Jacques D. ..

ristretto

Je ne l’avais pas vu depuis des années.

Dans mon souvenir, il était arrogant, un genre à mettre le feu dans les soirées, à vous faire cracher ce que vous aviez au fond des tripes, et puis  vous laisser choir dans une ruelle sombre sans un sou pour le taxi.

Bref, pas vraiment  mon genre ce Jacques D .

A l’époque, j’aimais le pétillant. Je m’amourachais d’éphémère légèreté. De bulles, de mousse et de sirop de mauve.

Aujourd’hui,   il m’apparait bien différent. Mais est ce lui  qui a changé ? 

Vieillir lui va si bien ! Quelle allure Monsieur Jacques D. ! Et tout à basculer, je me suis laisser séduire par ce vieux Jacques à la peau tannée. A l’ambre de ses yeux, je me suis mise à nu. Plus question de paillettes, plus l’heure des courbettes, plus le temps. Juste un corps à corps entre fausse douceur et âpreté. Des rendez-vous sans fard, où les premières caresses laissent vite la place aux frissons du fouet, aux jeux sans omission, aux excitantes perditions, aux indécentes soumissions, aux volontés de D.

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