La ville dont je rêve
divina-bonitas
Ma ville sera verte.
Et saine.
Et calme.
Ce sera la ville qui rendra les gens heureux.
Je m'y vois déjà et souris,
Souris verte bien sûr!
Je vous invite à lire,
On va bien rigoler.
A l'horizontale, tout sera végétalisé.
Les rues et les toits.
Oh! Et pourquoi pas les verticales?
Rêvons vraiment!
Plus de béton, plus de moellons,
Plus de macadam ni de ramdam,
Plus de véhicules ni de trams,
Donc pas de pollution.
Je fais le ménage en grand,
Démolis les tours et les barres,
Les buildings, qu'est-ce que j'en ai marre!
C'est pas humain de stocker les gens à la verticale.
Pour qui nous prend-on?
On n'est pas des poules en batterie
Ni des veaux de l'agriculture intensive quand même!
Les hommes ont besoin d'air,
Et de contact avec la terre,
Les pieds au sol, la tête en l'air,
Ils seront eux, libres et Dieux
Dans une ville qui entend leurs vœux.
Je vire les caisses, les bus, les camions,
Les remplace par des capsules en rond,
Effleurant, comme volant,
Montées sur coussins d'air,
Propulsées légères,
Qui caresseront, telles des plumes,
La végétation.
Je verdoie aussi les toits,
Plante des fleurs de toutes les couleurs,
J'accueille des abeilles et fais du miel.
Miam, hum, c'est bon!
Les gens circuleront en sous-sol,
En métro ou sur tapis roulants,
Doucement, lentement, sereinement.
J'ai une idée!
Bon sang mais c'est bien sûr!
On diffuse de la musique partout,
Tapis roulant en glissando ou staccato.
Mozart, Schubert, Wagner,
Ou en rock-pop, et pourquoi pas du folk?
Un peu de biniou ou un peu de basse,
Une voix de Ténor ou de Paradis,
Joe le Taxi rangé des voitures
Restant dans la mémoire et les cœurs.
Les gens circulent et se détendent,
Se cultivent, dansent et chantent.
Qu'est-ce que c'est cool!
Qu'est-ce que j'ai hâte!
La circulation en mode doux,
Est adaptée à tous,
Les petits, les grands, les vieux,
Ceux qui courent et ceux qui marchent,
Plus tous ceux qui le voudraient bien.
La ville se met au rythme de tous,
N'est jamais une contrainte,
Encore moins un facteur d'exclusion
Ou une limite à l'intégration.
Je reconstruis à la place des barres.
C'est logique.
Uniquement de l'habitat écologique.
Des cubes en bois, en terre,
En brique, en paille,
Enduits chaux, toits de chaume,
De lauses, de tuiles ou langues de cèdres,
Isolation laine lin ou chanvre,
Des bulles, des sphères,
Du plastique de maïs,
Exploite le sol au maximum,
Vive l'habitat au contact de la terre!
Je dessine des maisons cocons,
Toutes douces, toutes rondes,
J'utilise même les rivières,
Construis dessus des Ponte Vecchio,
C'est romantique et beau,
Très bon pour les affaires.
Dessous on voit passer les poissons,
Dessus on attrape les plus gros!
Mais je préserve l'ancien,
Les vieilles pierres, les fontaines,
Les places, les statues, les bancs,
Les endroits où l'on rêve,
Où l'on se pose, où l'on écrit,
Où l'on se bécote, où l'on s'aime.
Je supprime les feux tricolores et les bips,
Les trucs qui couinent,
Les radars qui flashent,
Tout ce qui irrite l'iris et l’ouïe,
Les remplace par des lampes solaires
Et des signaux musicaux.
Ah je ris!
La 5° de Beethoven donne aux enfants
Et aux mal-voyants,
L'autorisation de traverser!
Voilà un vrai changement.
Ce serait mieux que cette voix automatisée,
Robotisée, éraillée qui crachote:
"Vou-ou-s pou-ou-ou-vez tra-a-a-verser"
Elle tousse la dame ou quoi?!
Aux coins des rues et des avenues,
J'installe des bornes parlantes.
La voix est suave, c'est entendu!
Là, chacun contacte le service voulu,
La Poste, les Impôts, la Sécu, la loi,
Imprime ses documents,
Recharge son compte ou sa carte,
Met à jour son dossier.
C'est bien parce que c'est facile et simple.
Et efficace!
Fini les queues pendant des heures aux guichets.
On a mieux à faire dans la ville de demain,
Que de prendre des tickets et d'attendre des plombes.
Un peu partout, il y a des bulles transparentes
Dedans, des tablettes tactiles et vocales,
On s'y repère, on passe commande,
On gère ses comptes, on se cultive,
Pour les touristes, c'est dans leur langue,
Internet c'est pour tout le monde.
Voilà c'est simple.
Je rêve d'une ville saine,
Verdoyante et pas bruyante,
Une ville zen et sans stress,
Une ville où les oiseaux chantent,
Où les gens respirent et se parlent,
Se respectent et sont calmes,
Bref, je rêve d'une ville normale!
Faudrait mettre les villes à la campagne, l'air y est plus pur
· Il y a environ 11 ans ·arthur-roubignolle
Pourquoi pas? En voilà une idée qu'elle est bonne!
· Il y a environ 11 ans ·divina-bonitas
C'est la ribouldingue, la trottine, la picottine, j'ai adoré... cœurs et CDC
· Il y a environ 11 ans ·Helene Bartholin
Merci Doudoune de ton commentaire et des cœurs et du CDC. J'apprécie beaucoup.
· Il y a environ 11 ans ·divina-bonitas
Les buildings occupent peu de surface au sol, mais la voiture, haa, quel problème dans les grandes villes! Quelle place! Beau texte en tout cas!
· Il y a environ 11 ans ·Philippe Larue
Merci Philippe pour le compliment. Perso, les buildings, c'est contraire à ma conception d'un habitat humaniste et de conditions de travail sereines. Il y a toujours et fatalement trop d'énergies en tous genre dans ces tours, trop de bruits, trop de béton, de métal et d'ondes. Depuis des années on justifie leur construction au nom de la rationalité. Ouais, bof. Quitte à empiler les gens, autant essayer de réfléchir de manière créative et écologique plutôt que polluante et à la verticale! Mais ce n'est que mon avis, sans doute pas celui des financiers...Le problème des voitures en ville est évident, comme l'est aujourd'hui l'absence de réflexion profonde sur des modes "doux" et la desserte approximative de certains quartiers. A part le vélo et la voiture électrique, on dirait que rien n'est possible, ce qui me laisse songeuse! Je rêve de tapis roulants, volants...c'est mon côté princesse des mille et une nuits sans doute.
· Il y a environ 11 ans ·divina-bonitas