I just want...

Juliet

Je suis mort de fatigue.
À moins que je ne sois fatigué d’être mort.


Le cri d’un violon
étire sa plainte dans les échos infinis du vide.


Je veux dédier la plus belle musique du monde
à tous les sourds qui le peuplent.

Tout le monde, écoutez s’il vous plaît.
Je veux seulement dire que…

La tentation n’est que la beauté pure
vue par le vice.
« I just want to say this. »
Je veux laisser le droit de s’aimer
à ceux qui se donnent le droit d'aimer les autres.


Je n’ai pas peur d’être amoureux mais
j’ai peur de ceux qui ne le sont pas.

Je n’ai pas compté les choses que j’ai perdues ;
l’on ne peut soustraire à l’infini de ce que l’on aime
le peu de ce que l’on n’aime plus.
Je n’ai pas le cœur de ne pas en avoir.
Même maintenant,
l'amertume des remords,
l'acidité des regrets,
elles se sont sucrées avec le miel des mots d’amour.


Je veux faire goûter le plus délicieux plat du monde
à tous ceux qui n’ont jamais goûté à la vie.


Cette Terre n’est remplie que d’innocents ;
ceux qui en ont seulement le statut, si nombreux,
et ces rares précieux qui en ont l’état.
Je voudrais tous les voir s’unir comme si pour mille
reflets sur les miroirs
il n’y avait qu’une seule âme.

À ces hommes dont on ne brise pas le cœur
mais que l’amour propre,
« I just want to say this… »


Tu as ce que tu es ;
et avant toute chose
tu es un être humain.

Peu le savent encore mais à la naissance
le même cadeau est donné à tout le monde.
À toi qui cours vers la possession matérielle,
à toi qui veux si fort te sentir riche,
alors tu n’as qu’à te sentir toi-même
tout au fond où tu n’es jamais allé te chercher.

Je veux montrer le plus beau tableau du monde
à tous les aveugles qui le peuplent.

Je suis mort de fatigue.
 À moins que je ne sois fatigué d’être mort…

Ah… alors afin d’enfin pouvoir dormir…
Je vais vivre.

(écrit le 25 décembre 2012 sur une impulsion)

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