La femme sans corps

Hervé Lénervé

Après l’histoire de la femme sans tête, voici celle de la femme sans corps. Y’a pas d’raison !

Dans la première histoire, le mari avait été acquitté, car il avait prétexté qu'il l'avait toujours connue comme ça, elle n'avait jamais eu de tête.

Admettons, c'est commun, mais pour la seconde histoire, ça se corse. Car si une femme sans tête, peut passer inaperçue, une femme  sans corps, ça se remarque.

D'ailleurs, c'est le corps que les hommes regardent en premier. S'ils n'en voient pas, ils ne vont pas être assez cons pour regarder plus haut, voir s'il n'y aurait pas une tête flottante.

Or si, il y en eut un, d'assez con. Un rêveur, poète à ces heures, toujours la tête dans les étoiles ou plus modestement, le ciel et plus actuellement, la pollution. Or, chemin faisant, il croisa, à son insu, une femme sans corps. Il leva donc la tête que par habitude et vit une ravissante tête flottante. Flottant dans les airs ou la pollution. Il en tomba amoureux, raide dingue aussi sec, foudroyer. Ô rage  de ne point l'avoir.

Il fut soigné à l'hôpital des grands brulés et ils vécurent heureux, mais n'eurent pas enfant. Allez savoir pourquoi ?

Parce qu'ils n'en voulaient pas à cause de la pollution, pardi !

La femme sans corps passe le même temps dans la salle de bain, que la femme sans tête, à cause du maquillage.

La femme sans corps est plus économique au shopping.

La femme sans tête n'a jamais la migraine.

Maintenant si vous préférez, une femme entière avec une tête et un corps, faites installer une deuxième salle de bain et gagnez au loto.

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