La balance de Thémis.

Hervé Lénervé

Tribunal de Grande Instance de Bobigny.

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Première audience.

Le Président - Que plaidez-vous, monsieur Lénervé !

Ma pomme - Coupable ! Je l'avoue, j'ai tué ma femme ! Mais entre nous, votre honneur, vous auriez fait la même chose, elle était vraiment trop chiante.

Le Président – Acquitté ! Affaire suivante !

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Deuxième audience.

Une prostituée comparait pour racolage.

Le Président – Déclinez votre identité et votre profession, madame.

La pute – Voyons… Robert ???

Le Président – Acquittée ! Affaire suivante !

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Troisième audience.

Une petite vieille comparait pour avoir volé une boite de Ronron pour chats.

La p'tite vieille - Monsieur le Président, c'était pour nourrir ma petite minette.

Le Président – Après enquête de voisinage par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure, vous n'avez pas d'animaux.

La p'tite vieille – C'est vrai, j'avoue c'était pour manger.

Le Président – Trois mois d'incarcération, plus trois mois de travaux d'intérêt général pour avoir essayé d'abuser la cour ! Affaire suivante !

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Quatrième audience.

Une banale affaire de viol.

Le prévenu – Eh, c'est même pas moi, c'est elle qui m'a chauffé grave, m'sieur le juge, moi, j'étais même pas là ! J'étais à l'étranger à Ponto Combo.

Le Président -  Mais la victime était votre fille, quand même !

Le prévenu – Ma fille mon cul, ouais, une belle salope, ouais !

Le président – Il y a eu viol, quand même !

Le prévenu – Mais, non, on baisait comme d'hab. quoi !

Le président – Vous me faites chier ! Affaire suivante !

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Cinquième audience.

Le Président – Bien, je vois que vous appartenez à un groupuscule corse.

L'accusé – Ouais ! Et alors, ça vous pose un problème ?

Le Président – Je vous rappelle que vous ne devez pas téléphoner pendant les audiences.

L'accusé – Je te laisse Paolo, y'a l'autre fiotte de juge de mes dui (mot corse pour deux) qui me cherche.

Le Président – Attention, je vous colle un outrage à la cour !

L'accusé – ah, ouais ! Vos enfants, juge de mes dui, sont de beaux picculu, ce serait dommage…

Le Président – Comment osez-vous me menacez ?

L'accusé – Moi, je ne menace pas, moi, je dis, c'est tout. C'est vous qui parlez de vendetta.

Le Président – Allez non-lieu, affaire suivante !

L'ex-accusé – Ah, c'est toujours pareil avec vous, du continent, que de temps perdu en palabre.

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Sixième audience. (Ils travaillent dur, les juges, j'ai bien fait de ne pas faire juge.)

Un ectoplasme est présenté au tribunal pour exhibition sexuelle sur la voie publique.

Le Président – Déclinez votre identité, humain ? Bestiole ? Objet ?

L'ectoplasme – Xfgti@fe'

Le Président – Bien, on vous appellera Médor, pour simplifier ! Que plaidez-vous ?

L'ectoplasme – MlKhooPt-Kolyrè !!!

Le Président – Ok, Affaire suivante !

Le greffier – Et la chose, on en fait quoi, votre honneur ?

Le Président – Donnez-la à bouffer à la petite vieille ! Moi, je vais me bourrer la gueule !

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