L'Amour Fugitif
Oumou Armand Diarra
LUMIERE D’ARGENT
La présence de Nita- 18ans donnait un plaisir sensuel, une silhouette élancée, un teint uniforme, sourire attirant et une haleine fraiche. Nita, c’était aussi cette beauté angélique. Elle n’avait rien de commun avec ses semblables. Dès le premier contact, Nita émerveille, elle avait une apparence qui ne pouvait passer inaperçue, « une lumière d’argent » comme ses amies aimaient la surnommée, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle était convoitée à chaque passage sur la route x qui mène au Baobab de l’avenue principale de sa ville natale.
Une perle rare ! Une apparence qui pouvait bouleverser tout genre de situation amoureuse. Nita la pétillante, la lumière d’argent nous retrace les moments pénibles dans sa traversée du désert, un parcours qui n’a pas été facile. Seules quelques traces de cette douleur sont encore présentes dans la chair de sa peau. L’on pouvait aussi déceler cette froideur, cette immaturité dans ce regard glacial ou l’innocence de Nita se disputait avec sa condition sociale. Issue d’une famille pauvre, d’une mère vendeuse de beignet d’haricot et d’un père mécanicien. Nita n’a pas eu la chance d’avoir une enfance heureuse. Privée d’un espace d’épanouissement, elle n’a également pas eu la chance d’aller à l’école.
Très jeune, elle se consacre au ramassage des plastiques pour assainir l’environnement, pour ensuite les vendre à des petites entreprises pour sa transformation. En retour, elle pouvait avoir quelques petites sommes d’argent qui lui permettaient de contribuer à certaines dépenses de la famille. A 16 ans, il lui fallait un homme « à tout prix » pour subvenir à ses besoins. Sans cette aide, elle et ses sœurs pouvaient dormir le ventre creux. A 17ans c’est une jeune fille svelte, attirante, qui ravivait la vedette. A 18 ans, elle fit la connaissance d’un sexagénaire du nom d’Alex qui veut l’épouser. Des promesses fusionnent, villa, voiture, magasin, argent.
A 19ans, elle accepte la proposition de l’homme d’affaires, qui venait de divorcer une énième fois. Elle lui donne deux magnifiques fillettes.
Quelques années plus tard la voilà, la nouvelle coqueluche de la cité, elle est millionnaire, son nom est cité dans les grands salons feutrés de la place. Dans cette effervescence, elle en profite pour prendre des cours en langue française. En pénétrant ainsi, dans le monde des grands, la lumière dans le cœur elle continuera à garder le regret de n’avoir puis connaître l’amour.
Durant un voyage de son époux, elle tombe dans un piège " l’aventure amoureuse" avec un jeune musicien Fréderic qui lui donne une nouvelle sensation de l’amour. C’est la folie ! Nita sait qu’en dépassant certaines limites, elle risque d’anéantir sa nouvelle condition sociale. Cet amour interdit lui permettra de vivre dans le mensonge pour assouvir sa soif. Elle ira vivre cet instinct au bord de la nature loin d’un spectacle humain. Le jeune musicien lui soutire une forte somme d’argent et disparaît dans la nature.
Un malheur n’arrive jamais seul, au même moment, son mari décède, à la suite d’un infarctus.
La vie de Nita- bascule dans un avenir incertain. Face à la déception, Nita devint alcoolique.
Elle ne pouvait plus s’occuper de l’éducation de ses enfants, finalement, ses parents prirent la charge de ses progénitures. Nita n’etait plus la belle et pétillante jeune fille des années passées, l’alcool avait déformé sa corpulence, elle devait se réfugier loin de certains regards.
Isolée du monde extérieur, Nita pleurait chaque jour. Elle avait perdu l’éclat de sa jeunesse, le visage bouffant, les pupilles enflées, cette belle créature était devenue la risée de tous. A présent, la vie n’avait aucune signification pour elle, ses parents vont entreprendre sans succès de nombreuses actions afin de l’aider à sortir de cette situation désespérante. En perdant la fortune léguée par son défunt mari, Nita va vivre dans la rue, sans domicile fixe, ses enfants seront à la charge de sa famille. Etalée à même le sol, sur une natte déchirée, Nita venait de finir sa dernière bouteille d'alcool, méconnaissable, allure chétive, les cheveux fourchus, les vêtements en loques, elle trainait un sac contenant des bouteilles vides. Demain, elles les vendront au marché pour avoir le prix de sa boisson du jour.
Chaque jour aux environs de dix heures, elle était présente chez le ramasseur de plastiques et de bouteilles, qui achetait la bouteille à vingt cinq francs.
La vie de Nita était partagée entre honneur et désespoir, entre illusion et réalité. Cette vie s’embrase dans des difficultés intenses. A la sortie du bar, elle rencontre une dame du nom de Martine, qui éprouvait une grande sympathie à son endroit. Martine était riche et voudrait l’aider à se réorganiser dans la vie. Ainsi, elle l’aidera à sortir de cet obstacle, en l’amenant chez un médecin traitant à l’hôpital.
Un mois après, Nita prend conscience. Que faire, il est tard ?elle doit se racheter. Humiliée devant ses enfants, elle décide de relever le défi.
Un jour, elle se souvient que son époux avait mis de l’argent à la banque, pour aider sa petite famille durant les périodes difficiles. Elle et ses enfants vont encore se battre pour avoir droit à cette succession. Incroyable mais vrai ! Elle arrive à obtenir le montant, et aujourd’hui consacre une bonne partie du temps dans les affaires, ses enfants continuent les études. Au bout de quelques mois, elle a pu faire une fortune colossale…
Par hasard, lors d’une de ses promenades, elle rencontre le musicien qui l’avait dépourvu de son argent, elle tente une action judiciaire contre ce dernier. Meubles, voitures, maisons du musicien sont mis aux enchères. Une belle revanche de sa part, Nita la lumière d’argent a jailli après une aventure sombre. Elle comprit que l’amour comme la fortune ne peut rendre l’homme heureux. Peut-être que l’amour argenté, serait-t-il le meilleur ?
Nita ne regrette rien, elle a pu parvenir à mettre un équilibre dans sa vie.
LA RAISON D'AIMER
L’amour ! Un sentiment affectif du cœur ! Qui montre souvent des signes incompréhensibles.
Incohérent, instable, Il est irréversible, brutal et nous oriente vers une situation inconfortable et difficile dans notre entourage.
Aimer est le beau plus geste qu’un homme peut faire dans sa vie. Sans cet élan du cœur, la vie n’a pas de sens.
Le tableau de ce récit est tiré des faits et témoignages d’une jeune fille du nom de Patricia, qui habitait dans un village, à proximité d’une station de gare.
Patricia, depuis son enfance, a participé à toutes les manifestations, honorant le passage de l’enfance à l’adolescence. Elle grandit au sein d’une communauté où la solidarité, l’amour étaient des faits perceptibles.
A L’approche de la saison sèche, elle et ses sœurs d’âge quittaient leur village pour travailler en ville, afin de préparer “le trousseau de leur mariage”. L’exode rural est une pratique qui est devenue récurrente dans le village. En effet, la forte influence des jeunes filles vers la ville est fréquente, la cause de cette ruée est due à la pauvreté. Ce déplacement est massif durant la saison sèche, en principe, elles retournent au village durant la saison pluvieuse avec leur économie et des ustensiles de cuisine. C’est une manière pour les filles de la zone rurale de contribuer financièrement à leur mariage.
C’est d’ailleurs, pour cela qu’elles veulent toutes partir, partir dans la cité pour avoir de l’argent et subvenir aux besoins de leurs familles.
Parmi les demoiselles prêtes pour le départ en ville , il y a celles, qui avaient une grande frayeur.Elles ne connaissaient que le village et ses périmètres cultivables.
Elles étaient informées que dès leur entrée dans la grande cité, elles seront séparées et devront se débrouiller seules contre les aléas de la ville. Patricia était anxieuse, ses vêtements attachés dans un foulard, une corpulence mince, les cheveux en plusieurs nattes, le regard angoissant, elle ne sait pas, ce que la vie en ville lui réservera.
A son arrivée, elle fut confiée à une famille qui devait l’amener chez sa nouvelle patronne Sali. Une dame riche, hautaine et très bavarde.
Sali avait une maison splendide, quatre grands salons et des dizaines de chambres, trois cuisines, deux grandes terrasses, un grand jardin et une piscine, un véritable château.
Dès son entrée dans cette magnifique maison, on l’a dirigea dans une petite chambre, un matelas était à peine sur le sol, une petite fenêtre qui permettait d’avoir une vue dans la cour du jardin. Elle partageait ainsi la chambre avec Clairette, qui est au service de la dame Sali depuis une dizaine d’années. Elle était une femme de confiance et l’œil de Sali . Elle connaissait tous ses secrets. Clairette était charmante, elle ne pouvait égaler la beauté de Sali. Elle aimait son métier de ménage. Quand elle nettoyait un espace, la propreté était visible dans tous les coins.
Contrairement à sa patronne, Clairette était peu bavarde. Après son travail, au milieu de la nuit, son sommeil était interrompu . Le patron abusait de dame Clairette. Patricia pouvait rester, des heures, assise devant la porte. Elle aussi n’était pas bavarde. C’est d’ailleurs pour cela, elle devint l’intime amie de Clairette qui lui offrait en retour de l’argent au prix de son silence. Patricia devait aussi l’aider dans le travail.
Clairette avait su pénétrer avec délicatesse les secrets de sa patronne, elle connaissait les amies, parents et proches, c’est elle qui gérait les rendez-vous de cette derrière.
Coup d’éclat ! Clairette tombe enceinte, la seule personne qui était censée garder le secret, était Patricia.
Au fur et à mesure que la grossesse avançait, Clairette s’affaiblissait et son travail prit un coup terrible, elle décida de prendre un congé de six mois afin d’aller réglé un problème familial au village.Selon ses dires, c’était son troisième enfant qui devait naitre. Sali ne pensait qu’à l’opulence, elle consacrait peu d’affection et de tendresse à son époux. L’amour caché est souvent difficile à déceler.
Le mensonge, l’ignorance, le masque sont des attitudes qui détruisent les relations humaines.
Après le départ de Clairette, le travail devint énorme pour Patricia, la patronne la sollicitait davantage à ses côtés mais elle gardait ses distances. Sali passait la plupart de son temps à se vanter, elle se prenait par la suite comme une princesse. La parole pour Patricia était interdite. Bouche cousue, elle devait se contenter d’observer les comportements des hommes de son entourage. Devant les amis de son époux, elle se sentait fière, parfois humiliait ce dernier par la formulation des phrases vides de sens, le mari devait se contenter de dire chérie, chérie…Elle se taisait et baissait les yeux, sans dire un mot.
Sali ne se contrôlait pas devant un public. Ses paroles l’échappaient, elle devait souvent chercher des mots pour réparer certaines erreurs.
Après son accouchement, Clairette décide ne plus revenir pour travailler à la maison de dame Sali. Une grande déception pour la patronne.
Quelques jours plus tard, son époux lui fit savoir son intention de divorcer. Au même moment, il lui annonce son intention de refaire sa vie avec Clairette, sa dame de ménage. Déprimée, Sali est dépassée par les évènements. En l’espace de quelques heures, c’est le désastre pour elle, en voyant une affection de quinze années s’envolée.
Plus d’espoir, la vie de Sali s’écroule comme une carte de châteaux.
Patricia ne sait plus où se trouve aujourd’hui Clairette, peut- être son statut a changé ? selon les dires, elle est devenue une grande dame de la place.
Dame Sali ne désespère pas, elle reste seule dans son château. Rongée par la dignité, elle espère retrouver son époux, même si certains coups de la vie sont fatals. Elle résistera contre tous les obstacles pour retrouver son bonheur.
Elle continuera à aimer son époux. Dame Sali est persuadé qu’il reviendra un jour.
Durant ces moments difficiles, elle n’avait pas été lâchée par ses amies et proches, la solidarité s’est renforcée dans son entourage. Sali avait un très bon cœur, elle avait soutenu de nombreuses personnes, elle aimait aussi les parents, amis de son époux. C’est pour cela, qu’elle finira par adopter Patricia.
Le rôle de la petite Patricia devint incontournable dans cette demeure, Sali la considéra enfin comme sa fille. Elle a su conserver cette relation dans le respect et la dignité.
Un jour, en allant au marché, elle profite pour passer dans une épicerie.
Coup de tonnerre!
Elle aperçoit Clairette, dans une allure « grande dame de la cité. »
Elle se dirigea vers elle, et lui dit :
“Comment vas-tu Clairette, te rappelles tu de moi?”
Clairette fit un semblant ne pas la reconnaitre. Très bien habillée, dans un tissu wax, qui faisait ressortir son élégance, elle jeta un regard hautain et dédain à l’endroit de Patricia, d’un ton ferme, elle répondit:
“ Non mademoiselle”
Elle détourna la tête. Et pourtant durant de longues années, Patricia avait gardé ses secrets, surprise par cette action, elle la regardait partir sans donner plus d’informations.
Deux jeunes filles la suivaient avec des paquets remplis de fruits, légumes…
Clairette a vite oublié
C’était leur dernière rencontre, puisqu’après nous apprîmes que Clairette avait abandonné enfants et mari au profit d’un homme qu’elle aimait passionnément. Son ex-mari était obligé de revenir chez Dame Sali avec ses enfants pour reprendre sa vie à zéro. Aujourd’hui Sali était comblée, elle vivait dans une famille unie.
Elle a su pardonner à son mari à cause de son affection pour ce dernier.
Ainsi, la raison d’aimer était encore plus fort que jamais...
L’AMOUR, UN INCONNU
Le changement climatique avait gagné encore une fois le pari. L’on ne pouvait plus contrôler avec exactitude le temps, l’on ne savait plus quand est- ce qu’il pouvait pleuvoir ? Quand est- ce que le vent soufflera de l’Ouest vers l’Est, du Nord vers le Sud ? Comme le climat, l’amour a aussi ses tours dans sa poche. Inconnu, il est énigmatique et nous mène le plus souvent vers un chemin parsemé d’embûches. Ce récit nous permet de connaitre une histoire d’amour, facile à conter, à ceux qui désirent connaître le partage d’un sentiment passionné.
Emouvant ! Impressionnant ! Bouleversant !
La vie de Maryse ! Une vie amoureuse marquée par de nombreux soubresauts, de grande souffrance morale, affective. Le portrait de la splendide Maryse donne la frayeur à tous ceux qui veulent connaître la vraie définition de l’amour passionnée. Maryse est une jeune fille qui a souffert des pressions d’une autorité parentale. Elle était excitée, curieuse de découvrir les relations humaines dans toutes ses dimensions. Malheureusement, il existait un écart, un signe d’incompréhensions entre sa personne et son environnement. Elle avait la capacité, la volonté de chercher pour connaitre tout ce qui est caché ou inconnu dans la nature humaine qui avait ses secrets. Apparence nonchalante, un regard angoissant et une mine serrée.
Maryse était là, debout sur un tabouret pour observer à travers le mur de la concession familiale, les passants de la rue. Elle pouvait rester des heures dans cette position.
Le mur représentait la barrière entre Maryse et le monde extérieur qu’elle voulait découvrir. A première vue, Maryse avait une beauté féline, un teint proche des merveilles du bois d’ébène, un visage rond, sa peau souple et douce formait plusieurs « colliers » autour de ce cou, ce qui faisait ressortir une particularité à sa belle silhouette, qui n’avait pas besoin de produits cosmétiques. A vrai dire, Maryse était captivante, elle émerveillait tout individu qu’elle rencontrait sur son passage, sa peau lisse brillait à l’éclat du soleil, elle avait minutieusement gardé les secrets magiques du beurre de karité.
Très jeune, elle avait conservé les valeurs et règles primordiales d’une éducation qui répondait à une exactitude, une droiture, une honnêteté. Son père –Samba-, un infirmier à la retraite avait passé sa vie à promouvoir le bien être dans sa communauté. Il était un père qui aimait la rigueur et la persévérance. C’était un chef de famille qui avait gardé humblement sa forte personnalité. Il voulait donner, dans cette perspective, une éducation parfaite et digne de son rang à ses progénitures. Samba avait, dans cette lignée, exigé, à ses progénitures, le respect de la moralité et un comportement exemplaire et conforme. Envié par ses voisins, il avait décidé d’interdire l’entrée de sa maison à des inconnus. Selon les dires de Samba, un inconnu est toujours dangereux, il est mystérieux, il doit attirer l’attention des uns et des autres. Attitude qui ne plut pas à ses voisins qui trouvaient une exagération dans son comportement. Samba en retour, pensait à l’ingérence des voisins qu’il considère comme sources de nombreux problèmes dans le quartier.
Ainsi, au fil des années, la communication est devenue l’un des problèmes cruciaux au sein de la famille de Samba. Personne ne fréquentait sa famille- son épouse et ses progénitures- tous étaient isolés du monde extérieur. Il avait pu donner à ses enfants, une éducation parfaite, qui tenait compte des valeurs traditionnelles. Cependant, dans l’entourage de Samba, il existait une atmosphère de méfiance entre lui et sa famille. Cette distance était également perceptible dans le rapport entre la mère et la fille.
Samba était craint dans sa famille, il arrive à créer une atmosphère insupportable pour ses enfants, qui cherchait refuge dans un coin paisible de la maison. La présence de ce père taciturne provoquait l’angoisse, la terreur au sein du couple. Dès que vous franchissez le portail de son domicile, la parole devenait interdite voir « un totem ». Une atmosphère étrange s’installait dans le rapport entre l’homme et l’épouse. Le manque de communication est source d’une situation inconfortable. Samba parlait peu avec son épouse et ses enfants. La mère ne se procurait plus de l’éducation de ses enfants, qui étaient laissés à leur propre sort. Inexistence de l’approche affective d’une éducation parfaite. L’illusion prend le dessus, c’est dans ce cadre que Maryse a été éduquée. Fille très calme, elle parlait peu à son entourage. Ce silence n’était -il pas un danger ?
Ce manque de communication était- il le vrai concept dans lequel Maryse voulait s’épanouir ?
Dans l’enceinte de l’école Maryse était isolée et n’avait ni amies, ni conseillères. Elle devait passer par une gymnastique intellectuelle pour déchiffrer le code de conduite dans sa société.
Un jour en rentrant de l’école, elle rencontra un jeune ingénieur du nom de Lassine, en chômage, qui l’invite à découvrir les fantasmes, les plaisirs de la vie et les lieux exotiques qui font revivre l’amour.
Amoureux de grandes aventures amoureuses, il était un romantique par excellence, mais sa condition sociale ne lui permettait pas d’imiter des personnages célèbres des romans, qu’il aimait tant. Malheureusement le refus venant des lèvres palpitantes, des yeux pétillants de Maryse est irréversible.
Lassine décide, malgré ce refus de lutter pour avoir l’affection de Maryse.
Des stratégies sont là, des plans sont projetés pour conquérir le cœur de sa bien- aimée. L’espoir est permis…
Il commença à faire la sentinelle devant la maison familiale de sa bien-aimée. Lassine était pauvre, sa famille trouvait, à peine le prix du condiment journalier. Pour aller à la conquête de sa douce, il était obligé de faire la navette chez ses amis pour prêter leurs costumes et cravates. Il voulait rapidement obtenir l’avis positif de Maryse. Cependant, il ne pouvait pas s’introduire chez Monsieur Samba, sinon il serait chassé comme un malpropre. Ainsi, il décida de mettre à la trousse de Maryse des enfants de la rue à qui, il donnait des centimes afin de connaître l’emploi de temps de la belle Maryse au cœur d’argent. Il sait que le projet sera difficile, cela ne décourage point Lassine.
Son premier recours sera une force occulte pour afin conquérir le cœur de sa bien-aimée. Décidé et prêt à tout. Il devient le prototype d’un homme affabulé, prêt à partir pour une conquête amoureuse. Pour lui, obtenir un amour et le partage d’un sentiment passionné sont difficiles. Des conseils d’amis ne manquent plus, il adopta plusieurs stratégies. Quelques mois plus tard, il réussit à séduire sa bien-aimée et devient par la suite incontournable.
Un lieu est choisi pour les rendez-vous, de préférence, à quelques encablures de l’école. Maryse changea au bout de quelques jours, c’était l’extase face à un amour passionné. Moments inoubliables pour elle. Le corps en branle, le cœur net, la vie redevient un foyer où joie, bonheur se succèdent…
Dans cette passion amoureuse, Maryse abandonna l’école. Plus tard, elle se retrouva avec une grossesse qu’elle ignorait ?
Maryse n’était pas préparée face à cette situation. Elle n’avait pas eu la chance d’étudier, en science, la reproduction et ne connaissait pas les conséquences de cette nouvelle vie amoureuse.
A trois semaines de grossesse, tout était rose pour elle. Une belle vie, l’émerveillement, une nouvelle sensation…
Au bout de cinq mois, c’est la panique dans la famille de Samba.
Comment Maryse est-elle arrivée jusque- là ?
Après, avoir appris la nouvelle, le jeune ingénieur s’enfuit emportant avec lui, ses effets pour un autre endroit. Ainsi, durant des mois la famille de Lassine resta sans ses nouvelles. Lassine était un jeune en chômage et n’avait pas de moyens financiers pour subvenir aux besoins de Maryse et du bébé qui devait naitre. Le comportement de Maryse bouleversa la vie sociale de la famille de Samba, ses voisins l’épiaient, Samba était devenu « le vieux fou du quartier ». Comment concevoir un enfant dont le père est un inconnu. Quel sera le devenir de Maryse ?
Samba trouve la solution. Il décide de se séparer de sa fille en lui infligeant un mariage forcé.
Après l’accouchement, l’enfant est confié à la famille de Lassine. Maryse ne connaitra jamais son enfant…
La page tournée, ses parents décident de la marier avec un sexagénaire qui avait l’âge de son grand-père. Elle devint ainsi la quatrième épouse d’un commerçant. Maryse quitta prématurément l’école pour se consacrer à une vie de famille polygame.
Pour Maryse, l’amour est fugitif, inconnu. Jusqu’ à présent son cœur n’arrivait pas à s’accommoder avec la réalité de son environnement. A la place de cette candeur, cette envie de découvrir l’impact de l’amour sur l’homme. Elle connut la déception et l’amertume …
Quelques années durant, elle continua à rechercher cet amour qui hantait sa vie. La réponse à l’initiative restait opaque. Elle décida de se consacrer à l’éducation de ses enfants qui sont aujourd’hui au nombre de trois, cela ne put assouvir sa soif, sa quête de l’amour.
Un jour, en allant faire ses achats au marché de la place.
Coup de cœur ! Elle rencontre par hasard, le fameux Lassine. Elle le reconnut, il n’avait pas changé, il avait sous les bras une autre dame, qui pouvait encore être sa victime ou son épouse. Savait- elle ? Qu’il avait eu un enfant ? Maryse ne laisse aucune prise. Son cœur palpitait, elle tremblait de frayeur, son souffle retentit plus d’une fois. Les yeux figés sur l’homme qui a brisé un matin son devenir. Des larmes chaudes coulaient sur son visage qui gardait encore les traces de cette vie mouvementée. Elle s’approcha de lui, avec un cœur remplit de haine. Elle voulut se jeter sur lui comme le ferait un lion devant sa proie. Finalement, elle se ressaisit. Elle s’approcha afin d’attirer son attention, malheureusement il n’était pas réceptif, Maryse se dirigea vers son chauffeur et dit :
Vous êtes le chauffeur de Monsieur Lassine ?
Oui
Qui êtes-vous ?
Cela n’a pas d’importance, puis-je avoir un stylo
Bien sûr
Cinq plus tard, elle lui remit une note
Vous remettrez cela à Monsieur, dès que vous serez seul avec lui
La lettre contenait :
Lassine, quelque-soit le temps, nos chemins se croiseront comme notre amour l’a été de par le passé. Le fruit de cet amour est aujourd’hui notre enfant. L’amour pour moi restera inconnu comme l’homme qui, un jour, est entré dans ma vie et qui a bouleversé mon parcours dans le domaine éducatif et social.
Adieu. Maryse
Ainsi Maryse disparut dans la nature.
Lassine était très décontracté ce jour, il venait accompagner son épouse et ses trois enfants au marché. Quand il s’éloigna de sa famille pour prendre un petit verre de jus de gingembre, c’est à ce moment que le chauffeur vint lui remettre la note. Son allure changea, effondré, il regarda de gauche à droite puis autour de lui. Il resta perplexe et dit : où est-elle ?
C’est une femme qui m’a remis cette note. Je ne la connais pas. Répondit le chauffeur.
Il resta une dizaine de minutes debout, une douleur transperça son cœur, la tristesse apparaissait ainsi, dans ce regard affligé par des années de souvenir. Hélas, c’était sûrement la dernière rencontre entre Maryse et Lassine. Rien ne pouvait prédestiner une autre rencontre entre les deux amoureux.
Ainsi, Maryse consacra toute sa vie à son foyer conjugal et ne connaitra ni amour, ni son enfant…
Mery tu parles pour moi...
· Il y a plus de 12 ans ·Pawel Reklewski
L'amour comme fil conducteur, bien.
· Il y a environ 13 ans ·nouontiine