Les bâtisseurs de ma vie.

Seb Fontenay Meaza

M e r c i , v o u s .

J'ai eu une mauvaise passe. Une putain de mauvaise passe. Impossible de fermer l'oeil de la nuit.  Depuis déjà plusieurs nuits. J'avais cette sensation étrange à chaque fois que le sommeil me gagnait. Je me sentais partir. Mes forces me quittaient. Je devais me lever en sursaut, les doigts sur le cou pour vérifier que tout allez bien chez moi. J'avais peur. Comme il y a quelques années. Quand ce putain de destin avait décider de nous prendre tonton. La même sensation. Mon corps me réclamait, à sa façon, quelques chose que j'étais incapable de lui donner. 

Ma vie a toujours était une succession de choix stupides. Pas stupides bêtes, plutôt stupides spontanés. J'avais jamais eu de regrets et me suis toujours fait la promesse de vivre sans. Mais aujourd'hui j'arrive à un tournant qui définira clairement le reste de ma vie. Et je suis terrifié. J'en suinte d'angoisse. De faire le mauvais choix.

J'ai peur de le perdre. Je sais que ça va arriver, mais j'ai peur de ne pas me comporter de la meilleur façon. D'être loin quand ça arrivera. J'ai peur de m'être embarqué dans une aventure que mes pauvres épaules ne pourraient pas supporter. Tout ça parce que je suis assez sur de moi pour croire que quand on veut on peut. Belle connerie. Même avec toute la meilleure volonté du monde, il y a un nombre incalculable de facteurs extérieurs. J'ai peur de les décevoir en échouant. Eux qui m'ont tout donné et qui subissent les frasques d'un jeune un peu trop idéaliste. J'ai peur de pas être le modèle que je devrai pour elle, pour lui. De leur faire croire à tord que je n'ai peur de rien, alors qu'au fond je suis effrayé. J'ai peur de passer à côté d'elle. Qui pourrait être la bonne. Même si j'en suis pas sur. 


J'ai peur à en crever. À en pleurer dans ce bar, seul. J'ai peur de ce que me font mes propres mots. De cette douleur qui me ronge le corps, à chaque relecture. J'ai juste envie de gueuler que je ne suis pas aussi fort que ce que je peux montrer. J'ai peur de trop de chose et j'aime pas me savoir comme ça. J'ai peur que ça me pousse à faire les mauvais choix.


Alors j'écris. Je me raccroche à eux, à leur encouragements et leur soutien. Je voudrais les prendre dans mes bras et les serrer fort. Les yeux encore brillants, et la voix tremblante je leur dirai qu'il sont en train de me sauver. Simplement. En étant eux. J'ai envie de leur balancer des je t'aime et leur murmurer qu'ils me manqueront atrocement demain. Parce que demain je pars. Encore. Et je sais que je ne les reverrai pas tous. Tous ces petits bâtisseurs de ma vie. Elles et eux qui me construise et me permettre d'être un poil plus fort. Eux qui arrive souvent à me faire oublier que j'ai peur.


J'avais jamais vraiment compris leur « effet de catharsis ». Mais aujourd'hui mes mots m'aident beaucoup. Alors je sèche mes larmes, et je souris. Parce que je trouve que c'est le plus beau des remerciements, et qu'en plus je suis trop pudique sentimentalement. 

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