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
Je te conseille le film de Nicolas Vannier : l'école buissonnière. :)
· Il y a plus de 6 ans ·Sy Lou
Pas vu encore mais merci. J'essayais juste de dire que la chasse tout comme beaucoup d'autres choses comme la corrida par exemple, ne font plus partie de notre époque. L'irrespect et la maltraitance animale m’insupportent. Que les hommes continuent de s'entretuer pour mieux vendre leur connerie c'est leur problème, mais les animaux la nature et leur milieux n'ont jamais rien demandé à personne. Au contraire, l'animal s'efforce malgré tout de nous envoyer ses messages d’amour.
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
Je respecte ta vision d ce thème sensible et j'en partage certains points. Néanmoins, il faut se garder de tout idéaliser. Les chasseurs, parce que trop peu nombreux dans certains endroits, ne parviennent pas à réguler certains populations comme les sangliers, lesquels se reproduisent rapidement et détruisent les cultures. As-tu déjà vu un champ visité par un seul de ces animaux ?
· Il y a plus de 6 ans ·Sy Lou
Ah mais rien à voir, d'ailleurs je crois que j'en parle dans mon texte qui date déjà un peu. La régulation contrôlée ce n'est pas la chasse des viandars et des viandars il y en a beaucoup et j'en connais. Je milite justement pour une "chasse" encadrée et proche de l’équilibre écologique. Cela dit, souvent la nature fait très bien les choses. C'est la main mise sans réflexion de l'homme sur son environnement qui est souvent néfaste.
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
Dans ce cas, je suis de ton avis :)
· Il y a plus de 6 ans ·Sy Lou
Bravo! Nous aussi nous avons ce genre de problème dans ce qui reste de notre ex-campagne. Un jour j'en ai trouvé deux dans notre allée, à 50m de la maison que j'ai virés à grands coups de pompes.... Ils ont tué notre chatte enceinte, ma brave et si douce Clochette prête à faire ses petits. Beaucoup tuent les chats domestiques car ils les soupçonnent de tuer les lapins. Odieux! Quand je les vois roder avec leurs 4x4 autour de chez nous, dans notre petite banlieue du Beaujolais de plus en plus urbanisée, je frissonne de peur. On a beaucoup d'animaux et j'ai toujours la trouille qu'ils en flinguent un ou qu'une balle s'égare sur un promeneur ou un gosse à vélo. Je déteste le bruit des armes, l'odeur du sang, celle de la peur des bêtes, je déteste la peur et ceux qui l'engendrent. Je suis une vraie écolo depuis plusieurs décennies!
· Il y a plus de 6 ans ·divina-bonitas
C'est compliqué car ce n'est pas une pollution écologique mais une pollution cerveau-logique. La seconde sera encore plus difficile à juguler ! :o)
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
J'ai croisé, un jour, le regard d'un chasseur. j'ai compris ce que ressent un lapin face à l'un d'eux. Pas aviné, non, juste bestial, sans vouloir insulter mes chers animaux. je suis devenu, l'espace d'un instant, un dangereux étranger, un migrant, PARCE QUE J'ETAIS UNE PIECE RAPPORTEE SUR SON TERRAIN DE CHASSE.
· Il y a plus de 6 ans ·Mario Pippo
Un ami m'a un jour raconté que pendant une ballade champêtre, il s'est retrouvé par hasard presque nez à nez avec un cerf. L'espace de l'échange d'un regard qui n'a pas été assez long pour sympathiser, le crane du cerf a explosé sous le coup d'un "chasseur" et sous les yeux terrorisés de mon ami. On peut s'interroger sur le fait de se demander si mon ami a eu de la chance de ne pas prendre une balle en pleine tête, si le chasseur avait bu ou pas ou si la chasse, à l'heure où l'on se demande encore s'il faut instaurer une vidéo surveillance obligatoire dans les abattoirs a encore réellement un sens.
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
Je me ferais l’avocat du Diable et notamment pour la vénerie qui est une discipline sportive que je respecte. En effet, essayez d’attraper un cerf à la course, pour lui monter sur le dos et en faire un cheval. Bon courage ! :o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé
T'as déjà chassé le cerf-volant en montgolfière ?
· Il y a plus de 6 ans ·Mario Pippo
Le cerf-volant est une espèce protégée et surveillée par la douane volante. :o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé
:)
· Il y a plus de 6 ans ·Mario Pippo
Et les chauve souris enragées alors !!! ? :o)
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
Les chauves-souris n’ont qu’à arrêter de se raser ! Na ! :o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé
Sans parler de la chasse à courre, survivance du féodalisme. Ceci dit, le paysan qui va seul, au petit matin, tirer son lapin de temps en temps, est à mettre à part de tous ces viandards dont tu parles et qui hélas existent toujours. Sketch immortel des inconnus, ils ont fait forts là! Difficile de faire mieux pour décrire un milieu parfois...un peu rustre et fortement alcoolisé...
· Il y a plus de 6 ans ·arthur-roubignolle
La chasse à courre… ça vous rendrait antipathiques ces chiens qui suivent et obéissent en meute :)
· Il y a plus de 6 ans ·Mario Pippo
Tout à fait d'accord, encore faut il qu'il y ait encore des lapins ! Pourtant on dit que les lapins se reproduisent comme des lapins. Alors, ... pourquoi y en a pus ?
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m