La page flanche

Y a plus rien qui m'vient...

Reste l'oubli, reste la page blanche,
Ma plume livide, le cœur qui flanche. 

Au final pas grand chose à dire, 
Je m'use à écrire dans le vide. 
Je brise mes mines sur le papier.
J'épuise mon âme à trop hurler.

Au final tout peut foutre le camp
Au final ça m'dérange pas vraiment
De vous à moi, de nous à rien
Il n'y a plus de lendemain 
Du tout au rien, je prends le tout 
Je fais semblant bien mieux que vous.

J'ai puisé jusqu'au fond de mon encrier 
N'y reste que le cadavre de mon passé
Des cendres, un peu de toi et quelques morceaux de papier.
J'y ai laissé quelques mensonges, quelques vérités déplacées.

J'ai en dedans de moi au fond de mes entrailles
Tous les restes de nous des morceaux de cailloux
Des pierres lourdes qui roulent et me bouchent les artères.
Qui émiettent mon cerveau dans ton étau de misère.

J'écrase les pointes de mes feutres 
Sur les lignes de mon cahier d'écolier.
La couleur se noie dans les carreaux
Au milieu de lettres démodées.

Un peu de rose sur les draps blancs 
Au milieu de ma chambre d'enfant.
Des coups de pinceau sur les murs pâles
Papa qui rit, maman qui râle.

J'ai le souvenir d'une chanson,
Juste un refrain qui me revient.
Sa voix qui berce la maison.
Je sens la chaleur de son sein.

Et puis je m'fous de ma page blanche
De ma douleur, de ton absence.
J'écoute les battements de son cœur
Qui me rappellent à mon enfance.