Je hais le son de ma voix.

Je ne suis rien. Dans leurs yeux, dans leur cœur. La vérité en toute sincérité ? Je ne suis rien. A toutes échelles, sans que personne ne puisse le changer. Je subis le tourment d’une conscience bien trop éveillée : elle n’est pas pour autant supérieure, ni d’une grande beauté, sa manière d’exister est à double tranchant, elle sait mais elle en souffre car elle est bien consciente, qu’au fond, elle ignore.

On cherche tous à oublier que nos ailes sont coupées. La vie défile, fleuve tonnant le silence de nos pensés ; l’amour nait, l’amour s’oublie, l’amour meurt. Au loin, se rapproche la fin ; gouffre sombre, grâce funeste. Ton cœur bat, mais il parait plutôt s’agiter en tout sens, bondir, se balancer, chanter, suinter, pleurer. Il vit avec entrain ou mépris l’absurdité qu’est l’existence.

Les mots s’envolent de ma tête, démunis de sens. Pourtant je décèle leur signification après leur relecture, mon inconscient a-t-il raison de ma plume ? J’éventre mon esprit, l’évide du poids trop lourd du doute, corrosif du dépit. Je n’ai plus le choix, je dois le laisser s’exprimer, l’effort pour organiser est vain. Il parle, il rime, il enchaine, il répète et radote.

Je ne suis rien, je suis remplie de rien.J’explose.
Elles se disputent mon âme. J’implose.

Et pendant que la fatigue m’envahit et que je cherche mes mots, le temps s’écoule et ma nuit s’écourte. Peu à peu l’avenir se cerne de fatigue, il s’écroule sous le poids de mon rien et de leur tout faussement magnanime.

(Merci d'avance pour votre note et votre avis, j'en ai besoin pour avancer)