La question qui tue.

Je suis dans ma chambre, je prends mon téléphone pour parler avec ma moitié et le nécessaire pour aller me balader aux bords d'une rivière avec mes parents, c'est à dire mes écouteurs et deux ou trois consoles. Je vis renfermée, je pense renfermée, j'ai besoin d'être renfermée. Pas comme tout le monde, bien que je sache qu'on est tous unique. Moi, j'ai besoin de solitude, car les gens, je les trouve pas assez matures, dans mon entourage... C'est soit être seule, soit mentir. Je préfère encore mener la vie que je souhaite, c'est mieux car les rencontres que je fais ne seront pas trompées. Et puis ça me va, je ne me plains pas. J'écris juste ce que mon être pense. Tous les jours, sur We Love Words, je lis car sans lire ou jouer aux jeux vidéos, j'ai l'impression d'être vraiment seule. En lisant, je trouve les mots des gens, leur personnalités, leurs sentiments et leur échappatoire... C'est comme si je faisais des rencontres à chaque instant et je suis heureuse. Et là, c'est en lisant les mots magiques de Tina, une personne indescriptible, que je sors de mon antre. Des mots : " Je t'aime ! " ou encore " On est deux. " . J'ai besoin d'elle au quotidien, car sans elle, la vie ne serait pas un rêve en continu. Je l'aime et elle m'aime. On est deux. Alors, rien n'est impossible... Puis, je repense aux paroles de mon professeur de Français, photographe, au grand cœur. Il disait qu'on ne trouvera jamais notre égal, comme dans les contes...  Mais qu'il aime et qu'il a des enfants, alors il est heureux. Quand je repense à ses mots, je me dis que c'est ça.

Pas besoin de se ressembler, quand on aime, on vit différemment. Et qu'il avait tord, on vit comme dans les contes de fées.

Moi, je vivais dans un conte de fées.
___
J'étais dans la voiture, une Lexus grise, assise à l'arrière, la place à droite.

On rentre de ballade et on croise les voisins... Sans la voisine.

J'avais ma musique dans les oreilles, une chanson tonique des One Direction, quand, je vois la mine de mes parents s'assombrir, et... Les larmes naissantes de mon beau-père, c'est la première fois que je le vois, si... Atteint. Depuis que je le connais, je ne l'ai jamais vu pleurer.

J'enlève mes écouteur tout de suite et dès qu'on quitte le mari de Moufida, ma voisine, je pose la question :

" - Euh... Pourquoi vous... Il y a quoi? "

Et là, les mêmes paroles de mes parents m'explosent dans le crâne.

" - Moufida a un cancer du cerveau. "

Là, mon cœur cesse de battre et mes yeux se voilent... Je déglutis et ne dis plus rien. Moi qui était il n'y a même pas deux minutes en train de sourire aux mots de Tina qui me réparent, ceux-là m'arrachent la poitrine comme une ronce. J'ai les larmes aux bords des yeux, mais je ne pleure jamais devant les autres. Je pourrais pleurer devant certaines personne, mais pas maintenant. Car je sais que si je me laisse aller, ce sera un poignard encore pire pour mes parents. Et ça, jamais. Jamais de méchanceté gratuite. Je ne suis pas comme ça à avoir des mots qui font mal exprès. Je préfère sombrer seule, qu'accompagnée. Alors, je tais ma souffrance et repense à il y a quelques jours... Elle m'avait permit d'appeler en Algérie celle qui me tient en vie, Tina, grâce à ses origines et son forfait. Elle programmait des choses avec moi, avec ses nièces, et...

Et quand ma mère est rentrée de l'hôpital, elle m'a dit qu'elle ne se souvenait de presque rien.Qu'on lui disait des paroles et des choses sur elle, mais qu'après cinq minutes elle oubliait...

Et putain! Pourquoi elle?! Pourquoi la personne qui m'offre tout ce qu'elle peut doit subir tous ces traitements et va peut-être se voir enlever la garde de ses enfants alors qu'elle les cries, mais qu'on ne veux pas les lui donner?!

On veut même les placer en foyer, mais ma mère et une voisine du haut de notre immeuble s'opposent et vont garder ses deux filles.

J'ai mal de cette vie de merde. Que des gens si fort psychologiquement soient anéantis...

Que la vie me les enlèves sous les yeux.C'est comme si, je ne saurais trouver les mots exacts, mais... Comme si on voulait qu'on soient préparés à voir des gens mourir devant nos yeux.Je la voyais si faible ces derniers temps, et... Je n'ai rien fait. C'est comme si je l'avais tuée et je me sens sale et monstrueuse. Comme ce "Dieu" qui condamne des sourires. Moi, les derniers mots que je lui ai donnés, ce fut ceux-là :

" - Merci de tout mon cœur. "

Je la remerciais pour le coup de fil pour Tina...Putain, si j'avais su que ce serait la dernière fois que je la voyais si heureuse, avec des cheveux, sans traitements et avec ses filles... Je... Je me trouve minable.

Car j'ai rien fais. Je suis restée seule, mais avec Tina et Moufida dans le cœur maintenant... Mais c'est trop tard.

Je ne peux prier qu'avec Tina, car on est liées à elle, dans un sens. Elle m'aide, elle répare mon cœur brisé. Pourtant, le cœur de Moufida... S'il s'arrête alors que tous les jours elle prie son Dieu... Je ne pourrais que ne plus croire en la vie.

Car elle aime et aide chaque personne qui a besoin d'une main. C'est une deuxième mère pour moi, qui couvre quelques choses sur moi... Si elle meurt alors qu'elle prie pour les autres, je dis...Cette vie n'a pas le mérite d'être formidable. Elle est juste minable.J'ai peur à chaque seconde, et je me dis que ces secondes sont peut-être les dernières qu'elle vit...

Putain, si elle meurt, ça fera une personne de plus qui s'éteint sans que je puisse la voir... Pas une personne comme tant d'autres, la douceur en elle même. Si la douceur n'existe plus, alors la vie n'aura plus de sens pour moi. Tina me tiendra en vie par notre rêve, ensemble, liées, étroitement... Mais la vie n'aura que le mérite d'être minable. Vide de sens. Alors, je me jettes dans les bras et les mots de Tina, pour survivre. Elle me partagera son cœur, on vivra à deux. Car elle a assez de magie pour deux. Elle recueillera mes larmes et essayera d'en faire un sourire noyé d'eau pure.