Le gentleman élagueur
Hervé Lénervé
Ayant choisi le professionnel le plus compétent du marché, selon les avis des consommateurs à jumelles, l'élagueur, grimpeur, écureuil se pointe chez moi pour faire le travail.
- On les coupe à combien, les peupliers, mon p'tit père ?
Déjà, ça ne me plaisait pas trop, qu'il m'appelle « son petit père », car en toute objectivité, il me paraissait, à quelques siècles près, beaucoup plus vieux que moi, mais passons.
- Ce ne sont pas des peupliers, mais des érables.
- On s'en fout, c'est pareil ! A combien ?
- De moitié, une dizaine de mètres.
- Il suffit de demander. C'est parti ! Ne restez pas dans les parages, il va y avoir du carnage.
Je lui laisse donc de l'espace et je le vois revenir de sa camionnette avec baudrier, casque, gants, cordes et machine à découper le jambon. Interloqué par le fait, je lui demande.
- Vous allez tailler avec ça ?
- M'en parlez pas, mon p'tit père, (il insiste dans son erreur de jugement, le bougre), ma tronçonneuse m'a lâché hier, en pleine partouze. Du matos japonais, de la merde, oui ! J'ai dû finir le boulot à la hache, c'est pas du boulot !
- Non, des érables ! Mais vous croyez vraiment que vous allez réussir avec ça.
- Bien sûr, c'est du matériel pro, c'est mon cousin charcutier, qui me l'a prêté. C'est du costaud ! Regardez, ça pèse son poids, cinquante kilos de ferraille au bas mot. Vous les voulez en quelle épaisseur, vos tranches de peupliers, mon p'tit père (ça devient vexant à la fin).
- Erables.
- On s'en fout : quelle épaisseur ?
- Mettez m'en pour quatre personnes.
- C'est parti ! Ne restez pas dans...
- Oui, je sais, à cause du carnage.
Honnêtement, le professionnel était nul par son manque d'estimation physionomique, par contre il était précis dans ses termes. Quand il disait carnage, c'était vrai, quoiqu'un peu minimisé. A l'ampleur de la désolation du massacre laissée sur le champ de bataille. Je pense qu'il avait dû finir les arbres, à la dynamite.
Moi j'utilise un coupetout... ça coupe tout ce qui dépasse :)
· Il y a presque 4 ans ·effect
le coupe ongles pour étêter du bois... euh, des doigts. :o))
· Il y a presque 4 ans ·Hervé Lénervé
Je ne sais pas si tu l'as fait exprès, mais ton texte est très réaliste hélas. Je suis encore un peu du métier (à la retraite en octobre) J'ai passé la moitié de ma vie à essayer d'apprendre le respect du végétal à des boucher charcutier dans l'âme. Au final, c'est un peu comme avec l'écriture, j'ai lâché l'affaire.
· Il y a presque 4 ans ·daniel-m
A ta futur retraite, tu auras du temps pour jardiner. :o))
· Il y a presque 4 ans ·Hervé Lénervé
Que nenni, me suis mis au bricolage et remis au modélisme. Je ne veux plus rien avoir à faire au jardinage et aux pseudo écolo chasseurs de pacotille qui achètent des armes chez Castorama :o)
· Il y a presque 4 ans ·daniel-m
Je te comprends, la retraite c'est fait pour changer du tout au tout. Je plains les artistes stars, aux âges canoniques, qui tournent encore dans des séries insipides pour payer leurs retraites. :o))
· Il y a presque 4 ans ·Hervé Lénervé
tu auras du bois pour la fin de l'hiver...
· Il y a presque 4 ans ·vividecateri
Dommage l'hivers n'est même pas froid ! :o))
· Il y a presque 4 ans ·Hervé Lénervé
pour l'année d'après et puis ce n'est pas fini...
· Il y a presque 4 ans ·vividecateri
Pourtant pour les râbles le matériel de charcuterie aurait pu faire l'affaire !
· Il y a presque 4 ans ·yl5
très bon
· Il y a presque 4 ans ·vividecateri
les râbles de lièvres, on demande du rab. L'érable de bois, on demande le dentiste. :o))
· Il y a presque 4 ans ·Hervé Lénervé
Fallait simplement appeler le charcutier d'à côté, surtout qu'en ce moment les petits commerçants sont au chômage !!
· Il y a presque 4 ans ·Louve
j'ai essayé, mais il était pris sur un gros chantier. le découpages des victimes d'un serial killer pour en faire de la terrine . :o))
· Il y a presque 4 ans ·Hervé Lénervé