Je suis verte

dine

En ces temps de campagne, et pas uniquement présidentielles, les beaux jours approchant, nous avons tous envie de nous mettre au vert (et il n’est pas là encore question de politique car de ce côté-là, ce n’est pas très « Joly »), une chose nous frappe : pourquoi faut-il nécessairement marcher sur les autres ou les critiquer, se construire dans l’opposition plutôt que de revendiquer / affirmer / assumer ce que nous sommes ? Nos altérités, nos aspérités, notre singularité quand les « plurielles » sont à la mode.

L’individu n’a plus sa place dans une société individualiste.

Pourquoi faut-il couper l’herbe sous le pied de son voisin ? Parce que l’herbe est plus verte dans son pré ?

Pourquoi faut-il se marcher sur les pieds, en talons rouges de chez Louboutin de préférence ? Ou alors se donner des coups de savates équitables pour se racheter une conscience, comme le proposent à l’heure actuelle de nombreux chausseurs enragés d’un engagement gage de prospérité ?

A cause du trou de la sécu, sans doute, la loi du Talion, « œil pour œil, dent pour dent », est devenue celle du talon de marque produit à bas coût, sûrement car les soins dentaires nous coûtent trop cher et demeurent trop peu remboursés.

« La liberté s’achève où commence celle des autres ». Notre liberté semble donc largement compromise, chacun restant fermement enraciné à son pré carré de certitudes, à la fois peu enclins à en bouger, tout en tentant d’empiéter sur celui de son voisin.

En une époque pas si lointaine, ma grand-mère, qui avait connu la guerre et ses privations, disait : « c’est bien chaussé et l’esprit libre qu’on avance ». C’est à croire qu’aujourd’hui tout le monde est devenu cordonnier, mal chaussé et surtout très entravé, les deux pieds dans le même soulier.

Finirons-nous comme Socrate dans un tonneau ? Espérons, que conformément à l’ellipse de son disciple Platon, nous opterons pour celui empli de vin, car c’est encore le seul plaisir subversif non condamné par la loi française, patrimoine oblige, et comme chacun le sait, le Français est très chauvin, et dirons-nous même, à force d’être échaudé, plus très frais… autant dire chaud-vin !

  • allez je ne mettrai pas de vin dans mon eau pour te dire que tes mots me sonnent juste

    · Il y a environ 12 ans ·
    Tyt

    reverrance

  • merci Franek pour la petite leçon de Philosophie et ta conception des rapports humains (que je partage :) )

    · Il y a environ 12 ans ·
    Hf jan 500

    dine

  • dans le tonneau c'est Diogène pas Socrate mais cette remarque n'enlève rien à la viogueur de ce texte, bravo et cdc!! Reste verte et ouverte aux autres, pour les mêmes raisons moi je suis rouge de honte à voir cette société, de rage impuissante à faire bouger cette masse informe d'individus avides de plaisirs au rabais...mais la couleur n'a pas d'importance , seule l'indignation peut déplacer les lignes...

    · Il y a environ 12 ans ·
    Mariage marie   laudin  585  orig

    franek

  • Merci Layla ! J'accepte volontiers un petit verre de vin :), à la tienne Etienne comme on dirait au pays

    · Il y a environ 12 ans ·
    Hf jan 500

    dine

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