Lacrime di canguro ou les larmes du kangourou

Je saute souvent, même très souvent. Non, non, ne vous méprenez pas, je ne suis pas une star du Hot d'Or qui va vous brûler les sens au rayon X... Je veux dire, je marche comme ça, je suis un marsupial qui marche en sautant. N'allez pas croire non plus qu'il soit aisé de jouer à la marelle tous les jours, il faut une certaine dextérité, une certaine force et surtout beaucoup d'entraînement. Une fois sorti de la poche, c'est marche ou crève. Regardez Michael et son moonwalk, cela représente des heures et des heures de pas mathématiques. Et bien le crawl-walk, c'est un peu pareil, sauf que moi, je ne walk pas avec des chaussettes en diamant.

Vous savez, on ne fait pas que sauter, ma queue me permet de me poser de temps en temps. Celle de derrière, pas celle de devant ! Quand il s'agit de la saison des amours, elles me veulent toutes ou presque. Enfin, je suppose que c'est un peu comme ça chez vous aussi. En été, les grincements de latex ne sont pas en congé. Après avoir transpiré comme un bœuf, j'aime roupiller sous un arbre.  Enfin quand c'est possible, elles en demandent toujours plus. Pas vraiment le choix non plus, ma virilité en prendrait un coup.

Ici, c'est l'hémisphère sud, pour l'ombre, il faut chercher ailleurs. Et quand on cherche désespérément la clim, vous êtes là à dégainer le flash-souvenir. Mais tout ça, ce n'est que le recto. La vérité est que les plus chanceux d'entre nous sont en liberté ou dans un zoo, les autres attendent la boîte de conserve ou pire. Bah oui, vous nous bouffez ! Si vous pouviez être végétarien, on aimerait bien. Ceux qui ne nous broient pas entre des dents ont de drôles de mœurs. Mon cousin m'a dit que mes fils allaient ganter la prochaine fashion week. Mes femelles, elles, iront couvrir le cul de vos femmes cet hiver et moi, je vais sûrement finir au fond de vos bottes. Si vous pouviez vous réchauffer les miches avec des poils synthétiques, on aimerait bien aussi. Vous voyez, il n'y a pas que les crocodiles qui ont des larmes.