La Marne

Un petit rappel de nature suite à "Mes pérégrinations".

Sur ses flancs escarpés, la lumière ruisselle

Sur les verts et les roux de ce nouvel automne

Pour enfin s'abîmer en joyeux carrousel

Poudreux, étincelant, dans ses eaux qui se donnent

Miroitante et si sage sous les hautes futaies

La rivière caracole et se fend de remous

Accrochant à ses rives de bouillonnants attraits

Lorsqu'elle s'échappe enfin, dévoilant ses atouts

Même les fiers cygnes s'inclinent en ses courants

En se laissant guider par ses bras impérieux

Amoureux de la belle depuis la nuit des temps

Ils glissent en harmonie sur ses flots impétueux

Elle se fait souvent douce aux reins de ses péniches

Lutinant au passage la ligne du pêcheur

Caressant ses rivages où les canards se nichent

Dans ses algues en cheveux, qui ne sont que douceur

Ses chemins de halage l'escortent dans sa fuite

Ils ne sont plus foulés par les chevaux de trait

Mais emmènent avec eux des hordes de cyclistes

Hirondelles de couleur, qui la frôle de bien près

Partout des marronniers aux lourds fruits si brillants

Des saules aux longues branches pleurant en mille caresses

Sur son miroir de verre qui s'écoule en chantant

Accueillant en son sein, ce petit peuple en liesse

Ah ! La belle rivière, qui parle à flots ouverts

A l'amoureux transi, au poète au cœur tendre

Qui transporte avec elle, jusqu'au creux de la terre

Toutes les histoires du monde, sans jamais les lui rendre

Ah ! Ma belle indomptable ! Continues - donc ta route

Continue de ton charme, à me chavirer toute.