Isabelle, la tourterelle (fin)

Michele Hardenne

 

Isabelle, la tourterelle (fin)

Lorsque je l’ai recueillie, ce dimanche de mars, je l’ai placée dans une boîte en carton que j’ai mise dans une des pièces les plus chaudes de la maison, à l’écart des chats et du chien.

La petite caisse n’avait pas besoin d’être fermée, l’oiseau était mal en point ; il n’avait plus de plumes sur le dos et les pennes étaient brisées à leur base, il aurait été incapable de voler.

Le lendemain matin, la tourterelle s’était redressée dans le nid de fortune et battait nerveusement des ailes. A peine, lui avais-je présenté une écuelle d’eau fraîche qu’elle y plongea le bec.

La peau nue sur son dos laissait apparaitre quelques petits trous faits par le bec du faucon que j’avais surpris à l’attaquer. Tout en la tenant d’une main, je lui appliquai sur les blessures une lotion désinfectante.

En quatre jours, elle ne perdait plus de plumes et lorsque je la posais sur le carrelage, elle sautillait en ouvrant largement ses ailes. Elle acceptait de picorer les graines d’un mélange de millet rouge et blanc, et de brisure de maïs que je lui lançais, et appréciais de patauger dans l’eau de l’évier de la cuisine.

Je l’avais finalement installée dans un panier de transport pour chat, afin qu’elle puisse avoir plus d’espace et de lumière.

Hier soir, lorsque je la remis dans son abri, après lui avoir laissé faire quelques exercices sur le carrelage, elle refusa de manger et se glissa au fond.

Ce matin, avant de partir, en lui changeant l’eau de l’écuelle, elle s’approcha de mes doigts, je lui tendis un morceau de pomme, elle y frotta le bec, puis détourna son regard.

Lorsque, je revins, en début d’après-midi, Isabelle, cette petite tourterelle, s’était envolée en me laissant son petit corps d’oiseau blessé.

La vie est précieuse, elle doit être respectée, peu importe sa durée, mais quand elle doit s’en aller, elle doit le faire en toute dignité.

Adieu l’oiseau, vole et ne t’arrête jamais !

M.H. (Michèle Hardenne)

16/03/2013

  • Merci Alain et aile68

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Img 1952

    Michele Hardenne

  • C'est très beau. Je suis très bien entrée dans votre texte, c'est bien raconté. Je suis particulièrement émue, cet intérêt porté à un oiseau en difficulté, et puis sa mort si bien annoncée, c'est très délicat de votre part.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Coucou plage 300

    aile68

  • Très beau et bien écrit, un bon ressenti intense. Merci du partage !

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Alain1603 2

    Alain Bonati

  • Bonsoir à vous,
    Il y a les accidents de la vie...mais ils sont dus au hasard, les provoquer devient de la préméditation et fait preuve de cruauté ! Qui sommes-nous pour avoir le droit de vie ou de mort? Isabelle, cette adorable tourterelle, devait servir de cantine au faucon crécelle qui l'a attaquée, mais il l'a abandonnée et je suis intervenue. Ses blessures étaient trop graves pour qu'elle ne puisse revoler avant longtemps, et il lui restait si peu de plumes sur le dos, qu'elle a dû s'enrhumer.Maintenant, elle s'est envolée et je peux l'imaginer dans mes pensées.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Img 1952

    Michele Hardenne

  • Quand je marche dans la campagne, si je peux éviter de marcher sur les fourmis, je le fais !

    · Il y a plus de 11 ans ·
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    Philippe Larue

  • c est adorable et poignant.
    oui michele. la vie est precieuse
    il m est arrive la même histoire avec un pioupiou et quand j ai vu qu il erait mort j ai pleure.
    isabelle et pioupiou et tous le etres aimes qui sont partis disons leur qu ils nous manquent.
    bonne soiree.
    helene

    · Il y a plus de 11 ans ·
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    Helene Bartholin

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