Le héron

Hervé Lénervé

J’ai acheté un bel héron, tout en ferraille, pour mettre dans mon jardin.

Je l'ai planté dans la pelouse. Ça en jette ! Mais c'est chiant pour tondre.

D'autant plus, que j'ai acheté une tondeuse auto porté sur le sport avec un nombre impressionnant de troupeaux de chevaux sauvages à l'intérieur. (Oui, moi aussi, ça m'étonnait, mais il parait que ça rentre). 

Pourtant, le problème de ces bolides, c'est qu'il leur faut la place des grands espaces de la steppe africaine.

Donc, tondu le héron, tout en ferraille concassée. Et sur ma lancée, les nains de jardin en porcelaine de ma belle-mère, d'une valeur inestimable. Sûr, qu'à présent, leur valeur va être plus facile à estimer.

Après, je me suis attaqué au puits en brique de ma femme.

M'en fous, j'ai équipé ma tondeuse d'un pare-buffle. Quant à ma femme, elle est partie...

Bé, non, je ne l'ai pas tuée, voyons ! Vous n'auriez pas l'esprit un peu mal tournée, côté exterminateurs, vous, des fois ? D'ailleurs, elle n'est même pas morte du tout, ma femme. Elle est partie... avec un autre. Ça arrive à tout le monde ! Et même pas qu'aux autres.

Bon, faut pas se laisser abattre. Moi, je continue à abattre son puits.

Et là, je me suis dit franchement, si je n'aurais pas mieux fait de prendre le modèle avec le marteau piqueur, devant.

Pas grave ! Il me reste, un reste de dynamite, dans la cabane de jardin, je ne donne pas cher des restes du puits. Allez, j'y vais ! A bientôt... enfin... peut-être ?

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