Le banquet

dechainons-nous

Convivialité autour d'un verre

Elle était là en face de moi, je n'en revenais toujours pas qu'elle ait accepté mon invitation à dîner.

Il faut dire que j'avais profité de cette vielle tradition de la fête des voisins pour oser franchir le pas. Sa silhouette de mante religieuse me fascinait, ses hauts talons lui galbaient ses mollets et lui donnait une démarche à la Morgan. De nombreuses fois j'avais rêvé ces nuits torrides que je voulais concrétiser sans plus attendre.

Pour ce repas qui allait nous permettre de faire plus amples connaissances, j'avais décidé de passer derrière les fourneaux.

En ces temps difficiles, l'entraide sociale et la solidarité nationale était un sujet qui revenait à toutes les sauces, aussi n'ai je rien fait pour l'éviter quand la discussion s'invita avec mon pâté de tête. Nous n'insistâmes pas sur l'entrée alors que l'altruisme perdura sur le ragoût longuement mijoté au préalable.

j'étais devenu un as dans la préparation des bas morceaux, mon tour de main permettait d'exhaler la substantifique moelle de chaque filament de viande qui glissait dans nos palais, tandis que ma voisine rapprochée d'un soir me dévorait des yeux et continuait sa litanie des gens malheureux pour qui il fallait se nourrir d'espoirs et tendre la main.

Un château lafite un peu adouci par son âge vénérable jouait les arbitres, ou plutôt me servait de tout mon saoul de deuxième compagne, tant l'amour du prochain dévorait le cœur de ma voisine qui se débattait dans des diatribes endiablées.

Je ne sais pourquoi, tout se passait si bien, mais j'avais le pressentiment que depuis le début de cette soirée la situation m'échappait et que je ne pourrai pas arriver à mes fins.

Sa façon de toucher à peine à la nourriture, cette nourriture si précieuse qu'il était difficile de se procurer en ces temps apocalyptiques, même les chats et les chiens commençaient à se faire rares, seul le gibier sauvage s'étalait encore dans les boucheries.

Je lui avais préparé des plats avec les morceaux de chair les plus fines que l'on puisse trouver, mais son appétit n'avait de cesse de s'intéresser à ses congénères , la nature humaine était le centre de ses pensées.

Tout se précipita quand je voulu débarrasser la table et me préparais à servir le dessert qu'elle avait confectionné. Revenant du sellier une bouteille de mousseux à la main, elle m'attendait debout et me passa doucement ses longs doigts effiles dans les cheveux, puis les descendant sur ma nuque elle exerça une légère pression et me fit m'asseoir sur le banc puis se dirigea vers la cuisine.

Les dés étaient jetés, je l'entendis ouvrir la porte du frigo pour sortir son sorbet aux fruits de la passion.

De la salle je perçu son cri qu'elle avait su étouffer à ma grande surprise.

Elle venait de découvrir les restes de la jambe humaine que je n'avais pas utilisés pour le pâté de tête. Assis sur le banc, résigné, la tête posée dans ma main droite, dans la gauche je serrais la machette que je dissimulais sous le plateau de la table. J'étais dos à la porte, face à la cuisine, elle ne pouvait pas m'échapper.

Quand elle revint dans la salle, ma voisine arborait un large sourire, déposant le sorbet sur la table, ses yeux plongèrent dans les miens, elle me demanda si c'était un mâle ou une femelle que j'avais utilisé pour cuisiner.
Elle fit le tour de la table et s'approcha du banc ou j'étais assis. Sa robe écru échancrée au cou et aux épaules la moulait divinement jusqu'à mi cuisse. Elle écarta légèrement les jambes pour enfourcher le banc et s'asseoir à califourchon devant moi.

Sans rien dire j'accompagnais tous ses gestes du regard, j'aperçus son sexe dénudé et glabre ré­ haussé d'une minuscule toison blonde en triangle, petite peau d'oignon qui se déroba un instant dans sa gestuelle. Sa poitrine pointait sous le tissu, elle s'approcha et la serra contre moi me faisant sentir la vive excitation qui avait envahi tout son corps de diablesse.

Elle me glissa à l'oreille que plus subtile que de mitonner la chair humaine, la traque et la chasse de ce gibier était un bonheur inégalé.

Je me débarrassais nerveusement de mon pantalon et de mes sous vêtements, faisant glisser la machette sous le banc pour la garder à portée de main.

Elle releva doucement sa robe et vint s'asseoir lentement sur mes cuisses. Mon sexe la pénétrait et coulissait dans son fourreau de velours. Ma proie était venue s"empaler dans le piège que je lui avais tendu, descendant lentement ma main vers le manche de mon tranchant elle m'accompagna de son buste et me fit m'allonger sur le banc.

Malgré tous mes efforts, je n'arrivais pas à soulever la machette qui se libérait de mon emprise. Mon corps était pris de soubresauts que je n'arrivais pas à maîtriser.


Tout était allé très vite, je n'avais même pas senti la morsure de la lame du couteau à désosser dont c'était servie ma mante religieuse pour me sectionner la carotide.

Elle appliquait sa bouche sur la plaie pour ralentir l'hémorragie et déguster le divin nectar qui s'en échappait.

Je senti sa main descendre et caresser mon corps de sa lame meurtrière, mon phallus dardait au paroxysme son chant du cygne, prestement elle m'émascula en me fredonnant à l'oreille que c'était son plus beau trophée jamais conquis.

La fierté me fit oublier la douleur et je m'endormais doucement dans cette petite mort.

  • Superbe!

    · Il y a presque 7 ans ·
    1338191980

    unrienlabime

  • De mon humble côté ce n'était pas un banquet mais un simple Déjeuner sur l'Herbe

    (mais quelle herbe !)

    · Il y a presque 7 ans ·
    Image de femme baroque

    anna-c

  • faut bien ça en tout cas pour digérer ton banquet gore!!!

    · Il y a presque 7 ans ·
    Image de femme baroque

    anna-c

  • "De la mante forte qui réconforte" , c'est ça que Ricqlès propose afin qu'on se remette !

    · Il y a presque 7 ans ·
    Image de femme baroque

    anna-c

    • De l'amante à l'eau alors ! comme dans le Ricard point trop n'en faut !

      · Il y a presque 7 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

    • Minçalors ! t'as noté que Ricqlès et Ricard ça commence pareil !!?

      · Il y a presque 7 ans ·
      Image de femme baroque

      anna-c

  • Quelle délicieuse petite mort en effet ! Mourir ainsi, qu'espérer de plus !

    · Il y a presque 7 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Espérons un petit peu plus quand même, peut être un petit chaperon rouge à se mettre sous la dent !

      · Il y a presque 7 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

    • C'est ce qui reste...après le passage de la lame !

      · Il y a presque 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

    • Les bas morceaux doivent être réhabilités !

      · Il y a presque 7 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

    • :) ;)

      · Il y a presque 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • D'un romantisme charmant... ;)
    Que je relis avec plaisir

    · Il y a presque 7 ans ·
    Tyt

    reverrance

    • C'est bien ce que je me disais en relisant ce texte (un parmi quelques uns de sauvés :(

      Et je ne suis pas sûr de pouvoir un jour retrouver ce genre d'inspiration !

      · Il y a presque 7 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

    • Ttttt tu peux tous les récuperer !!!

      · Il y a presque 7 ans ·
      Tyt

      reverrance

    • Et quand a l'inspiration ca revient quite à l'aider

      · Il y a presque 7 ans ·
      Tyt

      reverrance

    • Aide toi et le ciel t'aidera :)

      · Il y a presque 7 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

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