Histoires à deux sous et autres contes à rebours

Aloysius Isidore Dambert D'eaucloret

Pourquoi je m'amuse à écrire !!! Les débuts du conteur Asloïbred

Qu'y-a-t-il de plus puissant que l'imagination et que le pouvoir d'évasion des mots ? Moi qui ai passé ma vie à parcourir le monde et à vivre dans l'action, je me persuade maintenant de la force magique du Verbe. Je crois qu'il n'y a pas plus beau paysage que celui d'une bibliothèque. Tout est là.

J'ai l'outrecuidance de penser que les grands auteurs et moi, sommes sur le même pied d'égalité puisqu'ils n'ont rien lu de moi et moi pas grand-chose d'eux. Et puis, comme pouvait le disait souvent ma Mère qui n'avait pas oublié d'être sotte : « il est toujours possible de vivre de sa plume, tout dépend de l'endroit où on la met ». Qui ne tente rien, n'a rien à redouter. Et si je ne réussis pas à vous faire partager l'amour des mots, je cours simplement le risque d'échouer. Belle affaire, si l'écrit doit rester, et la parole s'envoler.

Et puis, il n'y a rien de plus jubilatoire à mon âge canonique que les jeux de l'esprit, cette confrontation aux mots oubliés, rares si possible, cette joute exquise avec la mémoire. Je ressens cette élévation de l'âme avec la possibilité qui m'est donnée pour quelques courts instants de sortir de leur torpeur, de leur oubli des si beaux mots aux sens si variés.

Alors, après une vie riche et pleine d'aventures, j'ai décidé sur la fin de mes jours de poser maladroitement sur le vélin quelques-unes de mes plus surprenantes et mémorables histoires. En vous spécifiant, chers lecteurs, que j'aurais toujours rêvé d'être quelqu'un mais j'aurais dû sans doute être précis pour réussir.

Ma plume que je tiens de mes doigts gourds a du mal à glisser sur le papier tant les mots, les sensations et les souvenirs se bousculent dans mon vieux crâne.

Aujourd'hui, perclus de douleurs, mon corps n'a plus la force ni l'agilité de naguère, mais mon esprit, plus que jamais, reste vif et aiguisé, et épris de liberté.

Mais je manque à tous mes devoirs et surtout à la plus élémentaire des politesses. Une histoire commence toujours par quelques présentations.

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