L'amour à l'heure.

Certains jours, quand les volets finissent de battre et que la pluie s'installe à la porte, Modestie joue avec le fil du téléphone et aussi des plumes sorties de mon oreiller. J'aime beaucoup, au petit matin depuis mon lit quand il pleut, regarder mon chat commencer sa journée de travail: il m'épate ! J'aimerai comme lui, avoir autant d'enthousiasme dans si peu de choses...

D'autres fois, d'autres matins, c'est Betty qui vient quand coule le café de 6h45. Betty travaille la nuit et me rejoint quand je commence tout juste de finir la mienne. Elle rentre dans mon lit et nous faisons l'amour jusqu'au petit-déjeuner, jusqu'au plus loin de la dernière goutte. Parfois, d'avoir trop attendu qu'il passe, Betty dit qu'il est foutu, bouillu, qu'il faut en refaire un autre...

Ces jours-là, Modestie a comme par intuition, l'envie subite de faire ses petites valises. Elle disparaît discrètement par la trappe de 6h43, sa Gateway oscillo-basculante qui depuis le couloir d'entrée donne sur le jardin et les avions-oiseaux.

Ces jours-là, c'est moi qui joue quand il fait soleil dans la chambre.