Jours heureux

C'est un petit chemin qui descend à la rivière, il est bordé de ronces avec de jolies fleurs et baies rouges et noires qu'on met dans les cheveux des jeunes filles. On l'emprunte pour aller pique-niquer, la fraîcheur de la rivière nous fait grand bien. En amont du cours d'eau on rencontre de jeunes gens les pieds dans l'eau, les garçons en bras de chemise font leur fanfaron, les filles jupe relevée jusqu'au genou rient de leur petit rire de perles nacrée, ombrelle abandonnée sur la rive. Quel charmant tableau! On joue au volant, on se court après, on veut impressionner l'autre, les coeurs battent de tant d'agitation inaccoutumée. 

C'est un petit chemin qui descend à la rivière. Il débute au bord de l'été, les feux de la Saint Jean à l'honneur embrasent ou embrassent toute une jeunesse qui ne tient pas en place. Il y a des ballons qui volent et moi je m'envole avec eux comme un oiseau, comme l'enfance de mes jours heureux.