Le chewing-gum
valy-bleuette
Le temps s’étire comme un chewing-gum.
Au début, son goût est délicieux
Puis peu à peu, traîtreusement,
Parce que l’on mâche inconsidérément,
La saveur s’estompe.
Alors on sort le chewing-gum entre deux doigts,
On l’examine, navré, car il est tout grisâtre,
On tente de l’étirer, par jeu,
Espérant s’accommoder de la fuite du goût
En gagnant l’art du sculpteur qui invente.
Mais par mégarde, le chewing-gum se rompt
En deux, puis en plusieurs morceaux, inutiles.
Vivement, et maintenant vaguement dégoûté
Par cette pâte décomposée et durcissante,
On recolle les fragments en composant
Une petite boule.
Et résigné, on remet en bouche
Cet amalgame sans nom.
Je rappelle que je parle du temps,
Aussi rares sont ceux qui jettent la boule
Dans le caniveau...
On mastique donc cette chose insipide,
On se contente, sans bonheur,
De sa consistance parfumée comme le rien.
Et le temps file entre nos dents.
Si ce texte vous chiffonne...
Offrez-vous des bonbons!
A la fois drole et philosophique ! > Coeur !
· Il y a plus de 12 ans ·Pascal Ladhalle
Très bien vu... :-)
· Il y a plus de 12 ans ·helecrit
Lol ! Est-ce pour ça que je n'aime pas les chewing-gums ?
· Il y a plus de 12 ans ·Edwige Devillebichot
Le chewing-gum c'est du temps qui bulle...
· Il y a plus de 12 ans ·Frédéric Clément