L’aile ou la cuisse ?

Hervé Lénervé

Vous préférez quoi, vous ? Pour Marcel et Maurice, c’est la CUISSE ! (Je mets les deux premières lettres des prénoms dans le dialogue pour mieux vous situer.)

Ma - La cuise !  Je m'fais pas chier à décortiquer pendant une plombe pour 3 gr. de barbaque. Je la prends à deux mains, la cuisse, et j'en fais mon affaire.

Ma - Oh, là, là ! Tu perds du temps, y'a plus simple. Moi, je me la mets entière dans ma bouche, la cuisse, et j'aspire. Tout vient !

Ma – Bien sûr, avec ces poulets élevés en batterie, attachés à la ferme. La viande est détachée des os.

Ma – Pour sûr ! Un jour, j'en ai vu un, qui s'était fait la malle du goulag. Pitoyable ! Il courrait en trainant toute une flaque de barbaque derrière lui. Aucune allure !

Ma – C'est sûr que la poule, elle n'a pas inventé le shampoing trois en un à couper les chevaux en quatre. Mais il a pu s'enfuir ton poulet ?

Ma – Penses-tu, un coup d'pelle, oui ! Plaf ! Tout plat,  le piaf.

Ma – Dommage ! Cela aurait été symboliquement beau et grand, à la fois, mais en même temps. Ce poulet trainant toute sa barbaque, qui s'en va à l'aventure, vers un soleil qui se lève en fond d'écran.

Ma - Ben, non ! Il s'est converti en crêpe.

Ma – C'est bon, les crêpes ! Moi, je me les mets entières dans ma bouche avec la confiture, le miel, la mayonnaise dedans et facultativement, une petite feuille de salade.

Ma – Ah, avec les histoires de goûts et de couleurs on peut avaler des couleuvres vivantes et crues.

Ma - Remarque, il faut éviter les restos, la dernière fois, ils étaient pas contents, les voisins avec leurs beaux costards.

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