LA LETTRE MOIRÉE

L'homme immense de cœur sous plume sautillante
Valsait aux mots de l'autre sous intense sagesse
D'une virgule au point, orfèvre à la main savante
Le verbe se languissait d'une tendre caresse

Soudain sa verve se tut sous mille et un silences
Tel un bateau ivre, en manque d'essentiel
Il rongeait ce feu, cette flamme sans cadence
Sa langue se consumait, d'âpres étincelles 

Un matin se glissa dans l'aube d'une main moite
Un feuillet au vent, une jolie rime adroite
Rendant au jour nouveau sa couleur délaissée 

Table s'ennoblit, de cette encre écarlate
Laissant crisser ce bruit, aux allures spartiates 
Tel s'écrivit l'histoire de la lettre moirée

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Tel s'écrit l'épopée de la lettre moiré