Juste avant l'éveil

heisenberg

Est ce que j'ai les yeux ouverts?


Sortir d'ici, de ce corps, de ce chemin aux haies trop hautes.

Sortir de ces draps et sentir ton absence, ne rien sentir d'autre que moi. Ni ta peau, ni ton souffle.

Sortir de ce moi et te retrouver, me retrouver en toi dans la douce chaleur de ton antre, tout entier contre ton ventre.

Penser tes jambes soyeuses se mêler aux miennes et m'entourer.

 

Je touche le vide à côté, aplatissant le bombé de la couette, comme pour vérifier.

Ce silence que j'ai souhaité, cette libération qui ne cicatrise pas.

Des souvenirs devenus comme moirés, couleurs vieillies par l'usage qui me rappellent que le temps s'écoule.

Et que la vérité d'hier est encore celle qui me tient ici, seul et sans toi.


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