J'écris
ohiro
Je ne suis pas doué pour parler de moi, ou pour exprimer mes émotions. Je ne suis pas doué pour simplement parler. Alors j’écris. A toi, aux autres, à tout le monde. A ceux qui voudront bien me lire. Surtout à ceux-là, forcément.
J’ai déjà essayé de te parler, de te dire ce que je ressens. Ça n’a pas vraiment marché, pas vrai ? Tu as cru que je plaisantais, j’ai fait semblant de rire et c’en est resté là. Je ne plaisantais pas. Je n’ai jamais plaisanté. Ça ne m’arrive pas souvent, mais, cette fois-là, j’ai été sérieux.
Comme quoi tout arrive.
Je prends donc la plume ici, pour toi. Je vais t’écrire un mot, une lettre, un texte. Appelle ça comme tu veux, ça n’a pas d’importance. Je l’écris, mais je sais que tu ne le liras pas. Tu ne le liras jamais. Je n’ai pas le courage de te tendre la feuille, ou de t’envoyer le mail. Tout ceci ne sera jamais qu’une suite de mot, que gardera en mémoire mon ordinateur, que j’aurai tapé durant un moment de solitude. Que je garderai pour moi.
Et qui finira par disparaître.
Je pourrais en profiter pour dire tout un tas de choses, pour faire ce que je ne peux pas faire dans d’autres cas. Mais bon, toi comme moi savons que je ne le ferai pas. C’est pas mon genre me diras-tu, et c’est sans doute vrai. Après quoi, tu éclateras de rire, me tapera dans le dos et passera à autre chose. Comme ça, sans y penser.
Moi j’y penserai. Je penserai à ce que j’aurais pu dire. A ce que j’aurais dû dire. Les mots que j’aurais dû prononcer, les gestes que j’aurais dû faire. Tout ce qui aurait pu te faire hésiter, ne serait-ce qu’une seconde. Une seconde m’aurait suffi.
Pathétique hein ? Sans doute, un peu. Mais voilà, je suis comme ça. Je peux changer en partie, mais je resterai toujours comme ça, à espérer, à agir après coup. Qui sait si, dans dix ans, tu ne viendras pas me trouver pour me dire que si j’avais agi, si j’avais osé…
Mais je n’ose pas. Alors je me confie au papier, je fais couler l’encre et regarde le résultat. Il n’y a peut-être qu’ici que je puisse le dire, alors je le fais. Lentement, avec douceur et espoir.
Je t’aime.
très beau et émouvant cdc
· Il y a presque 12 ans ·psycose
touchant
· Il y a presque 12 ans ·reverrance
moi j'appelle ca les brouillons que je n'enverrais pas
· Il y a presque 12 ans ·dommage, non?
Sweety
Dommage de ne pas lui faire lire...Très beau.
· Il y a presque 12 ans ·lysettelea
Il est parfois plus facile d'écrire ses sentiments, ce que l'on ressent,car nous ne sommes plus dans le contrôle. On se confie à une page blanche car la seule chose que l'on veut à ce moment là c'est déverser ce qu'il y a de plus profond en nous, parce que face à la personne nos peurs nous empêchent de lui livrer. Il faut parfois savoir aller au delà de ces peurs (peur du rejet, de l'abandon), prendre le risque d'aimer...et se dire que derrière chaque peur se cache un désir...
· Il y a presque 12 ans ·lelene59