Igorrr : HALLELUJAH Une niche musicale avec un gros chien chien dedans qui emporte tout sur son passage. Du Glitch dans toute sa splendeur (Dont vous trouverez la définition en fin de texte).

Igorrr c'est une tempête de neige avec l'avalanche en bonus. Toi tu surfes là-dessus avec la sensation d'être parfois débordé, mais quel ride !

Cet album c'est comme aménager son salon en mettant le canapé sur la télé, les vases à l'envers, les tapis sur les fenêtres et les meubles à la verticale accrochés au plafond. Cet artiste déchaîne les éléments d'une tornade stéréophonique que rien n'arrête. On passe du coq à l'âne, de la nuit au jour, du démoniaque au céruléen sans avoir jamais le temps de respirer. A tel point que de temps en temps on aimerait bien qu'il laisse tourner certaines boucles particulièrement efficaces. De cet apparent cataclysme sonore se dégage une harmonie, une homogénéité surprenante de logique. On sent que le type est créatif, cultivé musicalement, avec aussi beaucoup d'humour. Tous ces sons écrasés, triturés, renversés vous en font voir de toutes les couleurs. Du jazz, du traditionnel, du classique de l'acoustique, des guitares surpuissantes et syncopées qui martèlent la boîte crânienne, des cordes parfois belles à pleurer, des breaks de malades drôles ou irréels, on sent le plaisir qu'il éprouve à secouer tout ça. Les choix rythmiques sont ultra rapides et à plusieurs étages sur le même morceau, les mélangeant de manière improbable mais diaboliquement efficace. Ça fusionne, bastonne, se rabiboche, se sépare dans tous les sens. L'écoute est dense et nécessite une belle ouverture d'oreilles pour un musicien éminemment contemporain. Ici pas de demie mesure, c'est un peu comme le mouvement surréaliste en peinture, on aime ou on déteste, pas de compromis possible. J'ai fait mon choix quel sera le vôtre ?