le cheval blanc

hectorvugo

Tu n’as pas répondu à mon sms du petit matin, toi qui aime tant les mots d’amours au saut du lit. Ton téléphone est-il au fond de ton sac ? Est-il dans la poche intérieure de ton manteau ? L’as-tu oublié sur ta table de nuit ? J’examine toutes les options possibles.

Et si ton silence s’expliquait autrement ?

Je n’ai pas eu ton texto.

Tu sais bien que j’adore la vibration de mon téléphone quand il se confond avec le bruit de la baguette qui jaillit du grille-pain.

Quand cette coordination existe j’ai la conviction profonde que la journée sera bonne.

Aujourd’hui cela n’a pas été le cas.

J’ai eu des nœuds dans l’estomac. Je me suis forcé à finir mon café.

Seras tu là ce soir ?

Au bureau j’ai eu la tête ailleurs me murant dans un silence qui ne me ressemble pas.

Les autres je les ai entendus d’une oreille distraite. J’ai capté des bribes de conversations. Les sujets sont si redondants que cela en devient fatiguant. Les enfants, leurs résultats scolaires, les problèmes d’argent, les épouses, les concubines.

Nous avons  parlé de nos soirées respectives. Lui fera plateau télé seul, elle ira au théâtre avec son homme ou achètera un canapé chez Ikea.

-         Une voix au fond de l’open space me demande : Et toi ?

-         Moi ? On va à l’hippodrome de Vincennes avec ma moitié

Ma moitié. C’est la première fois que je t’ai appelée de cette manière. Souvent j’utilise Carole.

Je ne sais pas ce qui m’a pris, un élan sans doute de crier à la face du monde que je suis en couple avec toi alors que tu ne t’es pas encore installée chez moi.

J’ai envie de te le demander : Quitte ton mari, vis avec moi. Ce soir j’ai réservé une table pour nous deux dans ce restaurant qui donne sur la piste de trot. C’est une surprise.

Tu t’attends à une de nos habituelles virées aux courses, à ces nocturnes que nous aimons tant, à ces paris qui nous font vibrer même si les sommes jouées sont dérisoires.

Ce soir ce sera différent.

J’ai vérifié à nouveau mon portable. Il n’a pas vibré de la matinée. Seras-tu là ?

Tu es coutumière de ces silences. Tu as le don de les effacer d’un sourire si doux qui exonère toutes questions gênantes. Je ne veux pas jouer au procureur avec toi. Cette idée s’évapore quand je te vois.

Pourquoi douter d’une évidence, d’un sentiment qui se cristallise par des actes simples ?

En début d’après-midi je t’ai envoyé un message : Souvenons-nous des saintes maries de la mer tendres bisous.

Il est caractéristique d’un langage à nous, inaudible aux autres. Eux n’ont pas connu ce moment-là dans cet endroit-là.

Les saintes maries de la mer, un jeudi d’août. J’avais une décapotable rouge, une de celles que l’on croise sur les routes du sud à proximité de la mer. La mer, je voulais y échapper, ne plus voir la plage et ses kilomètres de corps exposés.

Comment comprendre le touriste parisien et son impayable snobisme de s’entasser à l’air libre, de reproduire la promiscuité du métro ? Je l’exécrais bien que rodant dans ces territoires par désir de rencontrer l’âme sœur.

Je passai deux heures à tutoyer le sable avant le zénith du soleil. Je m’ennuyai à mourir, faire l’aller-retour entre la mer et la serviette, observer les dos des femmes, regretter qu’elles fussent constamment accompagnées.

Puis de guerre lasse je quittai mon carré de transat, j’avais besoin de respirer. Voir ailleurs

Alors je pris mon sac, vérifiant au préalable la présence de mes papiers et mon portable à l’intérieur. Je sautai dans ma décapotable rouge, traversant la ville, ses routes étriquées, frôlant ses bâtisses blanches, ses caravanes.

Ensuite ce fut le dépaysement total, les grandes étendues, l’absence de l’homme. Il ne restait que la chaleur comme unique compagne. Rouler était une insulte à l’environnement, je m’arrêtai au bord de la route.

Au loin je te vis arriver, montant un magnifique cheval blanc. Sa crinière se confondait avec ta chevelure brune, les deux volaient au vent. Vous étiez si bien ensemble, en pleine harmonie, à se demander qui était le prolongement de l’autre. Vous n’étiez qu’un comme le centaure, à ceci près que rien de belliqueux ne transpirait de vos mouvements. Au contraire il y avait dans vos gestes de l’aisance chorégraphique, de la légèreté, de la majesté.

Je vous pris en photo avec mon Smartphone. Les musulmans disent que l’on capte l’âme de celui que l’on met en image. C’est une offense.

Tu galopas pour me rejoindre. Je profitai encore pour te croquer avec mon appareil,  rectification pour vous croquer. Car il m’était impossible de vous dissocier toi et ton cheval.

Notre première conversation fut une dispute.

-         De quel droit vous nous prenez en photo ?

-         Je me suis permis..

-         Quelle permission ! Vous avez ma permission ?

-         Non

-         Et puis vous êtes détective ? C’est mon mari qui vous a engagé ?

-         Non pas du tout

Je sus quelques minutes plus tard que tu t’appelais Carole, que tu étais vétérinaire et que ton mari te surveillait comme le lait sur le feu. Pourquoi ? Je n’étais pas suffisamment intime pour te poser la question. Pas encore.

Tu avais déjà ces colères hippiques qui donnent aux êtres un charme délicieux. Tu savais pourtant reconnaitre tes torts. Je t’ai aimé d’abord pour ça, pour ce détail. Je crois bien que c’est ce détail qui fit chavirer, cet instant précis où tu me présentas tes excuses.

Tu me proposas de boire un verre à la tombée du jour. Les rôles se renversaient. La liberté veut aussi que la femme invite. Même une femme mariée. Tu étais libre, oh combien.

Souviens-toi des saintes maries de la mer. Cela sonne comme une chanson, un poème.

Cette nuit-là, le ciel était si dégagé que l’on ne savait quelles étoiles choisir. J’avais choisi la mienne, mon étoile c’était toi.

Déjà cette certitude, déjà ce sentiment

Tu m’avais dit rendez-vous au troquet de la plage à 22 heures. J’y fis les cent pas à 21h45. Aucun hectomètre environnant n’eut de secret pour moi, les transats pliés sur le côté, les cabines fermées à double tours le long du chemin, le bar et son îlot de lumières, les tables et les chaises remplies de touristes hâlés.

Je les vis se lever, épris d’un enthousiasme que leurs regards ébahis traduisaient comme s’ils étaient les témoins d’un phénomène paranormal. Tu arrivais. Les enfants te pointaient du doigt et te mangeaient des yeux.

Tu galopais.  A mesure que ton cheval laissait sur le sable les traces son passage, mon cœur battait la chamade.

Il écrivait de ses sabots notre histoire naissante par des signes proches du morse que la mer n’effaçait pas encore.

Etrange image que votre course, étrange image d’une amazone.

Mon portable vibre en pleine réunion. Tu me réponds enfin. Trois mots : moi aussi, bises. Tu te souviens comme moi des saintes maries de la mer

Tu communiques à l’économie sauf quand nous faisons l’amour. Les caresses du dimanche se font moins nombreuses, invariablement proportionnelles aux prétextes que tu me présentes pour les décliner.

Et pourtant je lis encore dans tes yeux la douceur et les flammes du désir. Je m’y raccroche comme pour me dire que tes absences dominicales ne sont que le fruit d’une conjonction défavorable. Bien sûr il y a les concours de ta fille (elle fait du saut d’obstacles) et la présence de ton mari. Je ne peux pas me trouver là, être le grain de sable dans votre fausse harmonie.

Ce qu’il y a de terrible dans la bourgeoisie parisienne c’est qu’elle préfère les faux semblants aux bonheurs sous terrains.

Sache que le rôle du mineur de fond me barbe. J’en ai assez. D’ailleurs nous en avons parlé, pas plus tard que la semaine dernière. Tu m’as avoué songer au divorce, à cette écœurante possibilité. Je reprends volontairement tes termes. Mais c’est ta fille qui te bloque et plus encore cette foutue éducation catholique.

L’idée fait son chemin. Je la crois nécessaire pour ton hygiène mentale. Cela ne peut plus tenir.

J’ai appris par un ami que tu avais vu un avocat. Ce divorce n’est pas une parole en l’air.

Et si c’était vrai ? Et si tu me disais ces prochaines heures : je le quitte pour de bon ?

J’attends ces mots avec espoir. Seras tu là ce soir

Je suis parti plus tôt du bureau. Je ne suis pas coutumier du fait. La standardiste m’a regardé de travers et s’est empressée de prévenir la haute direction. Les gens font n’importe quoi pour garder leur job. C’est à vomir. J’en ai souri pour dédramatiser. Je ne suis pas de ceux qui agissent en catimini.

Si elle savait que j’ai obtenu l’onction du chef, si elle savait qu’il s’est amusé devant ma posture bien trop scolaire quand je lui ai demandé de partir à 17 heures.

-         Vous devez récupérer votre fille au lycée c’est ça ?

-         Non c’est pour préparer un rendez-vous galant

-          Bien vous m’en voyez rassuré. On pensait que vous étiez homo.

Silence gênant. Il s’est arrêté de parler, m’a fixé.

-         Filez, vous allez être en retard.

C’est à désespérer. Après 10 ans de boîte, il ignore que je n’ai pas d’enfant et que je suis hétéro. On ne cherche plus à connaître les gens.

En sortant du parking je vois la lumière du jour pour la première fois. Je me sens enfin vivant. Je me prends à croire que tout est possible. Mû par une poussée d’optimisme je goûte au bonheur. Je m’arrête aux feux rouges. J’observe la rue. Ces hommes et ces femmes, leurs visages. Ils sont heureux et le montrent discrètement. Qui un sourire, qui une caresse sur le haut du front, qui le bras autour de la taille. Je voudrais tant appartenir à ce monde-là, rentrer dans cette douce normalité. Qui sait ce soir si tu es là. 

Je mets Barry White en fond sonore avant de prendre ma douche, un rite, une mise en condition mentale. Je me dois d’être joyeux. Je le deviens et j’en suis le premier surpris.

Tout à l’heure, avant d’ouvrir la porte de mon appartement je t’ai envoyé un texto : Quelle robe vas-tu mettre ce soir, mon amour ? C’est bien une question de mec. Je me la suis reproché tout de suite. Quelle de manque de finesse psychologique. Poser une question bateau, pour connaître la réponse à une autre, à celle que l’on ose plus poser parce qu’on vous l’a serinée tout la journée.

Tu devines à une vitesse folle ces manœuvres. Ton silence en témoigne. Tu ne m’as pas répondu. Cela m’a miné jusqu’à Barry White.

Je suis cyclique dans mes humeurs c’est vrai. Je me force à rester dans cette fausse euphorie que la musique me donne même si je ne suis pas dupe.

J’aimerais que tu portes cette robe rouge, celle qui te va si bien.

 Celle que je découvris cette soirée de septembre ou tu échappas à la vigilance de ton époux.

Tu étais si radieuse. Ton bonheur communicatif me transporta dans un état que je n’avais plus connu depuis longtemps. Nous étions sur les berges de l’enfance. Durant deux heures nous nous étions amusés follement.

Je t’avais raccompagné à ce taxi, regrettant ne pouvoir te conduire jusqu’à chez toi. Je comprenais la situation et en souffrais déjà. Tu me donnas ton numéro de portable en guise de lot de consolation. Ton baiser rendit la pilule moins amère. Ta dernière phrase (il ne tient qu’à toi que notre rêve se prolonge) me permit de l’avaler sans peine.

Notre rêve se prolongea dans des chambres d’hôtels à intervalles plus ou moins réguliers. Je te récupérais exsangue et tâchais par mes attentions de te redonner une vigueur joyeuse. J’y réussissais souvent. Tu trouvais dans ces douces parenthèses les raisons d’espérer en un avenir meilleur. Tu me parlais de ta fille que tu ne voyais pas grandir, de ton cheval blanc dont tu devrais te séparer. L’idée de le vendre à un entraineur te déchirait le cœur, mais tu n’avais pas le choix. Votre train de vie, l’école privée de ta fille, la clinique de ton mari, tout cela coûtait si cher. C’était un gouffre financier.

 Au fil du temps, je tentai de semer dans ton esprit l’idée d’une vie ailleurs, d’une vie avec moi. Solution que tu crus d’emblée inenvisageable. Combien de fois avais-je entendu ces mots : Il ne le supporterait pas, tu sais Guy est possessif ?

Et puis ta position s’était adoucie. Tu m’avais soufflé à l’oreille un soir d’automne : et si tu avais raison, et si c’était possible ? Je revenais à la charge, creusant mon sillon te persuadant que le destin était modulable comme la glaise du potier.

J’avais bon espoir d’autant que la situation empirait pour toi et Guy. Votre couple allait à vau-l’eau, nos escapades hôtelières étaient plus nombreuses.

Nous nous téléphonions souvent aussi. Tu attendais le départ de Guy pour me parler. Nos conversations duraient des heures. Tu t’épanchais sur tout et sur rien. Tu dévoilais une fragilité effrayante tant elle annonçait les prémices de pires folies. J’avais peur pour toi, peur qu’il ne t’arrivât l’irréparable.

Surtout le jour où tu m’annonça que tu avais vendu le cheval blanc. Tu étais inconsolable.

Lors d’un départ en séminaire de Guy, j’avais cru bon de t’emmener aux saintes maries de la mer pour un weekend. Tu avais laissé ta fille à ta mère. Nous étions seuls enfin, pour deux jours entiers, le rêve absolu.

Presque. La vue d’un cheval te fut insupportable si bien que nous dûmes rebrousser chemin et dormir à Saint Paul de Vence.

J’utilisai des trésors d’ingéniosités pour te faire rire à nouveau. Je ne t’avais arraché qu’un timide sourire.

C’était il y a trois mois.

Depuis nous nous voyons moins, mais ces rendez-vous sont plus intenses.

Et surtout tu oses l’usage du texto, certes avec parcimonie mais le choix de ton vocabulaire ne trompe pas. Tes sentiments s’accrochent à mes terres et prennent racines.

Tu m’écris peu par crainte de faire surprendre par Guy.

D’ailleurs tu as changé d’opérateur et de numéro la semaine dernière.

Ce numéro que j’aimerais tant voir s’afficher maintenant sur mon portable

Je suis sorti de la douche et Barry White finit son best of.

Je pose mon smartphone sur la table de nuit. Il vibre. C’est toi.  Oui je porterai ta robe rouge préférée mon cœur.

Seras tu là ce soir ?

A l’ombre du néon j’examine mon visage. Je me suis rasé de près. J’ai presque l’air présentable. Mon aspect faux premier communiant m’arrache un rictus de moquerie.

Trop lisse, trop propre. Comment peut-on tomber amoureux de moi ?

Il est trop tard pour se poser la question puisque tu m’aimes, Carole. Je goute cette anomalie comme l’ultime chance de ressembler aux autres.

J’ai sauté dans ma voiture avec l’aisance d’un Belmondo de la grande époque. J’ai mis le contact, branché le kit main libre au cas où tu appellerais.

Aux abords de l’hippodrome je trouve une place pour me garer.

Je fais le chemin à pied jusqu’à la grille. Je croise des joggeurs avec leur chien, des couples, des étudiants, des femmes seules, bref cette composition hétéroclite du monde. J’en viens à regretter le temps où seuls les nantis et les aristocrates se pressaient dans ce lieu.

Aujourd’hui une cohabitation étrange s’opère entre le peuple et les élites. N’avez-vous jamais remarqué qu’un hippodrome ressemble à un paquebot ? Les pauvres évoluent toujours en sous-sol. On les voit consulter la presse, lire les cotes et se jeter après sur les guichets pour parier. Plus vous montez les étages, plus vous croisez les gens importants.

Le restaurant domine le champ de course. La nuit tombe doucement. Je suis en avance. Qu’à cela ne tienne le garçon m’installe à la table. Je commande un verre de champagne. Je consulte mon portable : un message de toi : j’arrive dans cinq minutes. Bises

La course se prépare Le Prix Eukrate, 13 partants. J’y vois là un signe amusant. Et si je jouais le 13. Je préviens le garçon, descends au guichet et mise 5 euros.

Je reviens à ma table, essoufflé. Ces bêtises ne sont plus de mon âge. Dans deux minutes tu arriveras et je ne verrai plus la course, je te verrai en robe rouge avec ta démarche hippique, la crinière détachée et libre.

Je me retourne vers l’entrée du restaurant pour voir si, par hasard, ta silhouette apparaît. Il est encore trop tôt.

Les tables d’à-côté frémissent. La course commence. Les sulkies roulent à vivent allures et se concentrent vers le point d’arrivée. Il est loin à presque deux milles cinq cent mètres. Les naseaux se confondent, les robes se déclinent en un curieux dégradé allant du noir au gris clair. Aucun concurrent ne se détache vraiment. Le troupeau est compact. Sauf un cheval blanc en queue de peloton, je ne l’avais pas remarqué. Quel numéro porte-t-il ? Le 13. Je souris.

Je n’ai jamais eu la main heureuse au jeu. Espérons qu’en amour il en soit autrement. Je me retourne à nouveau vers l’entrée. Un couple se présente, tu n’es pas là.

La course ne s’est pas décantée. Elle s’aère. Le troupeau s’étire mais garde une cohérence, le dégradé se déroule et tapisse la piste, une file noire et grise trotte. 1500 mètres encore.

Autour de moi, on trinque, on blague. On prend de fausses distances avec l’événement. On triche avec sa moi-même. On regarde le voisin, on attend le moment où il se lèvera et on le suivra.

Nous ressemblons à ces animaux qui savent que la tempête approche. Nous continuons de vivre normalement jusqu’à l’ultime instant où la folie s’emparera de nous.

Je me retourne encore vers l’entrée du restaurant. Rien. Tu n’arrives pas.

L’œil de retour sur la course. J’observe son évolution. A 350 mètres de la ligne, le cheval blanc vient à hauteur de l’antépénultième, il réintégre le troupeau. Aucun des protagonistes ne cherche à émerger, puis le numéro 13 fait l’extérieur et produit son effort. Il est un électron libre en périphérie, il grille la politesse au groupuscule et progressivement s’échappe. Nous sommes à 150 mètres de la ligne. Mon voisin se lève, c’est la cacophonie.

Je fais comme les autres, je suis debout et pousse mon favori de la voix. A 75 mètres du poteau son allure faiblit mais il gère.

Sur la ligne les crinières sombres se rapprochent sans le dépasser. Le cheval blanc a course gagné. Son jockey le félicite par une tape sur l’encolure.

Mon portable vibre. Tu m’écris j’arrive. Je me retourne, un groupe de jeunes femmes rentrent. Que des robes rouges. Ou es-tu ?

Un enfant à deux tables de la mienne crie : regarde maman le cheval blanc !

L’animal est libéré de son sulky. Un homme s’approche. Il pose sur ma table une robe rouge. Il me souffle à l’oreille : « Carole ne viendra pas » puis insiste : «  ma femme ne viendra pas ».

L’enfant crie à sa mère : « Le cheval blanc tombe, qu’est-ce qu’il y a maman ? » Je regarde la scène terrible, insoutenable. L’animal s’écroule sur la piste victime d’un arrêt cardiaque. Le cheval blanc meurt, ton cheval blanc meurt.

Je n’ai pas vu ton mari sortir cette arme de sa veste. Le coup est parti, net, précis, sans bavure. Une balle dans le cœur.

Au moment même ou les vétérinaires évacuent le vainqueur du prix Eukrate, j’agonise. Je meurs.

Guy sera arrêté et condamné pour homicide. Vous divorcerez.

Tu me porteras plus de robe rouge pour qui que ce soit. Tu achèteras un cheval blanc et il portera mon prénom.

D’où je serai je le verrai galoper sur la plage des saintes marie de la mer.

  • Je me suis également laissé prendre par le tête, bravo.

    Juste 2 remarques en passant:

    Légère faute en page 1: "du" mon téléphone

    Et page 3: "Il ne restait que le mistral et la chaleur"
    => difficilement compatible, car le mistral est un vent froid, voire très froid (http://fr.wikipedia.org/wiki/Mistral_(vent)). J’ai tâté du mistral du côté d’Aix en Provence un soir d’été. Même avec un gros pull, j’avais froid.

    · Il y a presque 11 ans ·
    Endrean le siak   par gwladys guilbert   01 2013 92

    Pascal Bléval

  • La femme aussi peut arriver sur son cheval blanc.. Je vous ai lu d'une traite, merci!

    · Il y a presque 11 ans ·
    New avatar beaut  du gothique 500

    pimentdouce

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