Jusque dans les pupilles de l’impossible

lanimelle

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Jusque dans les pupilles de l’impossible

Ca a sonné, je n’attendais plus personne, l’ange noir était reparti.

Par la fenêtre de la salle de bain, derrière le rideau tiré, la surprise m’apparut vêtu de sombre vêtement d’hiver. Une longue cape, lourde.

Je n’ai pas réfléchi, je crois que j’ai juste souri.

Quelques marches encore et je tourne la clef, tu restes là et moi aussi dans un froid sibérien que nous trucidons d’un regard.

Je te dis « tu es revenu ?», j’ai dis n’importe quoi pour pouvoir sourire encore, parce que je savais ta réponse parce que j’avais juste effleuré l’espoir et puis l’avait repoussé dans une fumée bien lourde qui m’avait traversée l’esprit, je n’avais espéré qu’une seconde et tu étais maintenant là.

« dans l’espoir de te revoir » tu m’as répondu, j’ai agrandi l’ouverture de la porte, tu es rentré, passant devant moi en me laissant ton odeur, cette odeur d’homme, de gingembre et de piment, d’hormones et de chaleur, je t’ai respiré, distillé, absorbé même avec la bouche dans une bouffée, dans un présent qui passe par tout mon corps, je te voulais comme l’impossible et les fragments d’instants me suffisaient à gonfler un peu mes seins, à faire palpiter ma fève, à feindre de toucher jusqu’au plaisir  et puis seulement juste dans la permission du désir caché, inavouable, dans l’une des bulles de mon jardin secret.

Montant les marches, ne sachant pas ou mes pas me conduisaient vraiment, ces pas d’habitude qui me mènent à la grande pièce, à la pièce de vie et qu’allait il nous arriver, pourquoi es tu vraiment revenu, finalement je ne voulais pas encore le savoir, je ne t’ai rien dis.

 je nous ai servi un verre, comme si nous n’osions casser le doute soutenu dans ce silence, dans ces hésitations qui nous faisaient bondir le cœur, je le sentais, dans le mien mais dans le tien aussi et quand la musique débuta, comme une prouesse merveilleuse, nous nous délections ensemble d’une mélodie reconnue et dans ma fougue solitaire, mes jambes agiles se mirent à danser, dans notre duo impossible je prenais plaisir à y être, à y sucer chaque seconde comme une petite fille gourmande, ta présence suffisait au charme, à la lumière de le joie que je vivais, il y avait un fil.

Conducteur de la plateforme musicale, tu balances « Cyril Morin - Zaina Soundtrack», je m’immobilise, le cœur encore essoufflé d’avoir bondit sur Noir Désir.

Dans les premières secondes je ne comprends pas ce changement de cap.

Tu avances lentement vers moi, ta cape tombe, tes yeux sont plus noirs que les miens, j’y sens le vide, le feu, je sens que je m’y perds sans bouger, la musique rentre, tu avance toujours, je respire fort, je fond un peu plus quand je sens ton aura venir contre le mien en forçant un peu plus l’accès, je te respire encore et te reconnait un peu plus, j’accumule dans le secret cette savoureuse sensation de prendre, de voler, d’alimenter mes sens sans danger, sans véritable échange, tes yeux sont profondément dans les miens, mes billes noires et mes enfers ne sont rien, je sens nos abysses fendre nos barrières, nous sommes face à face.

Je ne bas plus des cils, ma respiration est calée au minimum dans le fond de ma gorge, je n’ose pas soupirer de ce plaisir d’être aussi près de toi, c’est la première fois aussi près, c’est comme une réaction en chaine à l’intérieur de ma machine, les pendules ne tournent plus rond, les rouages grincent et se forces à serrer les dents ne voulant pas laisser l’émoi se dévoiler, sortir de se corps et s’exhiber à toi, se tenir se contenir, avoir la conscience de l’impossible et juste avoir entre les jambes un peu plus chaud sans que tu ne le vois, sans que tu ne le soupçonnes, sans que jamais tu ne le saches, mon torse est gonflé de haleter timidement, faire comme si rien ne se passer, ne pas te montrer.

Les voix s’accélèrent ta main prend la mienne, je tremble, je sens que quelque chose se passe, je te laisse rentrer, avec l’impression d’une prière qui se réalise, d’un lâché prise qui est un rêve et que dans les rêves l’impossible arrive.

Les voix sont fortes encore et je me rapproche de ta joue, humant encore de plus près cette nouveauté épicée qui arrosait mes fantasmes les plus fous, tu plaques mes seins contre les tiens.

les voix se calment et alors je sens ton poitrail musclé s’aplatir avec force et je sors ma langue et goute du bout, la commissure de tes lèvres, tes lèvres, je retourne sur tes joues et puis c’est à ton oreille, je butine chaque parcelle proche de ma bouche, tes dents sont dans mon cou, je gémis et plaque mon sexe contre ta jambe, je viens de jouir, je vais alors à ta bouche comme si il me fallait l’essentiel comme si je voulais tout l’intérieur de toi, et je reviens à tes yeux, nouveaux, neufs du regard qui vient de voir une femme jouir juste d’avec les dents, juste d’un baiser trop fort, tes mains agrippent mes fesses, tu colles mes hanches et je sens ta force, ta queue drue comme un guerrier, fier sous l’étoffe, si tu savais moi, si tu savais entre mes jambes, dans le haut de mes cuisses, juste sur le bord de mes lèvres, si tu savais les tropiques, les laves retenues depuis si longtemps, tu déclenches d’un coup de langue une nouvelle discution curieuse qui balance mes hanches et se frottent contre ton ventre, tu es fort, je le sens, je résiste, voulant tenir dans cette course unique d’un moment qui ne doit être qu’un rêve, je me retourne et colle mon cul contre tes promesses têtues, je me laisse aveugler, tes dents recommencent, je cambre encore plus, tes mains me serrent le ventre, je suis à la fois abandonnées à la fois je me retiens encore, j’ai envie que tu me touches, que tu mettes ta main fort contre mon minuscule miracle qui se dédoublent et gonfle désespérément quand ta peau mange la mienne, j’ai envie comme une chatte, comme une femelle en rut, je ne veux pas parler, je veux m’ébattre, festoyer de ton corps comme un diner sacré, pacte avec le diable, pour rompre d’avec la solitude pour moi, pour toi je ne sais pas, je ne veux pas savoir, chacun ses raisons, tu soulèves mon pull, tu embrasses mon dos, tes deux mains ont mes seins, je suis presque assise sur toi, les jambes tendues, le dos creusé sous tes baisers, j’écarte mes jambes, je pense à comment tu me vois, ca m’excite encore plus, tu me retournes, je suis rouge je le sens, mes mains tremblent les tiennes les serres, encore du noir, de la suie, du charbon, un sous sol des enfers, je m’y sens bien, je n’ai pas peur, je m’approche et saute dedans, c’est chaud ta langue, c’est bon ta peau, ton odeur, je mâchouille, mordant parfois mes lèvres de l’intérieur pour me retenir de ne pas te mordre, tu me dis « ca fait si longtemps », je  fais semblant de ne pas entendre, tu poses ta mains entre mes cuisses, je te serre encore plus fort contre moi.

Nos corps sont tendus, deux matières nervurées qui se frottent, s’étincellent, se liment et laissent des gémissements jaillir en copeaux, en surprises, en émerveillement de voir l’autre s’ouvrir entre ses doigts.

Je t’attire contre le sofa, j’ouvre ta chemise, tu enlèves mon pull, le reste vient plus lentement, je veux que tu regardes, je veux aussi te regarder, dans la découverte de notre nudité, l’excitation me guide vers ton immense majesté, toujours du bout, je tâte, soulève, soupèse l’érectomobile qui me semble gigantesque, je passe des lèvres le premier cran, ton gland m’inspire une tétée, lente, je t’écrase dans mon « palais », mes mains jouent aussi, les tiennes sont posées sur mon cou, tu me tiens à distance, je vais plus loin, pour combler plus, pour me rapprocher aussi, pour que tu serres d’avantage tes mains sur mon cou, j’adore, c’est comme si c’était tes yeux, comme si ils rentraient aussi par ma bouche, comme si tu avais tous compris de moi, comme si je savais sur toi aussi, tu me retires la place et t’assoies, je viens tout naturellement.

Mes fesses entre tes mains, mes seins dans ton cou tes yeux tendus sur les miens, tu m’affaisses, me descends sur toi, tu le vois dans mes yeux, tu me prends jusqu’au prunelles, jusqu’au jus de mon âme qui enduit ton sexe, qui l’enrobe, l’envoute et je me laisse faire, tu me retiens, tu crépites, clignes des yeux et m’embrasses, tu me dis que c’est bon, je remonte et c’est toi qui me cherche des yeux alors je redescend lentement, et nous sommes sur le fil, ne voulant ni l’un ni l’autre nous abandonner rapidement, nous tremblons et laissons se détendre nos fruits mures prêt à éclore mais nous nous retenons, les vas et viens son rare, à chaque fois que tu bouges je jouie, tu es tout au fond, il me semble que je suis ventousée à toi, tes yeux se déversent à chaque poussée et je crie, tu me serres, recommence à laisser ton épée me planter dans les cieux de plus en plus lointain, je jouie si fort que je comprime ta verge tes yeux me prennent pendant que tu crie, dans le fond de mon ventre j’ai senti la secousse finale, nous restons encore joint, unis, la nuit ne nous a pas séparé, le soleil vient, je suis encore sur toi, tes mains me massent les fesses, non elles les pétrissent, c’est encore dur, je me redresse, encore tes yeux, plus rien n’existent autour, tu ne me veux plus maitre et m’impose la soumission, je ne veux pas, même si je le veux un peu, tu me parles et plantent tes dents, je cambre tu avances, transpercent et retrouve la nuit, je pars avec toi, le voyage sur la peau, dans la chair, dans l’univers de tes yeux.

Parfois la nuit te ramène, j’entends sonner, parfois nous n’attendons pas de monter les marches, je t’aime mais je crois que c’est impossible, c’est comme ca, c’est déjà pas mal de pas pouvoir t’aimer, c’est toujours bien d’entendre sonner…


L’animelle

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