H.S.

lafeeclochette743887

Ben voilà c'est arrivé... si seulement j'avais écouté mon corps !

Il n'y a rien d'anodin dans une opération chirurgicale quelle qu'elle soit. A priori, aussi, rien de marrant. Je suivais les protocoles indiqués sur le feuillet rose que mon aimable et boute en train de chirurgien m'avait remis dix jours avant mon opération. Oui, le rose… un signe. Voir la vie en rose : j'écris en rose, j'ai des baskets rose, j'ai de la lingerie rose, je pense en rose. L'ETG (club de foot de la Haute-Savoie) m'a imité (lol) merci les gars, vous êtes trop choupinets !

Venons-en à la veille de l'opération. Opération de survie, à la guerre comme à la guerre. Manger un repas qui tient au corps me semblait une bonne technique de survie surtout avec le ventre vide à partir de 8h00 le matin de la dite opération jusqu'à ce qu'on m'ait autorisé à remplir mon estomac criant famine, c'est-à-dire de longues heures en perspective d'attentes interminables. Je m'enfilais un copieux plat de pâtes et un dessert au chocolat, le chocolat étant bon pour contre la déprime et la peur pré-opératoire… woui, d'accord… c'est une bonne excuse, bref tout ça pour dire que le chocolat c'est très bon, tout court. Toutefois aucune nourriture ne pouvait apaiser la fin qu'il y avait dans mon cœur pour atténuer ma peur. Après, il fallait que je prenne la plus suave des douches avec un flacon entier de bétadine rouge de 125 ml. En commençant par les cheveux et en terminant par les parties intimes. Et que dire de la fragrance ? Merveilleuse… A faire pâlir de jalousie toute femme adepte de «  J'adore » et à repousser l'homme le plus entreprenant. Fort heureusement, personne de ce côté-ci. Je finissais de préparer toutes mes affaires pour le lendemain. Je me couchai dans des draps propres et me laissai envouter par les passages les plus agréables d'Eric Orsenna et « la grammaire est une chanson douce ».

Réveillée à 6 h du matin par je ne sais quel petit bruit anodin, sans doute les bruits des ailes d'une éphémère, je me suis dit que boire un tiers d'un verre d'eau de 25 cl ne serait pas préjudiciable à mon état quoi qu'un bon café avec un sucre aurait été également très agréable mais un sans doute un peu plus préjudiciable. Je buvai et me dirigeai vers la salle de bains afin de reprendre une douche à la bétadine de la tête aux pieds. Je m'habillais et vérifais à mainte reprise mon dossier par peur d'oublier quelque chose. On sonna à 11h00.

Mon ambulancier était arrivé et m'attendait sur le parking de ma copropriété. Le garçon aux rayures jaunes fluo me salua en se dirigeant vers moi. Il attrapa mes béquilles que j'avais sous le bras. Certes, c'était un peu loufoque comme situation, mais ce n'était pas la peine d'éclater de rire. Pourtant c'est ce que nous fîmes. Nous allions entamer la discussion sur mon parcours sportif et l'implication dans mon travail qui m'avait conduite à ces quatre entorses me menant inéluctablement à la chirurgie. D'un point de vue sportif, c'était plutôt catastrophique : deux mois de natation et de plongée en un an ! Certificat médical sur certificat médical m'interdisant de pratiquer quelque activité sportive que ce soit et interdiction de courir…

Pourtant mon travail était très physique et sur le terrain, il fallait courir sans cesse, au mieux marcher rapidement, quant à s'asseoir c'était mission impossible…Puis, ce qui était intéressant pour moi ce n'était pas de parler de moi et de cette lugubre aventure que j'avais déjà conté des dizaines de fois mais à cette rencontre avec un ambulancier, et voir s'il aimait le sport lui aussi et ce qu'il faisait. Car, il était nul besoin d'enfoncer le couteau dans sa plaie, tel serait le cas d'ici quelques heures.

Il me confia qu'il était un féru de V.T.T. J'engageai avec lui la conversation sur la Dré dans l'Darbon, une rando VTT des plus sympas au pays du Mont-Blanc. Sebastien m'assura qu'il s'était inscrit. En tant que correspondante de presse je savais de quoi je parlais non pas de par ma participation mais du fait que j'avais déjà écrit plusieurs papiers dessus. Il me posa diverses questions sur l'organisation et l'ambiance et sembla satisfait de mes réponses auxquelles il rétorqua avec des sourires. En effet, cette rando était le fruit de l'imagination d'un personnage très sympa, non pire… adorable ! Ce qui l'animait c'était de faire plaisir aux autres avant tout… c'était une super ambiance et le côté convivial avant le côté compétitif était les maîtres-mot. Le conducteur semblait rassuré quant à l'organisation et l'ambiance qui y régnait. Plus nous nous rapprochions de la clinique générale d'Annecy, plus j'étais anxieuse.

Arrivés à la clinique, Sébastien me fit remarquer qu'un grand désordre régnait sur le parking. Ambulance, taxi, autres véhicules étaient enchevêtrés se voulant plus prioritaires les uns que les autres. Il décida de faire comme tout le monde tout en prenant soin de ne pas trop déranger ses collègues.

Il m'accompagna à l'accueil et nous fîmes mon entrée, à 12h00. Sébastien m'accompagna à ma chambre et me souhaita bonne chance et me salua. Il n'y avait plus de place dans le service et j'étais affectée dans le service de gastroentérologie, étrange… . J'avais déjà connu cela lors de ma toute première opération en 1999, celle du poignet. Ma chambre individuelle était aussi surclassée de ce fait c'était un peu comme si je prenais l'avion et que j'étais en 1ère classe… Oui, j'allais planer mais pour d'autres raisons, vive la médication antidouleur. L'angoisse d'être dans ce lieu mais en plus le fait d'être dans un autre service que celui prédestiné me faisait un effet froid dans le dos. Et si par mégarde, malheur ou toute autre raison obscure… on m'opérait pas du pied mais du ventre…je regardai par la fenêtre et avalai avec difficulté ma salive.

Une infirmière vint un document à la main pour me préciser ma prise en charge et l'heure à laquelle j'allais être opérée. Premier effet « kisscool », l'heure avait été avancée, je ne devais plus être opérée à 17h30 comme convenu avec le chirurgien mais 14h…Je protestai en sortant mon agenda et en montrant l'heure inscrite. L'infirmière insista. Ses horaires étaient les bons. Elle vint avec une blouse et tout le protocole pré-opératoire. On me demanda d'aller prendre une troisième douche à la bétadine. Hum… le bonheur absolue, je ne pouvais infecter personne ça c'est certain.

Je m'habillai et faisais remarquer l'élégance de ces « Agathes ». Oui, « Agathe the blouse » et leur côté saillant. C'est comme ça que j'appelai l'uniforme à mon travail et les sabots que nous portons sont des « Hélènes », oui les sabots d'Hélène… Ca avait surpris mes collègues et les avait fait rire… J'avais un petit lexique bien à moi et maintenant il était emprunté par tous ce qui me réjouissait.

J'étais prête. L'infirmière revint pour me donner un Xanax, un anxiolytique, 0,5 mg. Je demandais à l'infirmière 1 gr. Je lui expliquai que je paraissais calme mais pouvais devenir une véritable furie par la peur grandissante de l'opération. Elle me demanda si j'avais l'habitude d'en prendre et je lui répondis que non mais que le médicament ne m'était pas inconnu puisque j'en délivrai lors des repas avec mes résidents. Je m'installai dans mon lit, sans protester plus et attendais que le médicament face effet, en attendant l'heure fatidique. Les minutes défilaient et le médicament ne faisait toujours pas effet. Pour passer le temps autre que regarder l'heure sur mon portable, j'envoyai des sms à des amies. Puis d'un seul coup plus rien. Plus de son, plus d'image !

Je me réveillai, en sursaut, perdue et craintive. Je détournai la tête de mon pied et appelai directement les infirmières en appuyant frénétiquement sur le petit bouton d'appel. Il était 15h30.

Je déclarai : « Ca y est c'est déjà fini ? Ça s'est passé comment ? »

L'infirmière me dévisagea un court instant et me sourit.

Elle répondit : « Non madame. Ils ne sont pas encore venus vous chercher, mais ça ne devrait pas tarder… »

Je protestai : « Mais enfin, une de vos collègue m'a dit que je devais être opérée à 14h ? Il est 15h30 et toujours personne…En plus ça va être l'heure du goûter, j'espère que le chirurgien n'aura pas un coup de mou… Si une opération doit rater durant la journée, ça va être la mienne, tu vas voir que ça va être la mienne… Ohhh misère ».

C'est à ce moment précis qu'un brancardier arriva en sifflotant.

« Bonjour, Madame Martin ? Vous êtes prêtes ? Je vais vous amener en chirurgie. Voulez-vous de l'aide ? ».

Je répondis comme un animal qu'on a blessé : « Ne me touchez pas ! ».

Le pauvre garçon me dévisagea avec des yeux ronds. Je lui expliquai ma peur et je me confondais en excuses pour les paroles agressives que je venais de proférer à son encontre. Je ne lui en voulais pas le moindre du monde mais la surprise, la peur de l'opération associée à celle de l'hôpital me faisait perdre pied. C'était le cas de le dire. Chemin faisant, il demanda la raison pour laquelle je me retrouvai ici. Et c'était reparti pour une nouvelle aventure de diction. Je demandai à passer par l'accueil. Interloqué, il me demanda si j'avais oublié quelque chose. Je répondis que non mais que je voulais rentrer chez moi, car je sentais mal l'opération. Il me prit la main à la vue du stress grandissant.

Le chariot à viande qui était véhiculé se tapait dans tous les murs. Il me lâcha dans la salle pré-opératoire et me salua en me souhaitant bonne chance. Il avait l'art de rassuré ce garçon. Il reparti comme il était venu, en sifflotant.

Deux infirmières emmitouflées dans leur pyjama bleu en mode opératoire dont je ne voyais que les yeux vinrent me saluer. Mais le sourire caché se voyait dans leurs yeux et pensait me rassurer. Je les prévenais d'office qu'elles avaient à faire à une grande peureuse et que je pouvais être capable du pire. Elles me branchèrent à l'électrocardiogramme. Puis me dire qu'elles allaient me mettre la perfusion sur la main. Je n'avais qu'un vague souvenir de la douleur… Ma main était basculée en bas et un garrot me sectionnait le bras. Elles me regardèrent et me demandèrent de regarder ma main. Ce n'était plus une main, c'était une veine géante. Prise de panique, mon cœur s'affola et ma tension augmenta. Une énorme aiguille me traversait une veine. Tandis qu'elles tentaient de me mettre la perfusion sur la main gauche que je ne bougeais pas, la main droite tapait furieusement la bordure du lit pour demander à mon cerveau d'avoir extrême amabilité de bien vouloir reconnaitre qu'il y avait aussi une douleur à droite et de scinder l'information douloureuse en deux. Ce qu'il refusait de faire naturellement. Crétin. Et ce qui devait arriver arriva… l'infirmière rata sa cible. Ma pauvre veine était transpercée de part et d'autre et le sang coulait à flot aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. C'était une douleur insoutenable. Je demandai à la seconde infirmière de me piquer et de ne pas me rater.

« C'est vous qui me piquer, maintenant ! Faites vite et ne me ratez pas, pitié. » déclarai-je avec les larmes aux yeux. Au bout d'une minute mon calvaire était terminé.

Vint le tour de mon anesthésiste. Lui était habillé martien. Il me salua et m'assura que tout allait bien se passer. Je rétorquai que c'était facile à dire puisqu'il n'était pas à ma place. Il me dit que c'était une anesthésie locorégionale, je le contredisais en lui demandant de bien vouloir lire la feuille rose que son collègue avait préalablement remplie.

« Madame, une ligamentoplastie de la cheville se réalise sous anesthésie locale. » intervint-il.

« Monsieur …c'est quoi votre petit nom ? »

« Arnaud » 

« Arnaud, je vais vous conter rapidement une histoire, celle de ma toute première opération… je n'ai jamais vu le chirurgien mais c'est l'anesthésiste qui est venu me voir et qui m'a tout raconté car je ne me souviendrai de rien sinon. En 1999, je me suis faite opérée d'un kyste cynovial arthrosique à la main droite en chirurgie de la main à Grenoble. Plus aucune place dans le service en chirurgie de la main, on me mit en maxilo-faciale. Etrangement aujourd'hui, je ne suis pas non plus dans le bon service. Cette opération n'a duré que 15 minutes et pourtant je reste persuadée que le chirurgien s'en souvient encore…Je devais être opérée par le professeur Monier qui par mal chance, cette nuit-là, avait eu de nombreux cas très grave. Des internes s'occupaient donc de cette opération bénigne. C'était une loco-régionale. Bien que les infirmières m'aient donné des décontractants assez pour endormir un éléphant, je restais éveillée. Ce fut le sérum de vérité. Je demandai la présence du professeur qui opérait dans une salle à côté. Etant déterminée, j'annonçai à l'anesthésiste que j'arrêtai de respirer. Ce que je fis. Il tenta de m'intuber, mais il n'arriva pas à me faire désserrer les dents. Toutes les machines se mirent à sonner et il alla chercher avec empressement le professeur Monier dans la salle d'à côté pour me rassurer, car je commençais à devenir bleue. Le professeur arriva très gentiment à mes côtés et me rassura et je me mis à l'insulter :

« C'est vous qui deviez m'opérer…Si par malheur, j'ai la moindre cicatrice, je vous colle un procès au cul, car je me marie dans quelques mois… ». J'ai été infecte pendant 15 minutes… vous voulez tester 60  ou 75 mn ? ». Une infirmière revint avec ma feuille rose et indiqua que j'avais raison.

J'empoignais délicatement le Docteur par son « Agathe ». « Et puis Dr Arnaud, c'est la gauche, la cheville gauche car toutes les ordonnances que le Dr B. m'a faites étaient pour la droite et vu qu'il a rectifié les ordonnances à la main… je crains le pire vous comprenez ??? » demandai-je les yeux suppliants.

« Madame, respirer l'oxygène dans le masque. » me dit-il en me tendant un masque. Je mis le masque sur mon nez. Mais je me redressai d'un coup et regardais le cadran où s'affichaient mes constantes.

« Dr, ne me prenez pas pour un lapin de trois semaines, pourquoi voulez-vous que je respire de l'oxygène ? Mes gaz du sang sont à 98 %. Je n'ai pas besoin d'oxygène ! » Comme quoi les séries « Urgence » et « Dr House » m'ont été très utiles.

« Par contre ma tension est à 16, c'est plutôt ça qui devrait vous affoler. A moins que ce ne soit pas de l'oxygène que vous m'aillez mis dedans. » rétorquai-je. Il me remit le masque sur le nez. « C'est pas de l'oxygène, c'est ça ? Respirez, vous verrez… N'oubliez pas la gauche c'est la gauche. » lui dis-je en lui tendant le masque.

Je tournai la tête et je vis une infirmière m'injecter quelque chose. J'ai juste eu le temps de dire « C'est quoi l'injection ?». Plus rien. Même pas un petit rêve.

Je me réveillai en salle de réveil. Un homme en bleu avec une scie à la main me fit sursauter ! Je m'asseyais d'un coup tirant sur ma perfusion et retirant mon pied. Je poussais un cri de peur associé à la douleur en regardant à la fois ma main et mon pied et mettant ma main droite en position de défense version coup de poing. A pour réveillée, j'étais réveillée !

-« Bonjour, je suis votre chirurgien… » déclara t-il en baissant son masque.

-« Bonjour, Docteur… » rétorquais-je avec le sourire qui m'était revenu aux lèvres.

-« L'opération n'a pas marché, vous coupez au niveau du genou ? » demandai-je les yeux embrumés autant que l'esprit.

-« Non l'opération s'est bien passée, il y avait du boulot, mais l'opération s'est très bien passée. Je vais juste couper votre botte en résine. Ne vous inquiétez pas, ça ne coupe pas la peau juste la résine, ce sont des vibrations.» précisait-il en avançant la scie vers mon plâtre.

-« Mais ça sert à quoi de m'en avoir fait un si c'est pour l'enlever tout de suite ? » pleunichais-je en laissant mon pied recroquevillé vers moi.

-« L'inflammation, pour éviter que vous ayez trop mal si votre pied se met à enfler » insista t-il.

Je laissais alors mon pied à sa disposition. Les vibrations me montaient à la tête et je soufflai pour évacuer mon stress.

Il partit couper le plâtre d'un homme qui était encore endormi et qui venait juste d'être amené à mes côtés. Sans doute serait-il moins agressif endormi.

L'anesthésiste vint vers moi pour me demander mon ressenti au niveau de ma gestion de la douleur. Je répondis un peu sonnée au hasard 5. Il revint avec de la morphine. Il précisa qu'il allait me l'injecter dans la perfusion. C'est bien. Le garçon avait pris en compte le petit usage du moi : me prévenir avant toute intervention.

On me ramena dans ma chambre, les infirmières vinrent tout de suite s'occuper de moi et me demandèrent si j'avais mal. Je répondis que non. Pourtant elles me donnèrent en systématique des antalgiques. J'entendais le remue-ménage et les plateaux repas distribués. Il fallait encore que je patiente, je n'avais pas faim mais soif. Je passais la soirée dans mon lit. J'avais peur mais je ne disais rien. Les infirmières et aides-soignantes étaient adorables. Vers 23h, l'infirmière vint me faire ma première piqûre de Lovenox dans le ventre. Quarante-six jours allaient suivre, misère. Je veillais sans dormir par angoisse. Les infirmières furent d'ailleurs surprises de me voir éveillée toute la nuit.

Le lendemain, la kiné vint me lever et j'allais seule sous la douche mettant mon pied dans le lavabo et prenant une douche tout à fait normale exceptée la jambe gauche. L'infirmière vint pour me retirer le drain. Il n'y avait que peu de sang mais je refusai qu'on me l'enlève. Après m'avoir expliqué la manipulation et la sensation que cela faisait, je refusais toujours. Elle dut enlever 4 redons dans les chambres à côté avant que je l'autorise à enlever le mien. Elle fit ensuite quatre aller-retour de ma chambre à celles d'à côté. Elle m'enleva d'abord la perf. Je transpirai. Je me mis à pleurer et je m'excusais platement car j'avais honte. Elle devait tirer dessus d'un coup sec et la sensation était celle comme si on mettait sa main dans un aspirateur. Après une bonne inspiration, je soufflai et elle retira le redon d'un coup sec. J'émis un petit « ohhh » mais elle avait raison, la douleur était à peine perceptible.

Je passais une journée entre sms à deux amies, « la psychologie pour les nuls » et des questions pratiques. Comment allai-je gérer mon quotidien de retour chez moi ? J'étais seule avec mon fils de 13 ans. Je n'aimais pas qu'on me rende service mais j'offrais les miens sans compter. Pourtant j'étais obligée de me rendre à l'évidence il faudrait qu'on m'amène faire des courses, je n'avais pas le choix puisque je ne pouvais pas conduire avec un plâtre. Je me sentirai alors redevable à vie et je n'aimais pas être redevable. Je voulais m'en sortir toute seule. Cette situation était très gênante…J'avais honte.

Et puis j'avais eu trois expériences qui me prouvaient que je devais me débrouiller seule. Au travail, j'avais crié à l'aide auprès d'un cadre car je n'en pouvais plus, j'étais fatiguée… je demandai juste un câlin snoez de 20 secondes… la personne me l'avait refusé car elle était pressée. Une autre fois j'avais clairement dit « au secours » mais on m'avait laissé en plan. Enfin, une autre fois j'avais demandé un relai qui n'était jamais venu. Depuis, je me débrouillai seule pour tout. Y compris dans ma vie de tous les jours. J'avais peur de déranger. Ne serait-ce demander le sel à quelqu'un, dans un repas devenait un supplice. J'étais l'inverse de ça, je prenais même les devants, car je me laisse très souvent guider par mon ressenti.

Je sortais le 8 mai. Oui c'était la libération ! Pour moi compris. Mon ambulancier n'était pas le même qu'à l'aller. Mais il était très agréable également. Il n'était pas sportif. J'allais une fois de plus compter mon histoire d'entorses. Si seulement ce jour-là j'avais su dire « non »... et si après j'avais su dire « oui » et m'arrêter…

Ah, woui pour HS : Hors Service, c'est normal c'est ce que vous vous dites… non ? C'est simplement le titre d'une Histoire Surprenante, non ?


  • ...je ne l avais pas vu....step by step :-)

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Image

    mery

  • Merci pour ton commentaire Pawel Pivovarof, je veille sur moi et sur les autres même endormie... :)

    · Il y a environ 9 ans ·
    Dsc 1048

    lafeeclochette743887

  • Enchanté d'apprendre que l'équipe de football pour vous porte désormais des culottes roses, ils sont adorables, l'erreur médicale existe bien et il faut veiller sur soi même même endormie, c'est plus sur...

    · Il y a environ 9 ans ·
    Apophysis 140124 1 n1 lune 448x231

    Pawel Reklewski

  • Merci pour ton commentaire Mathieub. Non mon Agathe n'était pas rose elle était très belle blanche à carreaux verts... Le but de mes textes c'est de faire sourire les gens voire de les faire rire un peu. Clopin-Clopan très jolie chanson de Juliette Greco

    · Il y a plus de 9 ans ·
    Dsc 1048

    lafeeclochette743887

  • L'univers est admirablement bien rendu: la peur de l'erreur médicale, la trouille du néant, de confier son corps à des gens déguisés. Et puis la gentillesse du personnel. J'espère au moins que ton Agathe était rose...
    Et la vie continue, clopin-clopant...

    · Il y a plus de 9 ans ·
    Fightforkiss

    mathieub

  • C'est sûr que ma petite opération à côté c'est rien du tout.... respect à toi d'avoir survécu et infiniment merci à eux qui t'ont sauvé la vie et m'ont permis de te connaitre ;))) merci merci

    · Il y a plus de 9 ans ·
    Dsc 1048

    lafeeclochette743887

  • Merci Alicia... il faut apprendre à marcher avant de vouloir courir... merci pour ton commentaire

    · Il y a plus de 9 ans ·
    Dsc 1048

    lafeeclochette743887

  • Et bien ! Tu es aussi fragile qu'une petite fée <3 Toujours aussi bien contée cette histoire, :)

    · Il y a plus de 9 ans ·
    Ilv

    A.E Ferrets

  • Alors comme ça tu as eu aussi des mésaventures opératoires ? Et tu n'as pas trouvé le moyen d'écrire... décrie toi un peu Pawel :))) et merci pour ton message

    · Il y a plus de 9 ans ·
    Dsc 1048

    lafeeclochette743887

    • Je suis opéré du coeur mais après quelque artère déchirée ils m'ont sauvé alors je ne dis rien et leur dit merci.

      · Il y a plus de 9 ans ·
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      Pawel Reklewski

  • Voilà un beau reportage, la vie avec toi, je regrette de n'avoir pas eu le courage de m'accompagner.

    · Il y a plus de 9 ans ·
    Page couverture avec sorci%c3%a8res 305 ko bis 326x461 rec 11

    Pawel Reklewski

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