J'ai 15 ans et je ne suis plus moi-même
lespizzasjoey
Bon ça ne va pas toutes ces histoires. Il fait beau, je vais bien, mais je pourris d’amour à l’intérieur. J’ai l’impression d‘avoir 15 ans, c’est complètement stupide. J’ai l’impression de succomber à n’importe quel sourire, de changer de cœur à chaque fois qu’une fée arrive. Ca ne sert à rien de rêver si on ne peut ni toucher ni respirer. Ca ne sert à rien d’imaginer si on ne peut ni voir ni goûter. Ca ne va pas tout ça. C’est de la torture d’esprit inutile, c’est du déchet romantique, de la propagande d’illusions, faites à la main. Et je n’ai pas encore trouvé le moyen industriel de combattre ce gros bonbon rose qui me sert de cœur. Déjà si j’arrivais à enlever l’emballage, cet espèce de foutu truc tout en plastique qui ne fond jamais… déjà ce serait quelque chose ! Mais ça colle, ça reste sur les doigts, c’est un bonbon qui ne sèche jamais.
Je pourris de l’intérieur, je croule sous les sentiments d’une adolescente que je ne suis plus. Je suis les lèvres des jeunes filles en fleur, et je regarde partir leur ombre derrière un coin de rue. Je m’épuise à réapprendre des choses de l’amour et du rêve que j’ai dû oublier un jour.
J’ai donc 15 ans, je ne suis plus moi-même. Mes seins sont plus petits et moins fermes, mes doigts mal habiles. Je suis renfermée sur moi-même, mais je ressens tout ; à l’intérieur ça pète de partout. Y a même du caramel qui coule dans mes veines et de la guimauve qui me serre les entrailles...
J’ai 15 ans et pour moi tout commence.
D’abord il y a ce mot que je n’arrive pas à dire, cette espèce de vérité que je ne peux pas m’avouer. Et puisque je ne sais pas si j’irais un peu mieux ou encore plus mal quand je l’aurai dit, je me tais. Après, il y a cette boule dans ma gorge, celle qui coince un peu tout ce qui fonctionne dans mon corps. Celle qui abrite mes craintes les plus profondes, et que je refuse d’avaler ; parce que j’ai peur que ça fasse fondre mon bonbon, parce que j’ai peur qu’il pourrisse ou qu’il se casse en deux. Ensuite il y a mes rêves, mais là… c’est indéfinissable.
Au lycée je suis tombée amoureuse, secrètement, d’un sourire qui m’arrachait les yeux. A chaque fois que je le voyais, je courrais dans les toilettes et j’attendais. J’adorais cette sensation, cette impression d’être à la fois libre et enchaînée à quelque chose que je ne connaissais pas. En vérité je crois que j’avais un peu peur.
C’était une fille, avec un sourire de fille, à fendre le cœur. Et moi je suis une fille aussi, et mon bonbon n’a pas le droit d’être touché. Je suis une fille et elle aussi…
Déjà que c'est dure à cet âge de dompter ses sentiments alors quand en plus survient cet imprévu... la puissance et la vérité des sentiments sont parfois bien cruels au regard d'une société intolérante !!!
· Il y a environ 14 ans ·leo
Et alors ? Le plus important est que le bonbon reste intact, toujours aussi sucré et coloré. Que ce soit un garçon ou une fille qui le rend aussi doux n'importe finalement que très peu. Mais je suis d'accord qu'une majorité de gens n'a rien compris à tout çà. Les sacrées normes ....ou plutpot les normes sacrées
· Il y a environ 14 ans ·agathe
Toujours de bonnes recommandations LUCIOLE....j'aime beaucoup
· Il y a environ 14 ans ·thelma
Envies, conflits, interdits, tout cela est très bien restitué, j'aime beaucoup.
· Il y a environ 14 ans ·lapoisse
En lisant, ressentir de l'intérieur, avec les yeux du cœur, et se dire que oui, ce n'est pas facile de s'accepter sous le regard malveillant du plus grand nombre, mais que doucement, la tendance s'inverse, heureusement
· Il y a environ 14 ans ·luciole
Chapeau! Toujours chapeau!
· Il y a environ 14 ans ·ko0