La vie édifiante du petit Jésus.(1)

(texte déjà publié il y a quatre ans, mais je remet pour ceux qui n'étaient pas là...)

La vie édifiante du petit Jésus. (Feuilleton de Noël)

En ces fêtes de Noël, j'ai pensé qu'il serait utile de rappeler ici ce que fut la véritable vie de jésus. N'oublions pas que la fête de Noël est la fête de la Nativité, non pas la fête des galeries Foirfouillette et des marchands du Temple ! Un peu de spiritualité dans ce monde ne fera pas de mal !

Ier épisode-

Jean-Claude (J-C pour les intimes) ne naquit évidemment pas un jour de Noël, puisqu'avant lui, Noël n'existait pas. Le jour de la naissance de Jésus, c'était un jour comme les autres, enfin non, c'était le jour de la fête de Sainte-Gudule, la sainte qui guérit des pustules. Cette fête est totalement oubliée de nos jours vu qu'elle a été supplantée par la fête de Noël.

Le père de J-C, Joseph, était charpentier-zingueur de son métier. Il était fort occupé à honorer les commandes de ses clients, et il n'avait pas le temps d'honorer sa propre épouse, Maria.

Maria était portugaise, elle avait débarquée un jour en Palestine lors d'une expédition de Vasco de Gama en Terre-Sainte. Le climat, moins humide qu'à Lisbonne lui avait plu et elle était restée.

Mais la pauvre Maria se languissait dans sa maison, pendant que joseph limait ses planches, personne ne venait la limer elle ! Alors elle passait ses journées à regarder les Feux de l'amour à la télé. Tu parles d'une vie !

Non loin de là, un dénommé Casus Bellus, ex-légionnaire romain reconverti dans la vente d'aspirateurs, s'apprêtait à faire sa tournée à Bethléem. Secteur qu'il n'avait pas encore démarché.

Bethléem était à l'époque un petit village à coté de Jérusalem. Un village comme tant d'autres en Palestine, avec une boulangerie, une poste, une église, euh, non excusez-moi, pas encore d'église, suis-je bête ! Avec un Temple bien sûr ! Un Temple ou les juifs allaient prier Dieu (Dieu, c'est-à-dire en fait le papa de J-C). Enfin,  officiellement… Car la vérité est tout autre, et la voici :

Casus Bellus frappa à la porte de Maria, qui trouva le romain fort à son goût. Il faut dire que Casus avait l'habitude des femmes seules chez elles l'après-midi, il savait y faire. Lorsqu'il n'arrivait pas à leur placer un aspirateur, il leur plaçait souvent son poireau, et parfois il arrivait à placer les deux, son aspirateur et son poireau !

Enfin, passons sur les détails scabreux de cet après-midi, et pensons à Joseph qui pendant ce temps-là limait limait ses planches… Tandis que Casus limait limait la femme de Joseph.

Quand Maria s'aperçut qu'elle était enceinte, affolée, elle se mit à chercher une idée pour s'en sortir. Si l'on découvrait son adultère, elle serait lapidée en place publique.  Et impossible de mettre cette grossesse sur le compte de Joseph, il avait beau être un peu niais, cela faisait onze mois qu'il n'avait pas touché sa femme à cause de son travail harassant (n'oublions pas que cela se passait sous le règne de Sarkoss Ier, un tyran qui obligeait les gens à travailler plus pour gagner moins.)

Maria était désespérée, elle n'avait pas envie d'être lapidée comme sa belle-sœur, qui, la pauvre, faisait déjà des calculs aux reins, alors tous ces cailloux en plus, ça l'avait achevée…

Soudain, un rayon de lumière jaillit dans la demeure de Maria. Et Dieu lui apparut, grand et miséricordieux. Et il dit à Maria : « Écoutes petite, tu n'as qu'à dire que c'est de moi ce gosse, je veux bien le reconnaître… »

Maria, qui était très pieuse, comme toutes les portugaises, se mit à genoux et remercia Dieu. Elle lui offrit un coup de calva avant qu'il ne reparte, ce que Dieu ne refusât point étant donné qu'il n'était pas venu en bagnole, mais sur son chariot céleste et qu'il emmerdait bien la maréchaussée et ses contrôles alcootest. De toute façon si un gendarme lui collait une amende, ça allait chauffer pour son matricule, Dieu ayant des relations très haut-placées…

Il prit son coup de calva, même un deuxième, fit la bise à Maria et repartit vers les cieux sur les essieux de son chariot céleste...

Maria exultait, elle était sauvée. Elle courut dans tout Bethléem en criant: « Dieu est venu chez moi, je lui ai même offert un coup de calva ! ». Et les gens, qui étaient tous très croyants en ce temps-là, se signèrent sur le passage de Maria. (Ah, mais qu'est-ce que je raconte-moi, non, ils ne pouvaient pas faire le signe de croix encore… Bon, ils firent un doigt d'honneur à Maria à la place, enfin j'en sais rien, je sais pas ce qui existait comme signe avant le signe de croix…)

Joseph, ce gros ballot, ne s'aperçut de rien, enfin si, il remarqua le nouvel aspirateur de Maria. Et il lui demanda ou elle l'avait achetée. « Oh, je l'ai acheté rue du Temple, chez la Bonne Samaritaine, y avait des soldes ! » - « Tu as bien fait ma chérie ! » Et il lui fit la bise et s'endormit en pensant à Sarkoss 1^er, pour qui il avait voté, ce dont il commençait à se mordre les doigts...

Maria était devenue une curiosité dans tout le village. Les gens allaient toucher son ventre qui s'arrondissait de jour en jour. En tâtant le ventre ils disaient: « c'est le fils de dieu qui est là-dedans ! ». Partout on ne parlait plus que de cette histoire incroyable, dans les bistrots de Bethléem, et même ceux de Jérusalem, les commentaires allaient bon train.

« ...depuis le temps que Dieu  est célibataire, on est bien content qu'il ait enfin pensé à sa descendance ! » - « eh oui, il commence à se faire vieux le bougre, depuis Moïse… »

Certains, septiques (des agnostiques peut-être ?) rétorquaient : «  moi je ne comprends pas, Dieu, il est immortel, alors qu'est-ce qu'il a besoin d'un fils pour assurer sa succession hein ? ». 

Beaucoup de femmes étaient jalouses de Maria, elles disaient « Mais qu'est-ce qu'elle a de plus que nous pour que Dieu l'ait choisie, je vous l'demande ? » - « Oui c'est vrai, en plus elle a des moustaches, elle pourrait s'épiler quand même ! »

-«  C'est une morue ! Une morue portugaise ! » Et ces vilaines femmes riaient de Maria…. Ça jasait, ça cancanait…

Maria, cependant, malgré ces jalousies et ces commérages acquit le noble titre de « Sainte-Vierge ». Et, en tant que Sainte-Vierge officielle, ignorait superbement tous ces ragots (de moutons).

Joseph  était tout content, cette histoire lui avait amené des clients supplémentaires, il croulait sous les commandes et il travaillait de plus en plus belle, tout en maudissant Sarkoss Ier, car plus il travaillait, moins il gagnait ! Et comme il gagnait moins il était obligé de travailler toujours plus… Un vrai cercle vicieux. On ne le reprendrait plus à voter pour l'U.M.P (Union des Marchands Palestiniens).

Maria en était maintenant à son neuvième mois de grossesse. Et c'est alors que se leva, dans des contrées lointaines, une étoile dans le ciel, une étoile si brillante si belle… L'étoile du Berger, et elle apparut dans le royaume de Kho Lanta…dont le roi était Balthazar. Elle apparut aussi dans le royaume de Trafalgarsquare, dont le roi était Gaspard et dans le royaume de Gondor, dont le roi était Nabuchodonosor,  pardon Melchior…

L'histoire était en marche… Le Christ allait naître et bouleverser le monde car il était le fils de Dieu himself en personne, et ça bon dieu, ça arrive pas à tout l'monde!

(Suite au prochain épisode.)