La Lettre

valjean

La Lettre

C’est quand je lui annonce que rien dans la Lettre n’interdise qu’elle garde son écharpe, que son visage se décrispe un peu « Je suis frileuse, vous comprenez ».

- C’est vous qui avez signé la Lettre. Si je peux l’adoucir, je ne m’en priverai pas.

La neige tombe de plus belle, et le froid me pince à travers les gants.

- Vous devez enlever votre anorak. Posez le dans ce grand sac.

Elle s’exécute, frissonne.

- Votre pull, maintenant. Très bien. Au tour de votre chemisier.

Je ne peux m’empêcher d’être ému à la vue de ses bras irrités par les flocons  qui insensiblement poursuivent leur chute en les effleurant.

Sa peau nacrée aussi que j’aimerais toucher et palper. Je sens ma bouche palpiter à cette idée.

- Il faut aussi ôter votre soutien gorge.

Elle se retourne, ne me présente que son dos, serrant ses mains sur sa poitrine.

-Vous connaissez la Lettre, n’est ce pas ? Vous savez ce que vous devez faire maintenant.

Elle essaie de gagner du temps :

- Il fait froid, ne me faîtes pas cela.

- Dois je vous rappeler que vous avez accepté l’intégralité du contenu de la Lettre ? Je ne sais pas quelle faute vous avez commise pour mériter cela, mais il faut que vous la respectiez. Allez.

Elle incline son mètre soixante-dix en direction du sol, me laissant admirer le tracé parfait de sa colonne vertébrale, se saisit de neige, qu’elle rassemble en une boule compacte, et se redresse en se frottant les seins.

Il est écrit que cette étape doit durer 10 minutes.

J’adopte, pour ne pas être gêné une attitude professionnelle, l’œil fixé sur ma montre ; elle poursuit son massage, se plaignant de ses mains gelées.

Je note que ses pointes de sein sont dressées ? Est-ce seulement l’effet du froid. J’aimerais les prendre dans mes mains, les réchauffer. Leur tour viendra.

- Il est temps de dégrafer votre jean maintenant.

- Et si vous m’appeliez par mon prénom, cela rendrait ce moment moins désagréable? Je m’appelle Laura.

- C’est désagréable pour moi aussi. Je suis lié par la Lettre. Je n’ai pas le droit de vous appeler par votre prénom.

Souhaitez vous vous réchauffer les mains avant de poursuivre ?

- Si vous le faisiez vous-même ?

- Je n’en ai pas le droit.

Vaincue, elle dégrafe sa ceinture, me tournant de nouveau le dos, comme la Lettre le mentionne, descend la fermeture éclair de son jean, fait glisser son pantalon.

Je lui propose de s’arrêter juste au bas de ses fesses, de garder sa culotte pour l’instant, d’en resserrer les bords pour former un string et découvrir la chute de ses reins.

Elle s’exécute de plus en plus embarrassée.

- Moi aussi, je ne suis pas à l’aise. C’est première fois. Souhaitez vous que je prenne un gant de latex ?

Elle me répond qu’elle préfère que j’opère à mains nues et joint ses mains derrière sa nuque, comme il est écrit.

Je revois les scènes du dernier tango à Paris.

J’approche ma main droite de sa bouche, lui propose de me mouiller le doigt. A ma grande surprise, elle avale mon majeur, de ses lèvres chaudes, ce qui me provoque une érection inattendue.

Je retire mon doigt de sa bouche, lui demande de se pencher en avant.

Mon index joue un moment avec l’élastique de sa culotte, glisse le long de la ficelle de son string improvisé. Je lui demande de m’aider en écartant elle-même ses fesses. Elle se cambre, me présente, tremblante, son anus que je pénètre avec la plus grande douceur. Je l’imagine grimaçante au moment où elle enserre mon doigt. Je vais et je viens entre ses reins offerts et chauds.

Mon index rejoint le majeur dans cette exploration intime, explorant la paroi qui sépare son intérieur de son vagin, la massant de l’intérieur.

Ses mains abandonnent ses fesses pour se poser sur le haut de ses cuisses et ainsi me faciliter le massage intime. Je sens même le balbutiement de mouvements pelviens quand un glacial « les 15 minutes sont passées » déchire le silence poudreux.

Nous relevons nos têtes de concert. A quelques mètres devant nous, deux femmes au visage fermé. L’une est jeune, comme Laura. L’autre, celle qui a crié, est  plus âgée et lui ressemble un peu. Sont elles mère et fille ?

- Nous allons poursuivre, ajoute la femme la plus âgée. Et à l’intention de Laura : Enlève tout.

Laura s’exécute mais ses mains engourdies l’empêchent d’agir rapidement.

Celle ci, cutter à la main, le taillade sauvagement son jean, jusqu’à ce qu’il n’en reste que quelques lambeaux.

Les bottes maintenant.

J’interviens, indigné : Ce n’est pas marqué dans la Lettre que les bottes doivent être enlevées !

La femme plus âgée me répond que c’est elle qui est aux commandes. J’insiste. Elle maugrée et arrache la culotte de Laura qui porte ses mains sur son pubis.

- Mains sur la tête, écarte les jambes.

Laura est terrorisée. Je la regarde, impuissant.

Elle est désormais nue, sous la neige qui redouble, le corps offert, avec une estafilade sur la jambe droite dessinant un mince filet de sang.

La plus jeune des deux femmes, sur un signe de menton de l’autre s’approche d’elle, pose ses mains fines sur la ligne des clavicules qu’elle effleure délicatement, avant d’envelopper ses épaules, les caressant, sous le regard sévère de l’autre femme.

Ses mains glissent sur les seins rougis par la neige, enveloppent les pointes durcies, puis remontent vers ses cheveux.

Laura n’est manifestement pas insensible puisqu’elle enserre de ses mains la jeune femme avant qu’un « tes mains ! » ne l’interrompe.

La dame plus âgée me demande de lui maintenir les mains dans le dos, pendant que sa jeune complice continue de parcourir le corps de Laura.

- Embrasse la maintenant.

La jeune femme pose ses lèvres sur les lèvres de Laura qui essaie de se reculer mais se heurte à moi.

Petit à petit, alors que l’autre femme renforce son baiser, le corps de Laura répond à son étreinte et ondule contre mon ventre.

La jeune femme se détache comme à regrets de la bouche de Laura, reprend de ses doigts ses arabesques.

Alors que ses mains se détachent du ventre plat et descendent insensiblement, un « tu ne vas pas caresser un tel buisson ! » retentit.

Laura serre ses jambes, gênée, est fermement invitée à les rouvrir.

Son interlocutrice lui demande de s’allonger sur le sol, mains sur la tête et jambes écartées.

J’obtiens le droit de prêter mon manteau pour que Laura soit couchée dessus à condition que « ses fesses et ses jambes touchent la neige »

Elle est maintenant étendue, les jambes ouvertes, la jeune femme à califourchon pour l’immobiliser, tout en lui caressant les cheveux. La femme plus âgée approche une bouteille d’eau, asperge le pubis de Laura, applique de la mousse à raser et se saisit d’un rasoir jetable.

Elle s’agenouille entre les jambes de Laura, rase sans douceur la toison pubienne, provoquant des larmes alors que la peau dénudée laisse entrevoir des coupures.

La femme âgée, satisfaite, prend un plaisir évident à demander à sa complice de tenir très haut les jambes exposant encore plus sa croupe, et traque le moindre poil jusqu’au sillon fessier.

Son bourreau, pour parachever son travail, se saisit d’une boule de neige qu’elle passe sur le pubis meurtri.

Elle ne laisse aucun répit à sa victime, lui demande de se relever.

Celle-ci s’exécute, le regard vide.

- Maintenant vide toi !

- Laura s’exécute, sachant toute résistance inutile, strie la neige de gouttelettes dorées.

La femme plus âgée s’accroupit devant elle et me regarde en souriant : Plutôt réussi, non ?

Elle n’attend pas ma réponse et ajoute : c’est bientôt à vous.

Elle s’adresse à sa complice : Prépare là.

Laura doit de nouveau s’allonger.

La jeune femme se penche à son oreille, descend langoureusement le long de son corps qu’elle effleure de sa longue chevelure.

Elle parcourt de ses doigts fins le sillon de Laura, masse ses lèvres, puis de sa langue aspire le tendre bouton engourdi, apaisant les coupures faites par le rasage.

La femme âgée, s’apercevant que Laura est loin d’éprouver du déplaisir à ce cunnilingus, l’abrège d’un : Suffit, Sophie !

Et blêmit, s’apercevant qu’elle a dévoilé le prénom de sa complice.

Sophie se redresse, confuse et me dit : Elle est prête, à vous.

J’aperçois le visage suppliant de Laura, interrompu dans son orgasme, et puis la sensation de mon sexe, si dur que je peine à le sortir, ce sexe qui plonge littéralement dans son ventre, pendant que quelques mètres plus loin la femme âgée tend une corde à un arbre.

J’entends clairement Laura hurler : « le con, il a déjà joui », avant qu’une arme ne soit pointée sur ma tempe.

- Debout crétin, me dit Sophie, plus du tout intimidée.

Je réponds : qu’est ce qui vous permet ?, avant d’être mis en joue.

- C’est moi qui ait écrit la Lettre, répond Laura.

Elle me montre la liasse de billets coupés en deux, destinés à me dédommager.

J’essaie de me justifier, expliquant que je ne suis qu’un homme, que les caresses entre les deux femmes m’ont émoustillées.

Laura ajoute, méprisante, qu’en plus j’ai désobéi à plusieurs reprises, que je ne l’ai pas fait jouir et que je dois mourir, demandant à Sophie de me tirer dessus.

Celle-ci frôle mon bras d’une balle tirée de son révolver, m’arrachant un hurlement.

Je suis forcé de me dévêtir, Laura continuant de me reprocher d’avoir adouci son traitement, me retrouve la corde au cou, perché sur un seau instable, les mains liées.

La dame plus âgée, sur un signe de Laura, attrape mon sexe qu’elle masturbe vigoureusement, prenant plaisir à heurter mes testicules.

Je me revois,  partagé entre le plaisir de cette caresse et la peur de mourir, alors qu’elle prend sans égard mon pénis dans sa bouche, dans la dernière fellation de ma vie.

A quelques mètres de là, Sophie et Laura ont repris leurs caresses tout en ne quittant pas des yeux.

La dernière image que je garde est le coup de pied dans le seau au moment où je jouis, et mon corps qui se balance, alors que les gouttes de sperme se répandent sur la neige.

PS : j’ai réchappé à cette mort horrible. Elle faisait partie de la mise en scène dont j’étais l’acteur involontaire.

La corde a aussitôt cassé et je me suis retrouvé dans la neige, où m’ont rejoint les 3 femmes pour une nuit de plaisir beaucoup plus « conventionnelle ».

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