Le suppositoire II, le retour.

J'avais déjà écrit sur le sujet. Aujourd'hui, je vais relater la genèse de cette histoire.

Je l'aime bien mon dentiste, on a toujours, ensemble, des discussions très intéressantes.

Il me demandait.

-         Monsieur Lénervé, de quel côté introduisez-vous un suppositoire, vous ? Pour voir comme ça !

-         A qui ?

-         A vous par exemple.

-         Comme tout le monde, en fourbe, dans l'anus, mais par derrière.

-         Certes, j'entends bien, mais le suppo vous l'introduisez bien la pointe en premier ? Pour voir !

-         Ma foi, oui, je vous l'avoue.

-         Eh, bien, non ! Vous avez tort ! Il faut l'introduire de l'autre côté pour que la forme conique évasive l'aide à le chasser dans les profondeurs intestinales obscures.

-         Vous êtes sûr, docteur, ce sont les suppositologues qui préconisent cela ?

-         Je ne sais pas, mais je le suppose en effet.

-         Alors, il y a un problème quand même, car ce n'est pas facile de pousser du doigt sur la pointe, elle va s'écraser.

-         Pas si vous l'avez mis au congélateur avant.

-         Effectivement, c'est une bonne idée, comme je n'ai pas d'armoire à pharmacie, je ne sais jamais où ranger mes médocs.

-         Quand on peut rendre service.

-         Maintenant, il y a quand même un problème.

-         Dites ? Pour voir !

-         Le froid ! Introduire un objet glacé dans une zone chaude peut occasionner une réaction involontairement incontrôlée de rejet. Une anti synergie organique déclenchant une réaction en chaine de l'atome fécale, une fission nucléique excrémentielle en sorte.

-         C'est pas faux ! Aussi je vous conseille de vous tremper le fondement dans de la glace pillée, préalablement à l'introduction de l'ogive glacée.

-         Vous ne seriez pas un adepte de la doctoresse des grands-mères Rika Zaraï ?

-         Pas du tout, je suis un scientifique, moi, mais un bain froid des fesses ne peut pas faire de mal pour remettre les idées en place.

-         Vous savez de ce côté-là, je n'ai pas trop d'idées et pour ma carie, au fait ?

-         Plus le temps, j'ai le patient suivant qui perd patience dans la salle d'attente. On verra ça la prochaine fois, vous êtes trop bavard monsieur Lénervé.

-         Et si j'ai une rage de dents ?

-         Trempez-vous la bouche dans la bassine de glace pillée.

-         Avant ou après les fesses ?

-         Aucune importance.

-         D'accord, OK, doc, à la prochaine.

-         A plus, Lénervé, restez serein.

-         Cui, cui, cui... Allez bye !

Heureusement que mon dentiste est un homme, car ma femme pourrait avoir des soupçons qu'une malheureuse carie puisse prendre dix séances avant d'être soignée.