Folle Espérance

patrick-montoulieu

J'avais hier encore l'arrogance de la jeunesse, avant de vous connaître, avant de vous aimer. Inutiles certitudes et projets plein les mains, éternelles petites fleurs qui s'épanouissent dans un coeur souriant, dans un regard confiant. Tu étais naturelle et jolie comme un Ange dans le Ciel, virevoltant vers l'automne dans les rues de Paris. 

Puis les saisons s'effacent.

Me montrant incapable de fixer le miracle d'un baiser, ils deviennent effroyables les remords d'un amour envolé et si déroutants les sentiments glacés de toutes ces sensations perdues.

Eparpillant alors mes songes obsédants et stériles, toutes mes espérances les plus idiotes se sont évaporées. Obligé de grandir en évitant d'aimer vraiment, en évitant soigneusement de souffrir encore. Pourrais-je embrasser autre chose qu'une folle espérance ?

Mais à l'ombre de la solitude, tout meurt dans un sourire.

J'en arrive à oublier la tristesse des chimères égarées et des chagrins secrets. Je porte fièrement le masque élégant d'une joie nécessaire. Aux lèvres et aux baisers que je n'ai pas su cueillir, mon coeur frissonne encore comme une main ridée. Le vent du nord d'octobre me refroidit les os.

Un souvenir se noie dans un verre de whisky.

Rien n'est plus triste à l'homme que le présent perdu.


Toulouse, le 08 février 2016
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