La course à l’armement.

Hervé Lénervé

Les feuilles volent, mais après elles tombent chez moi.

J'en avais marre de ramasser les feuilles dans mon terrain. J'ai acheté un souffleur et je les ai toutes balancées chez le voisin.

Cela n'a pas dû lui plaire, car il a également acheté un souffleur et me les a rendues avec les siennes en bonus.

M'en fous, je suis retourné chez le marchand de souffleur et j'ai pris le plus puissant du marché, capable de souffler une enclume avec le maréchal ferrant et ses chevaux. Le terrain du voisin a été jonché de feuille de branches et même d'arbrisseaux déterrés, bien fait !

Putain le con ! Il m'a copié et a acheté le même engin que moi.

Si bien, que maintenant on passe nos journées à jouer au tennis avec les feuilles par-dessus le filet de clôture. Les autres voisins font un peu la gueule car les machins sont plus bruyants qu'une Harley en échappement libre. On les critique souvent pendant nos parties.

« Si ce n'est pas triste de ne pas aimer la compétition ! Ah, on est entouré de cons ! »

Pas tous, certains ont acheté des marteaux piqueurs qu'ils laissent fonctionner toute la journée et les nuits de pleine lune.

Viendez vivre chez nous, la vie y est paisible, sans incivilité.

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